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lieux communs (et autres fadaises)
25 janvier 2019

bague en bois

012
LETO
de Kirill Serebrennikov

Ce film m'enthousiasme.
J'y suis allé avec mon ami Philou (qui allait voir un autre film du Festival Téléramuche et que j'ai donc détourné de son droit chemin), et même s'il y a eu un léger cafouillage (ou plutôt une conjonction de cafouillages : dans le bôô cinéma c'est toujours le même cirque : pour la séance de 13h30 le caissier -qui, pour la petite histoire est aussi le propriétaire- arrive, disons, cinq minutes avant la séance, et bien sûr il n'y a qu'une seule caisse d'ouverte sur les trois possibles, et la file d'attente zigzague dans le hall (pourtant vaste) jusqu'aux portes extérieures, eh bien ce jour-là, pas de chance, un groupe d'handicapés, avec leurs accompagnateurs, ralentissait encore le rythme de la progression dudit flot de spectateurs, ce qui fait que, lorsque nous sommes enfin entrés dans la salle, le film était commencé depuis 5 bonnes minutes -car, autre subtilité à connaître dans le bôô cinéma, si le film dure plus de deux heures, la séance démarre directement et aussi sec par le film (alors qu'on a droit d'habitude à d'interminables premières parties), et Leto dure 2h06, mauvaise pioche donc!- J'ai d'ailleurs, à la fin du film eu l'envie de m'ouvrir au caissier-propriétaire à propos de ce double dysfonctionnement, mais en arrivant dans le hall j'ai tout de suite remarqué qu'il n'y avait qu'une file, et qui zigzaguait d'ailleurs jusqu'aux portes de sortie, et que si j'intervenais, je risquais encore de ralentir le flux et peut-être de faire rater le début de leur film qui durait peut-être plus de deux heures - aux spectateurs de la séance suivante, qui n'avaient pas mérité ça (quoique pour certains...) et je me suis donc dit que ce n'était pas le bon moment et que je n'avais pas le coeur ça et ouf fermons la parenthèse) mais la vision du film a généré en moi une telle production d'endorphines que c'était un peu comme lorsque plus jeune je fumais des cigarettes qui font rire, et je suis resté zen et béat, imperturbablement serein et souriant.
Je crois que je l'ai aimé encore plus que la première parce que, exceptées les fameuses cinq première minutes sur lesquelles je ne reviendrai pas (mais dont heureusement je me rappelais) cette fois jai tout vu, tout tout vu, en entier, sans en perdre une seconde, et, je me suis régalé de a à z, voilà, j'adore ce film (et je ne suis visiblement pas le seul dans ce cas).
Je ne suis pas, d'ordinaire très client des biopics (le fait de re-raconter à l'écran la vie d'un "vrai gens" mort en le faisant interpréter par quelqu'un d'autre ne m'intéresse pas plus que ça a priori, mais il arrive, c'est vrai, que l'originalité de la démarche rende -parfois- la chose vraiment intéressante (je pense au film sur Dylan de Todd Haynes, I'm not there, ou au Life d'Anton Corbijn, sur James Dean, ou au Control, du même Corbijn sur Joy Division), finalement le biopic c'est bien quand ça permet de raconter autre chose, ou, tout du moins, autrement, et c'est vraiment le cas de Leto.
Qui peut tout à fait passer pour une fiction jusqu'à ce qu'apparaissent, tout à la fin, les dates de naissance et de mort des deux personnages masculins principaux, les dotant à ce moment-là, paradoxalement, d'une existence "réelle".
Les scènes de concert (les réelles et les "mais ceci n'a pas existé"), les clips comme improvisés, en plus sur des chansons que j'aime et/ou qui me touchent, les relations amicales et/ou amoureuses entre les trois membres de ce trio, le portrait de la jeunesse russe et ses rapports avec le pouvoir, et l'omniprésence de la musique (et de la fascination qu'elle exerce sur ces jeunes gens, encore plus démultipliée que celle exercée sur nous-mêmes quand nous étions jeunes gens).
Leur énergie est aussi démesurée que pourrait bien être notre nostalgie (la mienne en tout cas) mais c'est un film autopropulsé, qui fonce furieusement et joyeusement, que rien n'arrête, où rock'n'roll rime avec humour, qui monte dans l'espoir et redescend sur terre qui dévale et redémarre, qui vibrionne et qui clignote, et qui, la seconde d'après n'est plus que douceur et silence.
Un grand et beau moment de cinéma.

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