aqueux
Sortez les mouchoirs, ouvrez les parapuies, dépliez les kleenex, étendez les serpillères, préparez les essuie-tout... je vais m'épancher! Un message très "samedi-soir-vingt-et-une-heures-il-commence-à-faire-froid-tiens-je vais-m'écouter-un-petit-stabat-mater-de-derrière-les-fagots"... Voyez un peu l'genre ?
L'humaine nature : ce matin je chantonnais tralala pouet pouet que je n'avais pas été aussi heureux depuis longtemps, et là je vais vous faire le coup du chien battu, de la pauvre chose, du laissé-pour-compte, du personne ne m'aime et du c'est trop inzuste (Caliméro, on y revient fatalement!) Ben justement, celà (la première partie de la phrase, loin donc) explique ceci (qui est juste avant) : C'est parce que je me sens très heureux que (soyons fou) j'aimerais l'être complètement. (Oui oui, je sais, "on" est jamais content..)
Et je regarde autour de moi , et je sais qu'il manque quelque chose. Juste un quelque chose. (On pourrait plutôt appeler ça un quelqu'un, non ? )
Oui, quelqu'un donc.
Quelqu'un... (soupir)
A mon âge déjà presque (un peu) canonique, il me vient parfois (comme ce soir) des velléités un peu spleenesques et vaines de petit repas en amoureux, de discussions animées en sortant du ciné, de soirées télé/canapé à deux, de réveil avec un corps aimé à côté de soi (comme disait il y a longtemps un copain américain "la seule chose qui soit meilleure que s'endormir dans les bras de quelqu'un est de se réveiller dans les bras de quelqu'un..."), de vrai rapport sexuel dans mon lit (les frondaisons, ça va un moment), de courses faites à deux (un qui vide le caddie et un qui remplit les sacs...) de bonheurs à partager (c'est ça le plus difficile : quand on est heureux, -beaucoup plus que quand on est triste- et qu'on n'a personne avec qui le partager) de petits mots qu'on laisse sur un coin de table, d'attentions, de bisous dans le cou, de mains tenues, de...
(patatras la rêverie dégringole comme une baie vitrée qui se fracasserait bruyamment)
Ben y aurait p'têtre fallu y penser avant, non ? me morigéne-je (c'est comme le gant de crin, se frictionner ça fait du bien de temps en temps) Mais je l'ai fait! me réponds-je illico (à vivre seul, hélas, on prend l'habitude de parler idem) J'ai essayé, j'ai cherché, depuis longtemps, tellement longtemps si vous saviez mais ça ne devait pas être au bon endroit, ni dans le bon sens, ni avec le bon mec... Sûrement. Tout faux. D'autant plus que je suis très strictement "hors-ghetto" (ni bars, ni boîtes, ni sauna) Je suis juste un mec "normal" qui cherche un mec "normal" . Un mec qui aime les mecs. Point. Basta.
Faute de trouver l'amour, j'ai trouvé le cul. Dans des endroits "réservés" (ça fait un peu zoo, ou réserve naturelle, je trouve...) C'est pas mal souvent, très bien quelquefois, très con d'autres... Mais au moins ça occupe. Les mains, l'esprit, et le reste... Même si ça ne suffit pas (et en plus l'été est fini, le syndrome dit "de la bouillotte" réapparaît)
Donc il manque...
Mais comment fait-on, hein ?
ps (sans rapport avec ce qui précède) : c'est vrai qu'ils ont des zigouigouis tout riquiquis!