Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
13 août 2010

des images plein la tête

19480628 19470760 19456919
19257328 19445068 19438867
19417961 19461024 19473270
19462984 19462886

6 août 2010

pas forcément par les bords

PUZZLE
de Natalia Smirnoff

Là, je rageais parce qu'il venait de passer à Besac et que je l'avais raté, mais, ô, chance, Hervé avait aussi le dvd, toujours envoyé par la même gentille maison de prod'. Et je m'y suis donc mis illico. Au début, je me disais, bon, avec Dom, on n'a pas forcément les mêmes goûts : une femme au foyer, épouse et mère, se découvre un goût pour les puzzles, bof me pensais-je. sssmais j'ai continué, par curiosité, et puis j'aimais plutôt bien comme c'était filmé, et j'avais envie de voir comment la suite que je pressentais aller se réaliser.
Car, insensiblement, le charme  agit, incontestablement, d'abord grâce à l'actrice principale, mais aussi, de façon contaminante en quelque sorte, à ceux qui l'entourent (son mari en premier chef, un gros  bourrin certes, mais un tellement gentil gros bourrin, qu'il en devient attendrissant, et  ses deux fils idem, énervants et attachants eux-aussi, et même Roberto, le nouveau partenaire es-puzzles gros bourge (qu'elle fait passer auprès des siens pour sa vieille tante invalide) finit par le devenir ...
Bref, le film est de plus en plus passionnant, même si ça ne tient pas à grand-chose, et réussit lui aussi à assembler des morceaux a priori disparates, pour reconstituer, autour de cette femme, le portrait d'une famille ordinaire, ni mieux ni pire que les autres, avec tous les petits événements qui en font le ciment quotidien, l'habitude,  les hauts les bas les décisions, les cachotteries les mensonges les retours au bercail... de tous ces personnages qui ne sont jamais tout d'une pièce, justement, et ne révèlent que progressivement leur humaine complexité.
Tous gravitant autour de ce sacré beau portrait de femme (et l'actrice, Maria Onetto,  y est pour beaucoup), qui soudain bouscule un peu le cadre riquiqui de sa vie de "femme au foyer", mère attentionnée, épouse aimante, ménagère efficace, cuisinière émérite, etc) pour faire juste un pas de côté vivre un peu "juste pour elle", sans discours politique véhément ou féminisme tonitruant, sans grands effets de manches ni roulements de tambours, juste au jour le jour, comme ça, petit à petit, à chaque jour suffit sa pièce...

19453767

6 août 2010

lettres d'amour

LES MAINS LIBRES
de Brigitte Sy

On change complètement d'univers. (Je l'ai enchaîné directement après Tamara Drewe.) Un "film de prison" : Une jeune femme (Ronit Elkabetz, superbe comme d'hab') tourne un film dans une prison, avec des détenus volontaires, qui participent également à l'écriture du scénario. Une histoire d'amour va naître entre elle et Michel (Carlo Brandt, parfait), un des détenus, qui va se compliquer d'une histoire politique dirons-nous.
Le film s'écrit ainsi sur plusieurs niveaux (la "vraie vie" de B, les petits riens avec sa copine (Noémie Lvovsky, parfaite) les scènes de prison (celles de la "vie ordinaire", et celles où elle tourne) et les scènes du film, où elle fait rejouer aux détenus (et à son assistante, recrutée actrice pour l'occasion) des scènes déjà vécues (d'entretiens ou d'échanges plus intimes) scénarisées et donc re-vécues).
C'est très troublant, surtout lorsqu'on comprend à la fin du film que cette histoire serait autobiographique, que la réalisatrice a rencontré un détenu, nommé Michel, à qui elle dédie le film, d'ailleurs. Donc, quand elle a, par exemple,  dirigé la scène où la réalisatrice (Ronit Elkabetz) refait jouer par son assistante la scène qu'elle a vécue avec Michel, on se retrouve face à un fascinant jeu de miroirs.
Nimbé d'obscurité et d'une musique à la mélancolie argentine, le film progresse, sinue, s'immisce en nous, mêlant,et conjuguant l'histoire d'amour de Barbara et Michel (avec le recensement minutieux et infiniment touchant de tous ces petits rien qui font le début d'une histoire d'amour) , le tournage du film dans le film, le regard des "autorités" (inscrivant les personnages dans une réalité très concrète, même si traitée avec simplicité, avec sobriété dirait-on. Sans effets, voilà, c'est ça.)
Brigitte Sy, dans un entretien, dit que la réalité de l'incarcération, l'essence de la prison, est immontrable, tellement c'est une expérience intérieure, et elle prend donc le parti de ne la montrer que par bribes, de l'effleurer (prenant peut-être alors le risque de l'édulcorer en la stylisant ? Pas ici de hurlements ni de matons vindicatifs, "Tout est calme." En apparence.
Ronit Elkabetz est vraiment très belle.  (mais était-il besoin de le préciser ?)

