chaussures rouges
LE QUATRIEME MORCEAU DE LA FEMME COUPEE EN TROIS
de Laure Marsac
Le quatrième morceau, celui qui manque, c'est celui qui aurait donné au film une longueur "normale", ordinaire. Tel quel, avec ses trois morceaux et ses soixante-dix minutes, on ne l'en aime que plus... Laure Marsac, devant et derrière la caméra (et même à côté, si l'on compte le scénario) incarne Louise Coleman, un genre de chaperon rouge dont elles nous narre trois historiettes qui, chacune, parlent de voiture : Louise passe son permis / Louise a oublié les clés dans la voiture / Louise enfant fait un trajet en voiture avec sa maman.
Et c'est tout ? Oui c'est tout, et ça suffit à notre plaisir.
Il y a des films qui gueulent, celui-ci chuchote, il y a des films empesés, celui-ci est léger, il y a des films monumentaux, celui-ci est ténu, et pourtant, en mineur, d'un charme comme on dit indéfinissable. Difficile de dire pourquoi ça plaît.
Sans doute en grande partie grâce à cette demoiselle (que je ne suis pas sûr d'avoir revu au cinéma depuis qu'elle faisait l'enfant dans La Pirate de Doillon, que j'avais à l'époque beaucoup aimé) qui a maintenant vingt ans de plus (Alors tu auras toujours trente-cinq ans ? demande Louise enfant à sa maman) mais qui porte fièrement et bellement cette trentaine-là. Oui, très joliment. Simplement. Justement. En plus, elle a des talons-aiguilles rouges sublimes...