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lieux communs (et autres fadaises)
17 décembre 2019

zorro et amandine

205
SEULES LES BÊTES
de Dominik Moll

D'après le roman de Colin Niel (que Catherine et Dominique connaissaient et avaient lu, l'une s'en rappelant et l'autre pas). Un film que je suis allé voir d'abord pour sa distribution (Denis Ménochet, Damien Bonnard, Laure Calamy, Valeria Bruni-Tedeschi, Bastien Bouillon) et son réalisateur (j'ai découvert Dominik Moll il y a très longtemps, avec le -pour moi- mythique (parce que'invisible) Intimité (1993!) , et son affiche avec une casserole de lait sur le feu).
Je ne savais absolument rien du film, sauf, à travers une interview du réal lue en diagonale, le fait que l'action se partageait entre Abidjan et le Causse (Méjean ?), et que le film était construit en plusieurs parties donnant chacune la "parole" à un personnage, et traitée donc, selon sa vision subjective (ce qui, finalement était quand même plutôt pas mal d'informations).
On commence, effectivement, avec un jeune homme en mob qui porte une chèvre sur son dos, en Afrique. Qu'on ne reverra pas avant un long moment (comme si le réalisateur, exprès, faisait en sorte qu'on l'oublie). Chacune des cinq parties du film porte un prénom, et ce sera en effet à chaque fois le personnage central du chapitre en question, suivant une construction aussi complexe que bluffante. Si les parties 1 et 2 se complètent très bien (la même histoire vue de deux points de vue), il n'en va pas de même pour la 3 (avant) et la 4 (ailleurs) et le spectateur qui n'a pas lu le bouquin (moi) ou qui ne s'en souvient pas (D) se demande bien comment les histoires vont bien pouvoir finir par se "raponcer" (comme on dit par ici...) Et non seulement ça raponce (et tout s'explique) mais on a, en plus, une, puis deux assez belles surprises dans la coda (que je n'avais pas vraiment vues venir).
C'est un polar, il y a un cadavre, il y a un assassin, mais c'est aussi beaucoup plus que ça. D'abord par la façon dont le réalisateur traite le sujet, et nous délivre certaines informations parcellaires (que les personnages (et, donc, les spectateurs) interprètent (à tort) et par la façon dont le hasard -et c'est dit dans le film- est plus grand que les hommes.
Et aussi, surtout, parce qu'il s'agit d'un film d'amour. D'un film sur l'amour. Des différentes manières d'aimer. Et, bien sûr, des différentes façons aussi d'être seul, et de gérer ladite solitude, car chacun(e), dans le film, est seul(e), à sa façon. Et on ne peut que féliciter chacun(e) des acteurs pour l'intensité avec laquelle ils ont incarné leur personnage.
Impressionnant.

0008930

et j'aime bien la façon dont l'affiche nous entraîne -à tort- sur les pistes de Fargo...

 

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