19431105

2 août 2010

évanouissements

UN POISON VIOLENT
de Katell Quillévéré

(sortie le 04 août / Prix Jean Vigo)

Hervé m'avait passé le dvd gentiment envoyé par la maison de prod', mais je n'avais pas eu le temps de le voir... Peut-être n'en avais-je pas très envie. Mais voilà, je me trompe souvent, et là, encore une fois... Si je dis "un portrait d'adolescente", une moitié d'entre vous quitte la salle, et si j'ajoute " doublée d'une réflexion sur la foi" l'autre la quitte aussi sec (il ne reste plus, assise dans le fond, qu'une mamie, mais c'est juste  parce qu'elle est sourde, ou qu'elle dort...). Mais (de foi) Katell Quillévéré en parle de façon bien plus intéressante qu'un (par exemple, au hasard...) Bruno Dumont. Il y a dans cet "ouvrage de dame", aussi immaculé et bien repassé à première vue qu'une tenue de communiante, un petit je-ne-sais-quoi de gentiment... pervers qui ne va apparaître que progressivement. Une transgression douce (jamais brutale), que ce soit,à propos des interrogations de la demoiselle vis-à-vis de sa foi, de ses relations avec son grand-père, du trouble généré par la relation naissante avec le jeune voisin, voire des sentiments de sa mère vis-à-vis du jeune prêtre rital et trop sexy de la paroisse (la dernière fois que je l'ai vu, me semble-t-il, c'était dans le rôle de Roberto Zucco... c'est dire quelle énergie sourd sous la soutane et derrière les lunettes). Mais on avance doucement, lentement, insidieusement.
Anna, sortie de l'internat pour les vacances, se pose beaucoup de questions, affronte beaucoup d'incertitudes, sans que personne puisse vraiment lui apporter de réponse(s).
La religion ? Messe du dimanche, enterrement, confirmation, confession... c'est vrai qu'on  tourne  beaucoup autour, qu'on y revient souvent.
Le profane et le sacré. Le béatement spirituel et le trivialement charnel. Je n'irais pas jusqu'à parler de Bataille mais bon. L'amour de Dieu est-il soluble dans le désir charnel, et vice-versa ? Le personnage de la mère (joué par une Lio d'une sobriété quasiment nonnesque) est à cet égard, plutôt intéressant. Elle est catholique pratiquante (son ex-mari  était plutôt tendance athée, ce qui fait qu'Anna se retrouve un peu dans un entre-deux) et voilà qu'elle va chercher... confirmation de son désarroi près d'un jeune prêtre trop latin pour être honnête... La confession devient  prétexte à un rituel troublant de prière commune, qui n'est pas sans ébranler quelques chastes certitudes ...
Il y a ainsi, plusieurs scènes fortes (ou très fortes) tout au long du film, la moindre n'étant pas celle où Anna, les larmes aux yeux, lit devant un auditoire silencieux le poème qu'on lui avait fait promettre de lire...) où chaque personnage, ou presque, va successivement infléchir la trajectoire qu'on lui pensait définitive, au contact d'un des autres personnages, et la force de la réalisatrice est de réussir à nous surprendre.
La photo du film est à l'image de la jeune Anna : lumineuse, et c'est rien de le dire.  Et la grâce (au sens esthétique et non religieux) de sa mise en scène parvient à nous captiver progressivement, en grattant le vernis joliet qui au départ faisait craindre au spectateur une coquille vide, irisée en apparence mais sans réel contenu, alors qu'il n'en est rien. Le film  s'incarne petit à petit, prend progressivement de la hauteur, et c'est mine de rien qu'il nous conduit exactement là où il voulait. On a soudain un point de vue sur l'ensemble qu'on n'aurait pas forcément soupçonné au départ.
Un premier film réussi, couronné (comme Anna le jour de sa confirmation) d'un prix Jean Vigo mérité.

