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lieux communs (et autres fadaises)
11 juin 2023

Bonniechounette et clydounet

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RIVER OF GRASS
de Kelly Reichardt

C'est grâce à Emma que j'ai pu regarder ce premier film de cette (très) chère Kelly Reichardt (daté de 1994, -mon dieu je quittais Les Capucins et j'arrivais au Montmarin...-, mais seulement sorti en France en 2019). Un film court (1h12) à peine plus que OLD JOY (1h16) la merveille qui allait le suivre 13 ans plus tard...
Ca se passe en Floride, dans les années 90 et c'est la virée "meurtrière" (enfin, ils ont un flingue) d'une jeune fille, Cozy,  (qui est aussi la narratrice, en voix-off), fille de policier, et de Lee Ray Harold (non non, rien à voir avec Lee Harvey Oswald...), un jeune homme à cheveux longs (qui dort sans pyjama et qui marche pieds-nus), qui a une grosse bagnole bleue pourrie (et qui a trouvé un révolver...)
Les tueurs de la lune de miel, Tueurs nés, True Romance, La balade Sauvage, le cinéma américain foisonne de ces roadmovies avec couple d'assassins dans le sillage de Bonnie & Clyde... Bonnie & Clyde, a priori, ok, mais ici avec des diminutifs, comme je l'ai signifié en tête de ce post... avec leur virée minuscule,  nos deux jeunes gens sont vraiment comme des bébés dans le monde des couples criminels en fuite...
D'après ce qu'en disent les spécialistes de Kelly R., le film serait en grande partie autobiographique (et quand on a fini de voir le film on se demande jusqu'à quel point...), la réalisatrice a grandi dans les coins qu'elle filme (elle filme dans les coins où elle a grandi serait plus juste), une certaine Amérique des laissés-pour-compte, des déshérités, de la démerde...
Il y a bien un couple, un flingue, une bagnole, un motel (et même un flic à leurs trousses), mais la jeune Kelly Reichardt (elle a 30 ans à l'époque) va nous brasser les cartes et les redistribuer à sa manière (qui pourrait évoquer, tiens, une cousine de Jane Campion, au nom de ses portaraits d'héroïnes un peu tourmentés.
Bon, il y a l'histoire (ou la non-histoire), la galerie de personnages, mais il y a surtout la façon de filmer, le sens du cadrage, de la couleur, de la composition impeccable des plans, qui transcende vraiment ce qui aurait pu n'être qu'un petit opus indépendant crasseux, et qui, avec vingt ans d'avance (et une sacrée détermination furibarde -mais rentrée-) préfigure déjà, à sa façon, les merveilles à venir.
Kelly Reichardt capte l'air du temps -de son temps à elle- et la capture de cette mythologie nous rend babas (ça tombe bien, c'était l'époque).
J'adore.
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