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lieux communs (et autres fadaises)
3 septembre 2006

ma tasse de thé

TOURNAGE DANS UN JARDIN ANGLAIS
de Michael Winterbottom

Méfiez-vous de cet homme, il est capable de tout, du meilleur comme du pire. C'est, dirons-nous, un auteur inégal. Et là, dans le cas présent, ça donne quoi ? Un truc very british : quelque part entre nonsense, monty python, peter greenaway (à part peut-être madame thatcher) avec un rien de truffaut (celui de la nuit américaine et, plus emblématiquement, du film dans le film) Yes, un genre de Yorkshire pudding, peut-être moins lourd mais en tout cas à la recette aussi compliquée (difficile de se souvenir de tous les ingrédients et de leur utilité) mais, comme disait l'autre, c'est fin c'est très fin ça se mange sans faim, même s'il ya sans doute une deuxième couche à l'intérieur.


Un acteur anglais, Steve Coogan, (qui joue ici le rôle de Steve Coogan) tourne dans la version ciné de Vie et Opinions de Tristram Shandy (célèbre roman anglais -que je confesse n'avoir jamais lu- réputé pour son inadaptabilité à l'écran) en compagnie de Rob Brydon, un autre acteur anglais (qui joue ici le rôle de Rob Brydon jouant dans la susdite adaptation). Ils sont potes mais se bouffent aussi un peu le nez. Histoire(s), donc, d'acteurs, de rivalités, de susceptibilités mal placées, de petites mesquineries... Ego trip, quoi.

Winterbottom nous y plonge tout de go (on débute par une scène entre les deux acteurs au maquillage -où il sera question de couleur de dents et de tête de premier rôle-) puis on reste (même si la narration est un peu malmenée, délicieusement -pour nous spectateurs- cahotante par instants) dans le film (enfin, dans la fiction filmée) en compagnie de Steve  Coogan donc (qui joue à la fois Shandy et son père, normal puisqu'il n'est pas encore né) pendant un certain temps, avant qu'il (le réalisateur, le vrai, pas celui du film dans le film, vous suivez ?) n'élargisse soudain le cadre pour nous faire entrer dans la fiction filmante.On fera ensuite des va-et-vient entre les deux : pour que ça soit plus facile de se rappeler à quel niveau on est, il y a deux musiciens : Michael Nyman (ce qui accentue le fait qu'on ne peut pas ne pas penser à Peter Greenaway) pour les scènes en costume, et Nino Rota (enfin, un thème de) pour les scènes de maintenant  (tout le reste, c'est à dire).

Bref, il tente d'adapter à l'écran (comme on ferait avec un chausse-pied?) un bouquin inadaptable dans un film où tout le monde nous répète et tente de nous prouver que ce n'est pas possible de le faire, mais pourtant le fait (si ça c'est pas  du nonsense, est-ce ?), mais rassurez-vous, ça n'est jamais pesant ni ardu, c'est très drôle (un humour à froid, -so british donc- parfois cruel, irrévérencieux, des allusions, des jeux de mots -on joue pas mal avec les sous-entendus, des clins d'oeil...) avec ce contrepoids de folie douce qui permet de (dé)stabiliser un peu le navire dans les moments où la narration tangue un peu (ou pas assez).

On a donc deux films pour le prix d'un : (la vie et) les opinions de Tristram Shandy, mais aussi (et surtout ?) celles de Steve Coogan (enfin, celles que lui prête Michael Winterbottom), comme on a le film (l'accouchement, les forceps, la bataille de Namur, la veuve Machin...) et son making of (le maquillage, l'utérus, la script, les talonnettes, les vodka-tonic, le visionnement des rushes, Gillian Anderson...) On pense déjà à ce que pourraient être les suppléments du dvd, genre making of du making of du making of...

Une histoire sans queue ni tête ? Plutôt comme c'est dit en v.o dans le film  a cock and bull story, (ce qui joue encore plus sur le double sens ...) Pour le prix du billet, ici, on a les deux, rassurez-vous (enfin, finalement, tout de même, beaucoup plus de tête que de queue, non ?)

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Commentaires
D
C'est peut-être tout ça, mais c'est également merveilleusement soporifique !
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