toit ouvrant
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EN ROUE LIBRE
de Didier Barcelo
C'était le film A de la semaine. Dont on ne savait au départ pas grand chose. Ni de son réalisateur non plus (un court-métrage en 2011, plus la co-production du beau et intriguant Swagger en 2016). Mais on y allait plein de bienveillance (au vu des noms sur l'affiche, Foïs, Voisin, Clichet). Passé une mise en route "invraisemblable" (elle reste coincée dans sa voiture par une crise d'angoisse qui l'empêche d'en sortir -un peu comme les convives de L'Ange exterminateur de Bunuel, qui ne peuvent pas sortir du salon alors que la porte en est grande ouverte-), une fois donc avalée la couleuvre, le réalisateur met en place un road-movie en voiture jaune, direction Le Cap Ferret, un (souvent) huis-clos entre elle (Marina Foïs, que je trouve toujours aussi bien) et lui, Benjamin Voisin (découvert il n'y a pas si longtemps chez Ozon (Eté 85) puis chez Giannoli (Illusions perdues)), qui casse véritablement la baraque, avec sa colère, sa capuche, sa barbounette et son flingue (tout pour plaire). Louise (Marina Foïs) passera l'intégralité du film dans sa voiture, Paul (Benjamin Voisin) ne va faire qu'entrer et sortir et re, tournicotant autour comme un moustique rageur, le duo Foïs / Voisin fonctionne parfaitement, fait des étincelles juste comme il faut, et tout ça donne un film plus que plaisant, qui donne envie de les accompagner jusqu'au Cap Ferret, où Paul veut concrétiser la rage adolescente qui l'anime. On aura en plus, en prime, un excellent numéro de Jean-Charles Clichet en psy pris en otage et sommé de soigner Louise en thérapie express sous la menace d'un gros flingot. Tout bien donc, (j'ai toujours eu un gros gros faible pour les road-movies, et peut-être encore plus ceux en voiture), péripéties, rebondissements, frictions, montées d'adrénaline, jusqu'à la fin que je trouve plutôt astucieuse.
Et on aura appris la différence entre toit ouvrant et toit ouvert...