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lieux communs (et autres fadaises)
17 août 2020

en francs

069
LA HAINE
de Mathieu Kassowitz

Re-sortie en copies neuves restaurées pour fêter les 25 ans du film. (Quand je l'ai vu, à sa sortie, j'avais presque 40 ans et j'en ai à présent bien plus que 60... Le temps passe, quoi...)
La restauration est magnifique (d'autant plus que le film commence par des scènes d'émeute retransmises à la téloche où l'on se dit que la qualité est moy-moy et on s'inquiète pour la suite, à tort, puisque lorsque ça démarre "vraiment", on est scotché par la qualité de l'image et du son (car le son aussi est extrêmement important dans le film) et techniquement le film est assez époustouflant (on sent -justement- qu'il a été fait pour ça, pour être percutant . Comme doit l'être hinhin un percuteur sur un revolver. Parce que bam bam).
Film percutant donc, et film à charge (comme dans "charge d'explosifs" ou "charge de CRS") clairement contre les flics. Nique la police etc. Percutant, à charge et explosif, pour l'époque (95) ça faisait peut-être beaucoup. (En 95 on manifestait -avec détermination- contre le Plan "droit dans ses bottes" Juppé... En 95 Debré était à l'Intérieur, succédant à -tiens!- Pasqua, et précédant -tiens tiens!- Chevènement...) Mais revenons à nos banlieues...
Pieds Nickelés et emblêmes, trois potes de téci (le langage et le verlan ont semble-t-il, comme les acteurs d'ailleurs, légèrement vieilli, mais ça n'est pas désagréable, cette patine banlieue) : le petit rebeu volubile et dragueur, le grand black boxeur et taiseux, et le feuj un peu concon (ça serait quand même un peu lui le Rantanplan de la team) mais gentil quand même, trois zozos dont on va suivre les aventures, chronologiquement (le marquage temporel qui redouble le fameux "jusqu'ici tout va bien...") de la téci à  la capitale, et retour. Du matin à la nuit et retour aussi. Et bam bam.
Ce qui est drôle, c'est que, grosso modo, justement, le film, jusqu'à la séquence finale, est plutôt drôle et enlevé, il met le public en confiance, l'amadoue, le fait sourire par son sens de la répartie, son goût de l'épate, il le caresse bien dans le sens du poil, quoi, jusqu'à ce que bam bam, il le cueille par surprise (on ne l'avait pas vraiment vu venir, le scénar est bien ficelé). Après une pénultième séquence (celle avec le skin, joué par Kasso himself) toute en tension, le retour au petit matin dans un train de banlieue vide où les trois se font la gueule semble boucler en douceur la fiction. Mais non. "Ce qui compte, c'est l'atterrissage...".
Et bam bam.

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