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lieux communs (et autres fadaises)
3 septembre 2018

comme des conquérants

099
L'ÎLE AU TRÉSOR
de Guillaume Brac

Guillaume Brac, ici, on a pour lui un certaine et indiscutable tendresse. Et pas seulement parce qu'il a eu la bonne idée de tourner (et de re-tourner) avec Vincenchounet Macaigne d'amour (Un monde sans femmes, Tonnerre). Et voilà que de lui cet été sortent coup sur coup deux films, un documentaire (celui-ci) et unlong court (fait de trois petits films) la semaine suivante, Contes de Juillet.
Nous les avons programmés dans le bôô cinéma en respectant la chronologie des sorties.
L'île au trésor est la chronique d'une base de loisirs (celle de Cergy-Pontoise), et la démarche de Guillaume Brac pour nous la faire découvrir m'a  évoqué celle de Claire Simon, arpentant son superbe Bois dont les rêves sont faits. Là-bas c'était les arbres, ici ça serait plutôt l'eau...
Une approche sensible, plurielle, d'un lieu, et de toutes les facettes qu'on peut utiliser pour l'aborder : les gens, les lieux, les visiteurs, les institutionnels : ainsi, il est dans un premier temps beaucoup question de resquiller (comment passer sans payer, tromper les gardiens, négocier le tarif d'entrée)  le réalisateur nous fait pénétrer dans son film un peu par effraction, comme les fraudeurs dont il décrit les stratagèmes. Une fois dans les lieux, on continue le même jeu :  faire ce qu'il n'est pas forcément permis de faire, aller où on n'a pas forcément le droit d'aller, bref les mille et une façons de jouer avec les règlements, les tarifs et les impératifs commerciaux, et on le verra de chacun des points de vue (en gros, ceux qui attaquent et ceux qui défendent).
Et justement, au début, on voit surtout des ados, pour qui cet espace est le terrain de jeux (on y revient) idéal : truander, s'affirmer, rouler des mécaniques, s'affronter, ransgresser, mais aussi (et surtout ?) draguouiller, déployer tout l'attirail de la parade amoureuse, bref, grandir.
C'est ensoleillé, rieur, estival, et profondément attachant. Guillaume Brac reste très près des gens (comme quand il filmait Vincent Macaigne sur la plage) et réalise un film attentif et tendre. Affectueux.
Un documentaire précieux, gracieux. Délicieux.

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