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lieux communs (et autres fadaises)
8 décembre 2019

wondercash

201
GLORIA MUNDI
de Robert Guédiguian

Oups! j'ai réalisé hier avant de m'endormir que j'avais oublié de parler du film... Oui, Robertchounet m'a tellement mis le moral dans les chaussettes que je l'ai carrément zappé! Tout de même, il mérite un peu plus d'égards, hein... On retrouve la bande habituelle , la Guediguian Team, les vieux (on les adore, Ascaride Ariane, Darroussin Jean-Pierre , Meylan Gérard) et les jeunots (Demoustier Anaïs, Leprince-Ringuet Grégoire, Stévenin Robinson, et Naymark Lola -qui a bien grandi depuis Brodeuses-)
En sortant du film on se dit, que, finalement, il vaut mieux être vieux (chez Guédiguian). Les trois en ont vu déjà de toutes les couleurs dans les précédents films du réalisateur, et leur personnages, sont, d'une certaine façon, aguerris (même la situation de chacun n'est pas brillantissime, loin de là : Gérard sort de taule après de longues années et a du mal à trouver ses marques, Ariane fait des ménages la nuit et va se mettre ses collègues à dos en refusant de faire grève, Jean-Pierre conduit les bus et va se faire mettre à pied.. Ils morflent, il sont fatigués, mais ils tiennent bon. Debout. Encore. Et c'est d'ailleurs d'un(e) des trois que viendra le plus beau geste du film (bon, on peut en reparler quand vous l'aurez vu).
Mais en face, les jeunots, ah la la. Aïe aïe aïe. Tout commence pourtant tout doux tout coton tout pastel (comme les teintes de l'affiche) : Anaïs accouche (c'est la première scène du film, avec vrai bébé et tout) d'une jolie petite Gloria, et, comme dit ce cher Victor H.
"Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris ; son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
(tiens je vais mettre la suite)
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l’enfant paraître,
Innocent et joyeux."

(Oh oh on dirait que Robert G a relu le poème de Victor, car effectivement, dans cette chambre de maternité, il va s'en trouver, des "tristes fronts" et même des "plus souillés peut-être"... deux couples, celui de la jeune mère (en stage de vendeuse) et son mari (qui s'est endetté pour acheter en un million de mensualités une voiture chicos pour trimballer les touristos, et, en face, un autre couple qu'on pressent détestable et qui va le confirmer très vite et dans toute sa splendeur...)
Très vite il s'avère que la petite Gloria elle ne démarre pas dans la vie avec toutes les chances de son côté, et qu'elle devient assez vite comme un petit objet encombrant dont il faut gérer l'existence et la garde, en fonction des catastrophes diverses qui vont s'abattreassez vite  un peu sur tout-un(e)-chacun(e)...
Le film a démarré par une naissance, et je ne vous étonnerai sans doute pas en disant qu'il se clôt sur un décès. Le film sort peu de temps après Sorry we missed you de Ken Loach avec qui il partage une thématique et un désespoir plus que certains...

Si vous enchaînez avec, au hasard disons Les Misérables et, re au hasard, disons Terminal Sud, je vous souhaite un bon courage pour garder la volonté de survivre... Vous ne devirez plus avoir ni moral ni chaussettes d'ailleurs. (Et, en même temps, on ne peut que se mettre à flipper que ces quatre films n'inventent rien, ils ne font que nous montrer ce qui est en train de se passer, de nous mettre, parfois un peu énergiquement, le nez dedans, les films sont violents et sans illusions parce que le monde, autour de nous, est exactement comme ça... comme chante -lucidement- Vald "Ce monde est cruel....")

Un bon Guédiguian, mais un sacré constat uber démoralisant...

3000705

 

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