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FAUT QUE CA DANSE! (2)
de Noémie Lvovsky
J'y suis retourné parce que je voulais en avoir le coeur net : est-ce que c'était vraiment si bien que ça ? Un film qui vous reste si longtemps en tête (et en coeur), ça cache quelque chose ; en plus j'avais lutté contre la fatigue à un moment et je voulais voir ce qui m'avait alors échappé. et quand j'ai écrit mon billet, j'avais parfois du mal à faire le tri entre les deux films avec Valérie Bruni Tedeschi que je venais de voir : il y a finalement trois choses en commun : la piscine, le bébé et le vomi (mais ça n'a aucune importance)
Les deux qualités frappantes du film, c'est d'abord cette "légèreté" (j'ai un peu de mal à trouver le mot exact... aérienneté ? ) cette façon de parler de choses graves, sombres, sans jamais s'apesantir, insister, surligner. La vieillesse, la mort, la solitude sont omniprésentes, et pourtant ça rigole et ça virevolte. Douceur, délicatesse, drôlerie. Et la seconde, c'est l'extraordinaire justesse de l'ensemble des acteurs. Rarement on les a vus à ce point en état de grâce. D'une finesse émouvante. Et en même temps d'une grande simplicité.
J'avais à peu près cité les principaux dans mon précédent post, je rajoute monsieur Mootoosany (Bakary Sangare), le grand black débonnaire (en plus il a des yeux qui, je ne sais pas pourquoi, m'ont fait penser exactement à ceux de Nard, mon ami bûcheron, et de penser comme ça à lui, ça a encore rajouté à mon émotion) dont le sourire immense vient ensoleiller tout ça encore davantage.
Et j'ai été aussi sensible au fait que c'est un film où on voit au moins autant qu'on vit. Bulle Ogier, perdue dans la contemplation d'on ne saura jamais quoi, les divers extraits de films qui interviennent dans le récit, les rêves que font les un(e)s et les autres, les histoires qu'ils (se) racontent, et les écrans divers qui sont contemplés en mangeant (de Vikash Dhorasoo aux poissons joufflus d'un aquarium de restaurant), c'est vraiment au plaisir de l'oeil.
Faut que ça danse! entre ainsi dans mon panthéon personnel des films qui "font du bien et qui pourraient presque vous redonner foi en l'humanité" (comme FisherKing, comme Cria Cuervos, comme Syndromes and a century...) Si j'ai les yeux mouillés à la fin, c'est déjà bon signe, mais si en plus j'ai un sourire béat, ça se précise, et que, en plus, j'entends me dire "merci pour ce film" la copine que j'y avais emmenée, il n'y a plus de doute, c'est direction le top 10.