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lieux communs (et autres fadaises)
21 février 2006

chaleur et poussière

LA TRAHISON
de Philippe Faucon.

Vu samedi après-midi cet excellent film.
Nous étions, dans cette salle du bôô cinéma, une petite dizaine à la séance de 16h (bizarrement que des troisième âge et je pestais en pensant aux millions de veaux qui se bousculent pour voir les bronzés 3 mais bon ceci est une autre histoire.)
La guerre d'Algérie vue "de l'intérieur", à hauteur d'homme, par le petit bout de la lorgnette, à travers le quotidien d'une compagnie (d'un régiment ? je ne suis pas très au fait de ce vocabulaire... ah ça serait peut-être une division, non ?)
Il s'agit de l'adaptation du roman autobiograhique du même nom de Claude Sales, en 1989, et Philippe Faucon nous fait partager le quotidien du sous-lieutenant Roque et de ses hommes. Fuyant le sensationnel, les "scènes à faire" il sait rester sur un mode "mineur", son observation quasi-documentaire se doublant d'une extrême proximité avec les protagonistes de cette Trahison (le titre en fait aurait pu être mis au pluriel, tant il est de multiples façons de l'interpréter). Soldats français, soldats algériens combattants avec les soldats français, population algérienne, paras, harkis, fellaghas, tout ce microcosme inextricable s'agite et se débat convulsivement dans une atmosphère plutôt tendue.
Cette guerre a -jusqu'ici- été suffisamment peu montrée au cinéma pour qu'on puisse considérer qu'effectivement c'est un sujet qui dérange, une poignée de sable du désert qui vient gratter la bonne conscience historique nationale. Et le film est d'autant plus fort qu'il souhaite rester simple , (dans sa forme et dans son propos), j'entends par là garder une certaine objectivité, une forme de neutralité, évitant le manichéisme , qui est bourreau qui est victime, qui a tort qui a raison, qui trompe qui et qui se trompe... là n'est pas vraiment le propos du réalisateur.
C'est vrai que le film est plutôt dégraissé, épuré, dépouillé (ascétique ont écrit certains) et c'est bien ce qui fait sa force. 1h20. Rien de trop, rien en trop. Chronique profondément humaine (l'affiche à ce propos ne rend pas vraiment justice au film, accentuant plutôt à tort le côté militaire/guerrier) loin des épopées braillardes et belliqueuses qui sont habituellement le lot de ce genre de production, amour sacré de la pââââtrieeeeeu, LA TRAHISON ne choisit pas, et prèfère se poser en constat.
Attention, on n'est pas non plus dans BEAU TRAVAIL (que j'ai beaucoup aimé, mais pour d'autres raisons...) et la stylisation esthétique du corps des hommes en treillis. Il s'agit d'une observation, au quotidien (le film d'ailleurs, comme un agenda, situe régulièrement, les lieu et temps de l'action.) tant des faits (fouilles, arrestations, interrogatoires, attentats...) que de tout ce qui peut se passer dans la tête de ces hommes (relations humaines, amitié, confiance, doute, inquiétudes, conflits d'intérêts...)
Un beau travail sur la couleur (c'est vrai que le kaki des uniformes se marie parfaitement avec les ocres et les bistres du désert) vient rehausser encore esthétiquement le réalisme de cette histoire, à laquelle Vincent Martinez sait apporter une note étrange et personnelle.
Beau travail, oui...

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Commentaires
Z
hein, c'était bien la Trahison !!!<br /> <br /> (j'ai mangé du chorizo en pensant à toi...à ténérife) (de retour, mais il faut me laisser encore un peu de temps .... :))
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