boule(s)
Un petit bonheur.
En début de soirée, hier, sur un parking. Je sors de la voiture, l'air est un peu frais, humide, comme après le quinze août, quoi. Personne.
Si. Soudain je vois un genre de machin qui se déplace sur la route, comme une boule à pattes qui zigzague en faisant des pauses. Je m'approche, c'est un hérisson, un vrai! qui avance avec ses petites pattes! (pas le gros papa ni le minuscule baby, non, ça doit être un djeun hérisson disons.) il se promène, se rapproche de moi, et cherche visiblement à bouffer, de temps en temps, il s'arrête, pique du museau dans une chose innommable (pas reconnaissable en tout cas) qu'il se met à boulotter, puis il relève la tête et repart, nez au vent.
Je fais ma Mère Thérésa des Hérissons, je ne voudrais pas qu'il aille trop sur la chaussée et risque de se faire écrabouiller, je m'avance donc doucement pour, c'est le cas de le dire, lui barrer la route. Mes baskets sont à une trentaine de centimètres, je vois son petit oeil noir, lui aussi m'a vu, enfin a pris conscience de ma présence, et illico pique du nez, le museau disparaît et le voilà en début de boule.
C'est drôle de le voir comme ça, de si près, petit animal que la trouille (ou simplement la respiration) fait ainsi palpiter. je m'éloigne un peu, au bout d'un moment prudemment il se déroule, et, comme s'il avait tenu compte de mon avis, opère un quart de tour, partant ainsi batifoler le long du talus, désormais à l'abri dans l'herbe humide. Il y va de bon coeur, trottine, farfouille, repart, il a l'air de s'éclater...
Je l'observe comme ça, sans trop bouger, un moment (évidemment, je n'ai pas l'appareil-photo!) me disant quelle chance j'ai eu de voir un hérisson, et au moment où moi-même j'effectue un demi-tour pour revenir à la voiture, je perçois derrière moi un mouvement : une autre boule piquante (depuis combien de temps était-il/elle en train de m'observer ?), qui, suite à la brusquerie de mon geste, se met hop! immédiatement en boule complète, boule que je ne peux m'empêcher d'aller pousser un tout petit peu du pied, juste pour tenter de voir son ventre, ou sa tête. Peine perdue, la boule s'est resserrée. Je le laisse reprendre ses esprits (et arrêter de palpiter ainsi) et m'éloigne vers la bagnole, jusqu'à ce que je le vois se désenrouler, et se mettre à trottiner à son tour vers l'herbe où son pote est en train de fouiner...
Quelle chance, me redis-je, d'avoir vu deux hérissons (je roule prudemment en repartant, histoire de ne pas risquer d'en écrabouiller, au cas où le reste de la famille viendrait à passer par là aussi...