19445627

1 août 2010

le chien et les vaches

TAMARA DREWE
de Stephen Frears

Encore une sacrée belle surprise : je m’attendais à un truc genre Vera Drake ou Raining Stones, bien âpre, bien social, bien flippant, un portrait de femme solitaire se battant courageusement contre la funeste adversité et les inégalités sociales dans un univers black black qui pue les fish and chips et la sueur des dockers le soir au fond des pubs… Eh bien pas du tout du tout !
Stephen Frears a, cette fois-ci, adapté une BD (que je ne connaissais absolument pas). (Il le reconnaît lui-même, cet homme est un
adaptant.)Une histoire -au départ- théâtralement bucolique et agreste : un home d'écrivains (genre chambre d'hôtes à la campagne pour écrivaillons en panne à ressourcer) créé dans un village (qualifié de "trou du cul du monde" par une de ses -jeunes- habitantes) riant, vert et bouseux juste ce qu'il faut, par un couple "modèle" (lui écrivain auteur de polars à succès / elle s'occupant de tout le reste, les poules, les hôtes, l'entretien de la maison, le ménage, les pages du jour à taper de son mari, les gâteaux pour les petits quatre heures, oui, bref, de vraiment tout le reste...)
L'époux trompe son épouse, elle l'apprend, s'nsuit une scène de ménage et d'anthologie dont sont d'ailleurs témoins -repas du soir oblige- tous les écrivains hébergés (dont un certain quinqua, américain et de surcroît spécialiste de Thomas Hardy.

Arrive juste après (en sautant la barrière) la jeune Tamara (celle du titre) dans son petit short en jeans, partie bien des années plus tôt à London, et revenue (avec le nez refait) au village pour (pour quoi au juste, déjà ? ah oui, revendre la maison de sa mère, maison dont s'occupe un robuste ... métayer (?) qui nous aura d'ailleurs fait pour la scène d'ouverture du film un numéro de bûcheronnage torse-poil tout ce qu'il y a d'agreste et de viril -et de cin d'oeil cartepostalesque ?-.) s'occuper donc de cette fameuse maison (qui est aussi celle où le robuste bûcheron a vu le jour), mais, surtout, à vrai dire, on va s'en rendre compte assez vite, foutre un sacré joyeux bordel.

Tout ça est observé par deux gamines dans toute la splendide horreur de l'adolescences (à vrai dire, c'est d'ailleurs plutôt elles qui vont foutre un joyeux bordel, mais bon, c'est quand même Tamara qui est le pivot de tout ça.)

Ajoutez un batteur (de groupe de rock) en Porsche jaune, dont une des adolescentes est raide amoureuse, le chien dudit batteur, et la voisine aussi (qui a un troupeau de vaches). Un ordinateur aussi, et tout peut démarrer.

Et pour démarrer, ça démarre. Je parlais de théâtralement, et c'est vrai qu'il y a un peu de ça, dans la présentation des personnages, la mise en place de(s) l'actions(s), (qui entre, qui sort, c'est impeccablement scénographié / chorégraphié) car bien vite tout ça va incroyablement se compliquer (qui aime qui, qui trompe qui, qui fait quoi...) dans un méli-mélo -comme dirait Téléramuche- de plus en plus
jubilatoire.
Bref, une rafraîchissante comédie estivale.
Avec tous les ingrédients pour vous faire passer un bon moment : scènes de ménage à la campagne, fornications bucoliques, promenades bou(s)euses, personnages en surchauffe, répliques assassines, herbe verdoyante et grasse à souhait, bons mots non expurgés, et, pour enrober tout ça, un ineffable sens du rythme et de la mise en scène, qui saura dans une même scène vous couper le rire gras sous le pied et quasiment vous y faire venir la larme à l'oeil (ce qui -anatomiquement parlant- semblerait a priori plutôt incompatible mais bon...)

19463867
(bon, c'est vrai que si j'vais un peu regaré l'affiche avant, j'aurais vu que ça promettait un film... léger)

<< < 1 2
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 613