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lieux communs (et autres fadaises)
12 décembre 2019

calendrier d'avent 2019.12

12 décembre

12 décembre 2019

vacance

202
LE BEL ÉTÉ
de Pierre Creton

Waouh! (Hervé, lui, dit plutôt Wouah!) : j'en vois pas mal, dans une année, des films étranges, des films singuliers, des films atypiques, des films "c'est bien mais c'est spécial...", mais là, carrément, je dois dire, celui-là, je lui décernerais sans hésiter ma palme pour cette année !
Le réalisateur est coutumier du fait, puisque en 2017 il nous a ravis avec l'inclassable et délicieux  Va, Toto! (que j'avais mis en bonne place dans mon Top quelque chose). Heureusement que Jean-Michel C. en a parlé à Dominique, qui m'en a parlé, sinon je n'aurais jamais su qu'il passait (je ne savais même pas qu'il existait!). Nous étions donc deux pour le voir à cette séance de 14h (dans la salle 2!), et, comme je le supputais -et me l'a confirmé le relativement peu amène cerbère (qui bloquait stratégiquement la porte donnant accès au couloir des fois qu'on ait envie d'aller mater un autre film en faisant croire qu'on voulait aller aux toilettes)-, nous avons été effectivement les deux seuls spectateurs pour l'ensemble des séances de ce film sur la semaine (même s'il y en a peu, de séances).
Le film ? D'abord un générique maritime (s'il m'en souvient bien) avec une jolie musique de guitare, dont ledit générique nous apprend qu'il s'agit de celle de The Limiñanas... Comme dans Va, Toto!, on avance esnuite  à petits pas sur la ligne fine qui zigzague entre, d'un côté la fiction, et de l'autre, le documentaire, sans pouvoir jamais être sûr (ah si! quand on voit apparaître Mathieu Amalric en mécanicien réparateur de mobylette et remetteur en place de chakras, on pense "fiction!") de dequel côté on se trouve, mais le reste du temps, on se sera laisser porter de plan en plan, de séquence en séquence, comme un voyageur curieux arpentant les limbes (mais sans avoir forcément cartographié au préalable son itinéraire, il ne sait même pas d'où il part et où il va bien pouvoir arriver, mais c'est là tout le charme du préiple...) : deux garçons (d'une certain âge, ce ne sont plus des jouvenceaux), Simon et Robert, en couple, et leur copine Sylvie. Ils habitent en Normandie, et ils accueillent Nessim, un migrant (d'un certain âge aussi). Et Nessim va  faire venir Ahmed et Mohamed, ses fils, migrants eux aussi... On va comprendre tout ça progressivement, et même, parfois, a posteriori (merci allo-cinoche). Tout ce monde va passer ensemble le temps d'un été... Voilà ce qu'on peut dire...
On pourrait tenter de résumer en disant que ce pourrait être un documentaire tourné comme si c'était un film de fiction... (ah se dit le lecteur). Ou plutôt le contraire, mais oui, bien sûr. C'est une fiction tournée comme si elle était un documentaire.
Il y a un aspect délicieux, éthéré, dans cette histoire (ces histoires) ces personnages ces scènes qui s'agencent sous nos yeux (et parfois s'imbriquent parfaitement, et d'autres coq-à-l'ânent) comme un très plaisant cahier de vacance (peut-être ce que j'ai souhaité toute ma vie être capable d'écrire). Avec en plus de temps en temps une voix-off féminine et assez durassienne (dont il semblerait qu'elle soit celle de Sylvie). Ah la musica du discours intérieur...
Le film n'est pas très long (1h22) mais il m'a semblé durer, certaines fois, beaucoup plus longtemps (et d'autres pas du tout au contraire. mais ça donne envie d'en connaître encore davantage sur son réalisateur Pierre Creton (qu'il me semble bien qu'on avait reçu à Vesoul pour présenter son très atypique premier long Secteur 545, en 2006, mais peut-être rêve-je?) et qu'on peut (clic clic Pépin) qualifier d'atypique (ou d'excentrique, en tout cas), et du coup je n'ai pas résisté et je me suis commandé le coffret de sa Trilogie du pays de Caux...
Qu'est-ce que je garderai de ce film ? (je n'y ai pas dormi une seconde, je le précise), des gens qui parlent, des -magnifiques- scènes de plage, trois hommes endormis dans un lit, un chien gourmand et une tarte aux pommes...
Pleins et déliés de l'écriture du quotidien, de l'intime, de la vie, juste, quoi... Comme un livre de chevet qu'on aimerait avoir posé sur sa table de chevet...
Affaire à suivre donc.

