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lieux communs (et autres fadaises)
9 octobre 2020

chant / contrechant

092
A COEUR BATTANT
de Keren Ben Rafael

J'aime beaucoup Judith Chemla, et je suis donc allé voir ce film (avec Emma) sans savoir de quoi il retournait ou presque (juste un résumé en diagonale sur allocinoche). J'ai donc été surpris, étonné, et séduit. On a connu les romans épistolaires, voici désormais les films skypesques. Une petite famille (maman, papa, et fiston), on fait la connaissance de papa et maman, d'abord, qui sont au lit et font un câlin, lorsque bébé se met à pleurer, et donc maman se lève pour aller s'en occuper.
Et on réalise que deux sont à Paris (maman et bébé) et que le papa est loin, en Israel. Ce qu'on va voir sur l'écran, c'est ce que chacun des deux voit de l'autre sur son écran. Il s'agit de petites scènes du quotidien, à divers moments de la journée, comment ça se passe ici, à Paris, et comment ça se passe là-bas, loin... Lui qui est d'abord empistrouillé par des problèmes de visa, et ne peut donc pas repartir aussi vite qu'il l'aurait espéré, dans un premier temps, puis qui va commencer à se poser des questions, à lui en poser à elle aussi, en essayant de tout régenter, de tout voir de tout savoir d'avoir la main-mise sur elle et sur le fiston... Et les choses se compliquent, et le climat devient délétère, et on se raccroche au nez de plus en plus régulièrement, quand on ne refuse pas carrément de répondre... Se met en place un genre de désynchronisation du sentiment amoureux, où tous les deux sont de moins en moins en phase, voire complètement décalés... Comme a dit Emma à la sortie "L'amour ne suffit pas forcément...".
Judith Chemla et son partenaire Arieh Worthalter sont absolument magnifiques, d'une profonde -et touchante- justesse et portent le film (à deux deux, c'est le principe, ils occupent pratiquement tous les plans -excepté quelques scènes avec la mère d'elle, jouée par Noémie Lvovsky, qui est excellente elle-aussi, même si elle fait froid dans le dos- et les scènes finales, qui ne sont pas tournées selon le même principe, et m'ont évoqué -et donné envie de revoir, du coup- le très bon 5x2, de François Ozon).
Une très belle surprise (même si tout ça n'est pas très guilleret, mais, hein, n'est-ce pas, L'amour c'est gai, l'amour c'est triste...)

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 à noter le très beau travail de cadrage / recadrage / surcadrage...

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