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lieux communs (et autres fadaises)
19 novembre 2018

l'égalité, c'est pouvoir dire merde à tout le monde

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LES CROIX DE BOIS
de Raymond Bernard

Quelle meilleure occasion que ce 11 novembre pour voir ce film superbe, à l'occasion d'une programmation spéciale "centenaire de l'armistice" souhaitée par le grand-manitou-en-chef du bôô cinéma.
Oui, un très beau film, en noir et blanc, sur une troupe de mecs faisant partie de la même compagnie, pendant la guerre de 14/18. L'ambiance virile / bidasses / chambrée, j'ai toujours eu un faible, vous devez commencer à le savoir. Hommes entre eux, déjà, ça m'appate (je ne me lasse pas, par exemple, de revoir Stalag 17, un genre de mètre-étalon pour moi dans le genre film de chambrée). Ici les chambrées en question sont sommaires puisque nos bidasses sont au front, dans les tranchées. Au début jouissant d'une certaine inaction -et s'en plaignant- (le film prend son temps pour se mettre en route, et c'est très bien, nous présentant les principaux personnages et prenant le temps de nous les décrire un peu plus en détail qu'une simple esquisse) jusqu'à ce que boum! la guerre la vraie soit soudain là.
Un film tourné en 1931 que j'ai trouvé "d'une étonnante modernité" (comme dirait Téléramuche) et qui m'a même fort ému à certains moments. Le réalisateur, en 1931, dénonçait l'absurdité de la (première) guerre (mondiale), (le début du film est très clair : des soldats en rang, présentez armes!, remplacés progressivement à l'écran par les rangées de croix de leurs tombes, plantées suivant la même perspective, en deux plans tout est dit) sans se douter que, sept ans plus tard, le monde allait remettre ça de la plus effroyable des façons...
Charles Vanel, Pierre Blanchar, Gabriel Gabrio (le patissier, l'étudiant, l'ouvrier) incarnent les trois figures principales de cette compagnie de soldats qu'on va voir se faire décimer progressivement au fur et à mesure du film. Après un début, je l'ai dit, plutôt calme et bon enfant (le quotidien -souvent rigolard- des bidasses désoeuvrés), le film de Raymond Bernard passe à l'attaque, et nous met -avec tous ses personnages- au coeur du combat.
Ces scènes, qui ont été reconstituées avec les moyens de l'époque, sont absolument saisissantes et ont fait de ce film, pourtant resté invisible pendant un long laps de temps, sans doute "le" film de référence sur la guerre de 14. A partir de la scène dite "des dix jours", le film ne va plus nous laisser le temps de respirer, faisant de ses scènes de batailles des grands moments de cinéma.
Quelques scènes ont un peu vieilli, mais font aussi, justement, le charme (suranné) d'un cinéma des années 30, un peu trop expressif (dans le lyrisme et l'idéalisme surtout).
Mais un film que je suis heureux d'avoir enfin pu voir. Merci le général en chef du bôô cinéma, sans qui ça n'aurait pu se faire...

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les croix de bois

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