d'hommage(s)
SHREK LE TROISIEME
de Chris Miller
BOULEVARD DE LA MORT
de Quentin Tarentino
Allez zou, dans le même sac! Parce que vus à deux jours d'intervalle, parce que dans les deux cas déception : une petite (Shrek) et une grosse (Tarentino), et parce qu'il y serait question de classiques, de franchise et de fond de commerce.
Shrek 3 reprend l'histoire juste après la fin du 2. C'est un plaisir de retrouver Shrek, Fiona, l'âne, le roi grenouille, l'affreux Charmant, les divers personnages de conte (Au fait, quelqu'un pourrait-il me dire de quel conte est tiré(e) la princesse-travelo? ), mais bon, on n'a plus le plaisir de la surprise ni de la découverte (le scénar feignasse plus qu'un peu) et il me semblait que l'opus précédent était plus truffé de références et de sous-entendus. Chris Miller nous refait donc un Shrek 2 1/2, en quelque sorte. L'animation est époustouflante, rien à dire, il y a des moments vraiment très drôles, des catastrophes en série, des parodies (quelques-unes), mais l'ensemble est vraiment trop plan-plan tranquillou : pas de risques, quoi, vivons sur nos lauriers et exploitons la franchise Shrek (et gling gling le tiroir-caisse!) .
Pour Tarentino, c'est une autre paire de manches. Conçu à l'origine comme un hommage aux double features de nanars des drive-in, et donc réalisé et distribué tel que aux states avec Planet Terror le film de Robert Rodriguez (qui lui ne sortira chez nous qu'en octobre) avec fausses bandes-annonces entre les deux, le double film a été donc coupé en deux, les distributeurs ayant jugé qu'en europe on ne comprendrait pas le concept -c'est vrai on est cons!- et préférant sortir d'abord le Tarentino tout seul (et donc rallongé, pour durer un vrai film ?), bref tout ça sent encore gling gling! le tiroir-caisse, non ?
Le problème c'est que ça dure à présent 1h50, et que, à mon humble avis, sont supportables disons les cinq premières minutes et le dernier quart d'heure (ce qui fait peu, au prix du billet). Si Shrek recycle les contes pour enfants, Tarentino lui recycle le nanar seventies, et je dois dire que ce n'est pas du tout mon cinéma. Je me suis emmerdé copieusement (on nous y vante plusieurs fois les mérites des "classiques" Point limite Zéro et Larry le Dingue et Mary la garce, que je n'ai pas vus et que je n'ai d'ailleurs aucune envie de voir...) Il y a une esthétique furieusement 60/70, du bourbon, des juke-boxes, des grosses bagnoles qui font vroooaaarrrr, des filles au cul moulé dans leur mini-short, des chansons d'époque, un humour bien gras et bas de plafond, et surtout des dialogues que l'Huma qualifie d'une verdeur à toute épreuve mais que j'ai surtout trouvés insupportablement interminables. Ce film est si bavard qu'il en est à claquer. En court-métrage (la poursuite finale) il aurait été par-fait! (Tout ça me conforte dans mon opinion que notre ami Quentin est un faiseur certes sympathique mais plutôt surestimé, mais bon vous me connaissez, c'est parce que je n'ai aucun deuxième degré...) Bref tout ça n'est pas ma tasse de thé (ou de bourbon plutôt) du tout du tout.
Shrek, au moins, c'est marrant!