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lieux communs (et autres fadaises)
6 août 2010

lettres d'amour

LES MAINS LIBRES
de Brigitte Sy

On change complètement d'univers. (Je l'ai enchaîné directement après Tamara Drewe.) Un "film de prison" : Une jeune femme (Ronit Elkabetz, superbe comme d'hab') tourne un film dans une prison, avec des détenus volontaires, qui participent également à l'écriture du scénario. Une histoire d'amour va naître entre elle et Michel (Carlo Brandt, parfait), un des détenus, qui va se compliquer d'une histoire politique dirons-nous.
Le film s'écrit ainsi sur plusieurs niveaux (la "vraie vie" de B, les petits riens avec sa copine (Noémie Lvovsky, parfaite) les scènes de prison (celles de la "vie ordinaire", et celles où elle tourne) et les scènes du film, où elle fait rejouer aux détenus (et à son assistante, recrutée actrice pour l'occasion) des scènes déjà vécues (d'entretiens ou d'échanges plus intimes) scénarisées et donc re-vécues).
C'est très troublant, surtout lorsqu'on comprend à la fin du film que cette histoire serait autobiographique, que la réalisatrice a rencontré un détenu, nommé Michel, à qui elle dédie le film, d'ailleurs. Donc, quand elle a, par exemple,  dirigé la scène où la réalisatrice (Ronit Elkabetz) refait jouer par son assistante la scène qu'elle a vécue avec Michel, on se retrouve face à un fascinant jeu de miroirs.
Nimbé d'obscurité et d'une musique à la mélancolie argentine, le film progresse, sinue, s'immisce en nous, mêlant,et conjuguant l'histoire d'amour de Barbara et Michel (avec le recensement minutieux et infiniment touchant de tous ces petits rien qui font le début d'une histoire d'amour) , le tournage du film dans le film, le regard des "autorités" (inscrivant les personnages dans une réalité très concrète, même si traitée avec simplicité, avec sobriété dirait-on. Sans effets, voilà, c'est ça.)
Brigitte Sy, dans un entretien, dit que la réalité de l'incarcération, l'essence de la prison, est immontrable, tellement c'est une expérience intérieure, et elle prend donc le parti de ne la montrer que par bribes, de l'effleurer (prenant peut-être alors le risque de l'édulcorer en la stylisant ? Pas ici de hurlements ni de matons vindicatifs, "Tout est calme." En apparence.
Ronit Elkabetz est vraiment très belle.  (mais était-il besoin de le préciser ?)

19431105

Commentaires
J
Ronit Elkabetz est belle et naturellement talentueuse, dans un film fort et pas si édulcoré que ça. Pas besoin de montrer pour (re)sentir. Si c'était aussi ça l'art du cinéma ?
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