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lieux communs (et autres fadaises)
14 octobre 2007

automnation

Si on a la possibilité d'hiberner, celle d'automner doit bien exister aussi...
Est-ce, me demandé-je, le mouvement qui s'annonce sur quelques-uns des blogs que je lis assidûment, ( et par exemple, mais aussi), les premières pousses d'un bourgeonnement (ou rabougrissement, c'est selon) prochain, les prémisses, les signes avant-coureurs ? (drôle de sentiment : j'ai l'impression de réécrire mot pour mot quelque chose que j'aurais déjà écrit auparavant) bref, pas ô temps suspend ton vol, plutôt ô blog suspend tes mots, suffisamment (pourquoi aime-je donc tant ces adjectifs de plus de douze lettres qui font les justifications difficiles - puisque ici on coupe pas les mots... -) présent par ici même (oui depuis quelques temps je m'interroge aussi) pour que la question se pose. Parler, ne pas parler, parler moins, arrêter de parler ?
Mais comme disait aussi un des comm de Swâmi P. "Il vaut mieux parler pour ne rien dire que ne rien dire pour parler..."
Autant l'hibernation a quelque chose d'extrême, de définitif, (les ours dorment, les escargots s'operculent, les poissons... que font les poissons, au fait, dans l'eau gelée ?) - il s'agit avant tout pour chacun de mettre en oeuvre un procédé perso pour survivre à la désolation qu'est devenu l'extérieur en hiver, donc un genre d'autogestion du rien - autant donc l'automnation serait autre chose. Plutôt un temps de transition.
Jusque là je parlais du syndrome de l'écureuil, c'est pour moi le rapport que j'entretiens avec, par exemple, les librairies, mais pas seulement à cette époque de l"année : je stocke et j'entasse et je continue d'acheter alors que la pile des pas encore lus est déjà plus que haute (et suffirait carrément pour boucher l'ouverture de la caverne d'un grizzly moyen, justement se préparant à hiberner), oui, le fait d'entasser des provisions a aussi un rapport : il s'agit de rationner (pour passer l'automne.)
Non non point ici de feuilles qui jonchent, ni de pèlerines qui claquent ni de marrons qui choient, (je sais, je sais j'ai l'automne comme une gravure de vocabulaire des années 50 et les clichés tenaces) plutôt jours qui raccourcissent, temps de toussaint, envie de rester chez soi... On sait qu'on va s'assoupir bientôt, et on agit en conséquence.
Un ralentissement, un affaiblissemnt, une raréfaction. Où le goutte-à-goutte serait plus adapté que les flots impétueux. Economie serait le mot, peut-être, dont pourtant j'ai horreur, qu'il ait trait à la phynance ou aux fonctions vitales de la personne même...
Réduire le débit, donc (syndrome du qui veut voyager loin ?), parler à bon escient. Peser ses mots ? Déjà, pourtant, ici, j'ai fait des progrès : je ne me sens plus obligé de pondre un truc chaque jour coûte que coûte. Mais de là à savoir me taire, il y a encore à faire. Souvenez-vous que ce blog a, dès le début été placé sous le signe du babillage, du frivole, du presque rien, du mono neurone (si une pintade ou un dindon tenaient un blog, il ressemblerait sûrement à celui-ci...) du "je ne détiens aucune vérité, je ne délivre aucun message" alors ainsi il continuera sa route, futile, insouciant, tel le gai ruisselet au fil des saisons (oui, toujours comme dans les images de vocabulaire des années 50) tantôt dévalant, débordant, et tantôt presque tari, qu'importe, sans jamais prêter à conséquence...

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