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lieux communs (et autres fadaises)
18 mai 2008

lambretta

LA MAISON JAUNE
d'Amor Hakkar

Un cinéaste régional (qui habite dans la ville à côté), un film fait avec très très peu de moyens (c'est le réalisateur lui-même qui nous l'a confié), un réalisateur qui est aussi scénariste, dialoguiste, acteur, producteur, monteur... on pourrait a priori être inquiet à propos du résultat... Eh bien pas du tout. Bon, c'est vrai, le début est un tout petit peu cahotant, il est vrai, au point de vue tant de l'intrigue que de l'interprétation (on vient annoncer, par courrier, à un père de famille que son fils militaire est mort dans un accident, dans une ville voisine, et qu'il doit aller reconnaître le corps). Comme s'il fallait aux différents acteurs le temps de se "caler"... Mais dès que Mouloud,  le père en question (joué par Amor Hakkar lui-même) a mis en route le lambretta (genre de tricycle à moteur avec lequel il va d'habitude vendre ses patates au marché voisin) le film lui aussi démarre, et nous embarque, et ne nous lâchera plus d'ailleurs jusqu'à la fin.
Comme quoi, finalement, le budget ne fait pas le moine, et que certains, avec trois francs six sous et quelques bouts de ficelle, réussissent à créer un univers filmique authentique, cohérent et digne d'éloges. Je ne sais pas si on doit le ranger plutôt dans la catégorie du conte ou celle de la fable : il s'agit en tout cas d'une histoire de famille (les liens qui s'y créent, ceux qui s'y cassent et qu'on tente de rafistoler), d'un trajet, ou mieux encore d'une trajectoire (celle du père) émaillée de rencontres, et, finalement, d'une chronique sur les petites gens, les pauvres des Aurès, dont le réalisateur a souhaité utiliser la langue natale, le chawi, pour les dialogues de son film.
On pourrait, c'est vrai, taxer le récit d'irréalisme, voire de naïveté, tant on n'a pas l'habitude de voir des gens (tout ceux, à part le maire, qui vont croiser la route de Mouloud) , des inconnus,  aussi spontanément aidants, serviables, gentils. Chacun est prêt à donner un renseignement, un conseil, un coup de main, mais, mine de rien, ça fait du bien, et on se dit alors qu'on ferait peut-être mieux d'aller habiter là-bas, hein, ça changerait un peu...
D'autant plus qu'Amor Hakkar a su utiliser au mieux les décors naturels dans lesquels il a filmé, et a réalisé, finalement, un film qui lui ressemble (il est venu nous le présenter dans le bôôô cinéma, et il était souriant, même si nous étions peu dans la salle...) simple, humain, tendre. Touchant et juste, avec de vrais beaux moments cinématographiques dedans. Un film horizontal sans être jamais plat, un film simple mais pas  simplet, un film dépouillé mais jamais misérabiliste, bref le genre de film qu'on a envie de défendre, en tout cas le genre de film qu'on ne peut pas avoir envie de descendre...

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Commentaires
C
hmmm c'est toi qui le dis, hein ? (je pense que l'intelligence et le tricot ne sont pas du tout contradictoires, ça fait travailler en même temps les mains et le neurone, non ???)
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C
J'aurais VRAIMENT aimé le voir ce film. Tu sais que j'ai écrit leur histoire aux Hakkar, le titre c'était "De Khenchelah à Besançon, itinéraires urbains". C'était l'époque où j'étais intelligente, je ne tricotais pas, et je ne racontais pas de conneries sur internet, pfff.
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Z
Après avoir retrouvé Indiana Jones (en bonne forme je trouve !), j'ai entamé la journée avec le film des frères Dardenne et ça, après une courte nuit, à 9 h du matin... c'est un peu dur ! Cet AM, Serbis de Brillante Mendoza (beaucoup moins bien que John John, je trouve) et ce soir... cocktail on the playa et, et, et j'ai vu Monica Bellucci qui est franchement belle. J'ai loupé Sanguepazzo de Mario Tullio Giordana (là, je suis verte). Ah, j'oubliais hier à 22 h, j'ai vu Gomorra de Matteo Garrone (bien, bien). Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Demain 8 h 30, c'est le Clint dont les échos sont très bons.
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C
aaaah... quelques échos de Cannes de notre envoyée spéciale Zabetta. Alors, tu as photographié qui de célèbre et de glamour ???
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Z
Amor, rencontré ce matin alors qu'il présentait son film au "Marché du Film" me disait qu'il avait passé un très bon moment à Vesoul et qu'il était content d'y être venu "c'était très sympa" a-t-il souligné !
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