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11 décembre 2019

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11 décembre

11 décembre 2019

microbes

200
LES MISÉRABLES
de Ladj Ly

j'en remets juste une petite couche, parce que j'y suis retourné avec Emma (encore une séance de l'après-midi, sans pub aucune, ce qui fait que vous avez grandement intérêt à arriver à l'heure!), et j'étais surpris -et bien sûr, énervé, de voir que j'en avais, la première fois, raté sept minutes.
Sept minutes! Et le film, du coup, n'était plus tout à fait le même. J'ai raté cette séquence d'ouverture (et de générique) d'euphorie footballistique, qui, croit-on, va donner le ton (donner le la) pour la suite alors que c'est justement l'effet inverse (il n'y a qu'à repenser aux dernières images de la dernière séquence), j'ai raté l'arrivée du personnage de Damien Bonnard, son premier contact avec ses co-équipiers, et je n'avais fait qu'entrevoir Ihssa, en entrant dans le commissariat, où son père est en train de lui hurler dessus parcequ'il avait volé des poulets... pour moi le film démarrait, grosso-modo, avec "la" scène avec la Balibar (balibarissime et pourtant ultra-crédible en commissaire).
Et j'avais beau connaître tout le déroulement du film, je n'ai pas pu m'empêcher d'être aussi stressé que lors du premier visionnement, tellement cette machine narrative est efficace (un vrai char d'assaut, finalement), et encore plus peut-être parce que j'entendais Emma réagir à côté de moi, et je savais ce qui allait suivre...

Un grand film, je le redis. dont on vient d'apprendre qu'il allait représenter la France aux Oscars (et auquel je prédis un destin de multi-récompensé aux prochains César..)

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les "microbes"...

10 décembre 2019

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10 décembre

10 décembre 2019

météorite

(ohlala quel bazar dans les post-ciné... je m'aperçois que celui-là j'avais carréement oublié de le publier!)

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DEBOUT SUR LA MONTAGNE
de Sébastien Betbeder

Ah, Sébastien Betbeder... Je lui dois - tout d'abord- un grand bonheur cinématographique : 2 AUTOMNES 3 HIVERS, sorti le 25 décembre 2013 (Bastien Bouillon, Vincent Macaigne, Maud Wyler, j'en parle ), suivi par d'autres plaisirs (LE VOYAGE AU GROENLAND et ses deux corollaires) plaisants, même si pas tout à fait antant que le premier...
Ici encore un trio (re-bonjour Bastien Bouillon, coucou Izia Higelin, salut William Lebghil), trois amis amis d'enfance qui se sont perdus de vue pendant longtemps et se retrouvent par hasard dans ce même village de leur enfance, pour l'enterrement du frère de l'un d'entre eux... Il y a toujours (enfin ULYSSE ET MONA je ne peux pas dire, puisqu'on ne l'a pas passé, pourquoi donc d'ailleurs ?), chez Betbeder une façon bien particulière de déambuler, de se balader, un certain plaisir de l'errance, de la vadrouille, une certaine désinvolture amicale (liée à une nonchalance narrative)  qui à chaque fois me touche et me ravit.
DEBOUT SUR LA MONTAGNE appartient à la famille des "films de campagne" (comme pouvait l'être récemment, le délicieux PERDRIX) et, rien que ça, ça me plaît, qu'il se donne la peine de laisser de côté la jungle des viiiilles (comme aurait pu le chanter Michel Berger) pour aller respirer l'air pur de la cambrousse. Dans ce village, il y a des gens, des autochtones, mais on y voit aussi, entre autres, de temps en temps, passer un zèbre, un lama et un lémurien à gros yeux comme des soucoupes dont je ne me rappelle plus le nom (mais je suis sûr que ce cher Hervé, ou autre bonne âme encyclopédique friande de googlemuche me le précisera bien dans les commentaires, non ?).
Donc un film de village, mais de village un chouïa décalé (tout comme PERDRIX, oui oui). Où tous les adultes ou presque (les seuls gamins qu'on y verra, d'ailleurs, seront ceux des flash-backs) ont vécu / vivent une histoire d'amour malheureuse, compliquée, inaboutie, et tous ces liens affectifs tissent donc la narration, parfois se nouant, parfois se dénouant, se tressant, s'emberlificotant, et tout ça fait plein de petites plaques (plages ?) de récit qu'on aura le droit de trouver, au moins au début, un peu disjointes. Comme on sauterait d'une pierre à l'autre pour traverser une rivière.  Mais on prend vite goût à cette déambulation champêtre, sur les traces de nos trois Petit(e)s Poucet(te)s (qui eux non plus ne savent d'ailleurs pas forcément où ils vont...).
Bouillon est excellent, comme d'hab', Lebghil idem, et Izia n'est pas mal du tout non plus (même si son personnage semble parfois un peu trop composé). Et j'ai oublié de vous préciser qu'il y a aussi Jérémie Elkaïm (dans le rôle du frère mort) et André Wilms (dans celui du curé amateur de films d'horreur), eux-aussi aux petits oignons. Et un jeune et joli barbu (Guillaume Labbé, que je ne connaissais pas) ex candidat de télé-réalité, malheureux en amour. Et ce très cher Esteban qu'on voit beaucoup, de plus en plus, en deuxième rôle où il excelle, aussi dans un rôle de coeur brisé. Et, last but not least, en suicidaire au bord de la falaise parce qu'amoureux transi (décidément...), le très mimi Rabah Nahit Oufella (Patients, Nocturama, Grave) que je retrouve chaque fois avec autant de plaisir (dans le famille "cils de gazelle" il fait très fort...)
Mouloudi chantait "l'amour, l'amour, l'amour...", il n'y a pas très longtemps dans un film (lequel, d'ailleurs ?) , moi jai pensé à Lio :

