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lieux communs (et autres fadaises)
13 mai 2019

pieds de mouton en gelée

097
QUI A TUE LADY WINSLEY ?
de Hiner Saleem

J'ai une grande tendresse pour les films d'Hiner Saleem. sans doute peut-être pas pour les bonnes raisons (...). J'aime la façon dont il parle des hommes. J'aime sa façon de filmer les hommes. J'avais découvert son Vodka Lemon (que j'avais adoré) lors d'un lointain Ficâââ, et ensuite, bon an mal an, on a essayé de programmer ses films (dans le bôô cinéma) quand ils sortaient. Certains que j'ai adorés (Si tu meurs je te tue, My sweet pepperland) d'autres dont je ne me souviens pas bien (Kilomètre zéro, Le ciel de Paris).  C'est un cinéma que j'aurais envie de rapprocher de celui d'Otar Iosseliani, un cinéma qui batifole, à la seule (grosse) différence que le (gros) coeur battant dans les films d'Hiner Saleem se nomme Kurdistan, tandis que chez Iosseliani on entendrait plutôt résonner Géorgie...
Après le western (My sweet pepperland) le réalisateur aborde cette fois l'univers du polar. Un univers presque délicatement suranné, à la Agathie Christie, où une riche américaine (à grands coups de Je t'aime) a été assassinée d'un coup de révolver sur une petite île turque TDCDM (trou du cul du monde) où tous les habitants ou presque appartiennent à la même famille (et ont donc tous presque le même adn), et on a envoyé sur ladite île un Sherlock Holmes turc,  dépêché depuis Istanbul pour résoudre l'affaire, car la police locale patauge... Le Sherlock en question est un beau ténébreux au charme duquel la demoiselle qui s'occupe de l'hôtel où il est descendu ne se révèlera pas insensible...
Bien entendu, le mot kurde ne va pas tarder à faire son apparition dans l'enquête, et même en de multiples occurrences... Et sera même un élément-clé de ladite enquête. J'aime beaucoup le ton de la narration, qui fait semblant le plus souvent de se prendre au sérieux, avec, à intervalles réguliers, ces petites chorégraphies masculines que le réalisateur semble affectionner (et moi aussi d'ailleurs, énormément) et qui me ravissent (Vous souvenez-vous des sept frères au comptoir dans Si tu meurs je te tue ?) ou ces gags instantanés (j'ai adoré le "Descendez-le!", par exemple)qui font éclater de rire tandis que le récit continue, sourcils froncés, impassible en apparence. Le Sherlock a fort à faire : d'une part la résolution de l'enquête (compliquée par le fait que chaque ilien(ne) semble souhaiter lui mettre des bâtons dans les roues), et d'autre part l'amour est un oiseau rebelle (si tu ne m'aimes pas je t'aime)  avec la dame de l'hôtel, et les deux affaires seront chacune dûment menées à terme : le meurtre, élucidé, et l'amour, entériné (comme le plus miellé des baklavas). Et, mine de rien, sous ce récit plan-plan en apparence, le réalisateur réussit à aborder deux sujets qui lui tiennent (toujours autant) à coeur : la condition des Kurdes et celle des femmes, que la machocratie Turque semble traiter avec le même mépris souverain...
Un film aux saveurs orientales qui ravit donc les yeux et le palais (j'en reviens au baklava), à recommander chaudement, donc.

4913649

l'affiche

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le baklava...

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