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lieux communs (et autres fadaises)
21 avril 2006

bucolique (néphrétique ?)

Oui oui on dirait bien que "ça" y est. Il y a dehors une qualité de lumière (regardez-moi un peu ce ciel indiciblement bleu, avec juste un peu de nuages blancs bonnasses moutonnant comme on aime) qu'on avait oublié que ça pouvait encore exister, depuis quelques semaines (mois ? siècles ?) tant on s'était habitué à avoir cette saleté de ciel aussi bas qu'on avait le front, tant on avait peut-être fini par se résigner, par se dire que ça durerait toujours le gris le gris le gris oh oui qu'on continuerait indéfiniment avec nos pardessus en poils de muraille et nos bonnets en peau de malheur.
Les jours passaient, indistincts, comme dans un dessin de Francis Masse (pour les ancêtres chenus qui, comme moi, s'en souviennent), on couraillait comme des taupes, on s'était habitué à cet hiver de galeries souterraines de vapeurs humides de bouillasse qui colle aux semellles...

Et là, ô merveille, tout à changé. Oh ça n'est pas tombé du ciel, comme ça, ex abrupto, non non, ça s'est comme installé en coulisses d'abord, pour ménager ses effets. On guettait les branches, mais c'était dans l'herbe que ça se passait. Paquerettes, pissenlits, St georges, coucous, primevères, c'est les gosses qui s'en sont aperçus les premiers, normal, question d'altitude.

Puis ça à commencé à ramer  (le verbe ramer ici se rapporte au substantif "ramage", et non pas à l'activité sportive qu'on pourrait aussi dénommer aviron) dans les branchages , les haies, les buissons, bref tout ce qui est muni d'un tronc et va très prochainement se doter de feuilles. Certes, les premiers ramages furent timides : des initiatives isolées, de loin en loin, ici ou là, timides, puis il y a eu comme une contamination : ils étaient revenus, les passereaux, et ça sautillait, et ça pépiait, et ça voletait... et le voilà revenu le bonheur (pour l'instant, pour l'instant) d'être réveillé (à une heure encore raisonnable, vous verrez ça rigolera moins à 5h du mat' en juillet...) par un oiseau qui s'égosille dans l'érable qui est juste devant la fenêtre de la chambre. Siffle, siffle beau merle (malgré que ça n'en soit pas un du tout!)

La pluie, la neige fondue, les giboulasses, les cumulo-nimbi, les gelées blanches, les nuits frisquettes ont été plus difficiles à déloger... Mais bon, ils savaient que leurs jours étaient comptés, que ça ne durerait pas toute la vie, ils se préparaient psychologiquement depuis quelques temps, mais sans en avoir l'air, ils continuaient de prendre leurs aises, de faire suer tout le monde, jusqu'à ce que on leur signifie soudain leur congé sans préavis, et avec exécution immédiate ; en ronchonnant, bon an mal an, ils ont rassemblé leurs sales affaires, refait leur baluchon, et se sont mis en route, en traînant un peu des pieds, sacrée équipe de bras cassés et de joyeux drilles!  Ils n'ont pas oublié, tout de même de ricaner "à très bientôt, hein ?"

Le soleil avait commencé à faire de timides apparitions, emprunté, maladroit, avec la gaucherie inhérente aux poulains qui se mettent sur leurs quatre pattes pour la première fois, mais, bon, pas besoin de lui dire deux fois, il a pigé le truc, et il semblerait bien qu'il ait débarqué avec armes et bagages, bien décidé à prendre ses quartiers d'été. (Je sais, je sais, j'anticipe, mais si peu...)

Et là, ce matin, en passant devant la fenêtre de la cuisine, ping, un coup de soleil dans l'oeil! Et par terre une grande trainée de lumière que, bon d'accord on voit la poussière dedans mais c'est pas important, hein (ce qui me fait penser que, dans pas si longtemps, faudra penser à fermer les contrevents dès le matin pour conserver la fraîcheur... mon appart est comme ça : froid en hiver et chaud en été!) ça veut juste dire que la matinée va être bonne, et ensoleillée, et claire, et douce, bref, ça vous met de bonne humeur dès potron-minet (je vous l'avais bien dit que j'étais photosensible !)

Et cet aprèm, quand je suis allé en ville, le doute n'était définitivement plus permis : j'ai vu des manches retroussées, des tee-shirts réjouis, des mollets pâles à l'air, des vitres de voitures baissées, des demis en terrasse, des lunettes de soleil...
Youpee!  les beaux jours sont en route!!!

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Commentaires
Z
ben alors ! il faut sortir plutôt que de bloguer ! (hum...qu'est-ce que je fais, là ???)
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