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lieux communs (et autres fadaises)
12 août 2022

double programme "de la semaine"

(deux films surnageaient au milieu de l'océan de caca qu'est la programmation actuelle du bôô cinéma : coup de bol c'étaient ceux de la nôtre -programmation-)

133
NITRAM
de Justin Kurzel

Un film australien inconfortable, portrait d'un jeune homme à cheveux longs suivant un traitement pour stabiliser son humeur, élevé par un mère quasiment psycho-rigide (mais ça n'a visiblement pas dû être très facile, de, justement, l'élever, elle a des circonstances atténuantes) et un père bonnasse et bienveillant (ce qui, parfois, ne suffit pas. L'instabilité de Martin (le Nitram du titre étant le surnom que lui ont donné ses "petits copains" à l'école et que désormais tout le monde utilise) provoque (génère) celle du film tout entier, (comme une matière explosive qu'on qualifie, justement, d'instable.)
Caleb Landry Jones a obtenu à Cannes le prix d'interprétation masculine, et la récompense est indiscutablement méritée. Sa composition est saisissante (mais celle de Judy Davis dans le rôle de sa mère -je ne l'ai identifiée qu'au moment du générique- est tout aussi impressionnante.) Des rapports très forts au sein d'une famille, fils instable entre mère froide et père nounours (Anthony LaPaglia y est lui-aussi très bien) qui vient ajouter un peu de rondeur (d'humanité) face aux angles trop vifs de la relation mère-fils.
Caleb Landry Jones est quasiment de tous les plans, la caméra le suit, et le réalisateur, en l'accompagnant,  réussit parfaitement à évoquer la multiplicité des aspects du personnage (de son comportement, avec ses soudaines explosions caractérielles, à son physique, filmé alternativement comme à certains moments très beau et d'autres pas du tout.)
On ne peut pas ne pas prenser à Elephant de Gus van Sant, mais de loin, tant, à partir du même genre de fait-divers sanglant, Justin Kurzel réalise un film complètement différent, où, par exemple, l'essentiel de la tuerie est relégué en off (et on l'en remercie).
Un film très fort.

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134
L'ANNÉE DU REQUIN
de Ludovic et Zohran Boukherma

Bon, on ne va pas tortiller de l'aileron, c'est une déception. Marina Foïs, à peine remise de AS BESTAS, joue une gendarmette à l'aube de la retraite qui doit se confronter à un requin apparu dans ses eaux territoriales pour boulotter les baigneurs, requin aux mâchoires aussi prédatrices (contondantes) que celles de Marina F. sont serrées/vissées (la pauvre, elles devaient lui faire mal à la fin du film).
Mieux vaut revoir directos LES DENTS DE LA MER, dont le film semble s'inspirer très directemen (Marina Foïs remplaçant à la fois Roy Scheider, mais aussi Richard Dreyfuss, et -allons-y- Robert Shaw, carrément.). Les frères Boukherma, j'avais bien aimé leur TEDDY précédent (et la performance d'Anthony Bajon) qui "décalait" le film de loup-garou et en assaisonnait le mythe à leur sauce, là ils se sont attaqués au "film de requin", (pourquoi pas, hein, on en a connu des qui ont cassé la baraque, hein) et ils s'y sont cassé les dents, à ne pas vouloir choisir sur quel pied ils allaient danser, ou sur quelle chaise leur cul poser...
Le film est, d'entrée, desservi par sa voix-off, une voix de benêt (de beubeu comme on dit par ici), dont on ne comprend pas le pourquoi, et qui rend horripilante(s) chacune des ses interventions. Déjà, ce choix est un mystère. Mais la suite joue à la marelle, une case humour (?) une case action et on continue et on alterne. Et le fait de slalomer sans cesse entre la comédie franchouille et l'épopée maritime (Les Dents de la Mer ne sont jamais loin, que ce soit dans la structure du film ou celle de plusieurs scènes, et on réalise, en repensant au sacré film de Spielberg, combien le projet était ambitieux -et irréaliste- de vouloir s'y mesurer...) place aussi le spectateur en déséquilibre : personne n'y gagnera au change, ni ceux qui venaient voir Kad Merad, ni ceux qui venaient voir un méchant requin, ni ceux qui venaient voir une bonne grasse comédie, ni ceux qui venaient voir de la tripaille et du sang (si si, il y en a...)
Pour ceux et celles qui n'ont jamais vu Jaws (et j'en connais dans mon entourage proche) c'est l'occasion ou jamais de le découvrir (et de se souvenir combien Richard Dreyfuss y était mimi...)

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