Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
3 novembre 2005

family life ?

A HISTORY OF VIOLENCE
de David Cronenberg

Au début du film, (petit matin ensoleillé) on voit Très Méchant 1 et Très Méchant 2 à l'oeuvre à la réception d'un motel, et ça fait beaucoup de sang.
Juste après, ailleurs, (suite à une très habile transition), voilà Très Gentil Papa, Très Gentille Maman , et leurs deux Très Gentils Enfants, qui prennent leur Très Gentil Petit Déj. Ca paraît un peu schématique, mais on se dit, connaissant David Cronenberg, qu'on ne va pas en rester là. En effet, Très Méchant 1 et Très Méchant 2 arrivent en ville, et veulent faire encore les méchants (avec du sang). Malheureusement pour eux, Très Gentil Papa est là, et pan pan il réussit à buter les affreux. Fin du premier acte. Journaux télévisés, Gentil Papa applaudi en héros, mais il a juste envie de retourner à la tranquillité de sa Très Gentille Famille. Arrivent alors en ville Très Méchant(s) 4, 5 et 6. (4 est super très méchant, c'est visiblement leur chef), ils arrivent chez Très Gentil Papa, qu'ils confondent visiblement avec quelqu'un d'autre...
J'arrêterai là le résumé, de peur de vous dissuader d'aller voir  A HISTORY OF VIOLENCE. Et aussi, surtout, pour vous laisser le plaisr de découvrir la suite tout seuls comme des grands. Ne pas vendre la mèche, car il s'avère que ce film est une véritable poudrière. Une bombe à retardement (pour rester dans les métaphores viriles et pyrotechniques)
A priori différent des films précédents de Cronenberg (pas de mutations, pas d'altération organique, pas de fantastique ni de science-fiction, juste de la violence, dont la représentation plutôt hyper-réaliste (complaisante ?) met le spectateur lambda en plutôt déséquilibre. Certains ont parlé de "film commercial" , d'autres de "film de commande"... Peu importe. De la pointe de son scalpel cinématographique, Cronenberg farfouille là où ça fait mal, gratouille la plaie de la bonne conscience américaine (à travers les représentations les plus stéréotypées de ses valeurs les plus conservatrices et -donc- rassurantes) dans une escalade inéluctable, et somme toute, logique. Implacable. (Moralité : mettez un doigt dans l'engrenage et vous verrez bien jusqu'où ça (ne) va (pas) s'arrêter.)
Très fort, l'ami Cronenberg, qui nous scotche jusqu'à la dernière minute, lors d'une scène finale sublime et muette, anthologique (c'est la nuit), et encore plus pour avoir eu l'idée de confier le rôle principal à Viggo Mortensen (qui d'autre que lui aurait pu jouer ce personnage, aussi entièrement ?) sans oublier de confier à des monuments (entendez "classiques et rassurants") tels que Ed Harris ou William Hurt des contre-emplois plutôt grinçants...
Ce film (roublard ?) est une mine (dans tous les sens du terme!). Même s'il est -en apparence- moins dérangeant et moins touffu que Spider (auquel il est pourtant susceptible de faire penser), il sait , par sa linéarité même, jusqu'au bout jouer avec les nerfs du spectateur, qu'il place en position de voyeur, le sommant en quelque sorte de chosir son camp, de prendre position...

history_violence

Commentaires
D
Moi aussi j'ai beaucoup aimé... ET J'AI TOUT REGARDER même quand ça sanguinolait beaucoup ! Mais qui est ce Viggo Mortensen que tu as l'air de bien connaître ?
Répondre
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 631