"Eh toi, dis-moi que tu m'aimes
Même si c'est un mensonge
Et qu'on n'a pas une chance
La vie est si triste
Dis-moi que tu m'aimes
Tous les jours sont les mêmes
J'ai besoin de romance
(...)
Amoureux solitaires
Dans une ville morte
Amoureux imaginaires
Après tout qu'importe !
Que nos vies aient l'air
D'un film parfait !

La la la la la..."

Plus le film s'avance et plus il se "structure", plus les vides dans la narration se comblent, les liens se resserrent. J'aime la façon dont, à la fin, tout rentre dans l'ordre (ou à peu près), mais avec toujours le plaisir du grain de folie, de l'étincelle fantastique.
Vraiment, oui, vraiment j'y ai pris beaucoup de plaisir...

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9 décembre 2019

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9 décembre

8 décembre 2019

wondercash

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GLORIA MUNDI
de Robert Guédiguian

Oups! j'ai réalisé hier avant de m'endormir que j'avais oublié de parler du film... Oui, Robertchounet m'a tellement mis le moral dans les chaussettes que je l'ai carrément zappé! Tout de même, il mérite un peu plus d'égards, hein... On retrouve la bande habituelle , la Guediguian Team, les vieux (on les adore, Ascaride Ariane, Darroussin Jean-Pierre , Meylan Gérard) et les jeunots (Demoustier Anaïs, Leprince-Ringuet Grégoire, Stévenin Robinson, et Naymark Lola -qui a bien grandi depuis Brodeuses-)
En sortant du film on se dit, que, finalement, il vaut mieux être vieux (chez Guédiguian). Les trois en ont vu déjà de toutes les couleurs dans les précédents films du réalisateur, et leur personnages, sont, d'une certaine façon, aguerris (même la situation de chacun n'est pas brillantissime, loin de là : Gérard sort de taule après de longues années et a du mal à trouver ses marques, Ariane fait des ménages la nuit et va se mettre ses collègues à dos en refusant de faire grève, Jean-Pierre conduit les bus et va se faire mettre à pied.. Ils morflent, il sont fatigués, mais ils tiennent bon. Debout. Encore. Et c'est d'ailleurs d'un(e) des trois que viendra le plus beau geste du film (bon, on peut en reparler quand vous l'aurez vu).
Mais en face, les jeunots, ah la la. Aïe aïe aïe. Tout commence pourtant tout doux tout coton tout pastel (comme les teintes de l'affiche) : Anaïs accouche (c'est la première scène du film, avec vrai bébé et tout) d'une jolie petite Gloria, et, comme dit ce cher Victor H.
"Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris ; son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
(tiens je vais mettre la suite)
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l’enfant paraître,
Innocent et joyeux."

(Oh oh on dirait que Robert G a relu le poème de Victor, car effectivement, dans cette chambre de maternité, il va s'en trouver, des "tristes fronts" et même des "plus souillés peut-être"... deux couples, celui de la jeune mère (en stage de vendeuse) et son mari (qui s'est endetté pour acheter en un million de mensualités une voiture chicos pour trimballer les touristos, et, en face, un autre couple qu'on pressent détestable et qui va le confirmer très vite et dans toute sa splendeur...)
Très vite il s'avère que la petite Gloria elle ne démarre pas dans la vie avec toutes les chances de son côté, et qu'elle devient assez vite comme un petit objet encombrant dont il faut gérer l'existence et la garde, en fonction des catastrophes diverses qui vont s'abattreassez vite  un peu sur tout-un(e)-chacun(e)...
Le film a démarré par une naissance, et je ne vous étonnerai sans doute pas en disant qu'il se clôt sur un décès. Le film sort peu de temps après Sorry we missed you de Ken Loach avec qui il partage une thématique et un désespoir plus que certains...

Si vous enchaînez avec, au hasard disons Les Misérables et, re au hasard, disons Terminal Sud, je vous souhaite un bon courage pour garder la volonté de survivre... Vous ne devirez plus avoir ni moral ni chaussettes d'ailleurs. (Et, en même temps, on ne peut que se mettre à flipper que ces quatre films n'inventent rien, ils ne font que nous montrer ce qui est en train de se passer, de nous mettre, parfois un peu énergiquement, le nez dedans, les films sont violents et sans illusions parce que le monde, autour de nous, est exactement comme ça... comme chante -lucidement- Vald "Ce monde est cruel....")

Un bon Guédiguian, mais un sacré constat uber démoralisant...

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8 décembre 2019

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7 décembre 2019

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