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lieux communs (et autres fadaises)
10 avril 2009

canon scié

LOS BASTARDOS
d'Amat Escalante

Ohlala... Dans quelle case ranger ça ? Sous quelle étiquette ? Bourrinade métaphysique ? Polar distancié ? Documentaire saignant ? Argumentation sociale roublarde ?
Dès le début (affiche avec gros flingue agressif, générique rouge avec grosses guitares), on sait que ça va mal tourner, mal finir, qu'il ne peut pas en être autrement.
Premier plan : deux personnages, venus du fin fond du plan s'avancent vers le spectateur en temps réel. Ils vont chercher du travail, comme tous les matins. Dernier plan du film, des mecs ramassent des fraises (même progression géométrique que dans le premier plan) la caméra en suit un, plus particulièrement. C'est un des deux du début. Il pleure. FIN en gros s'inscrit sur l'écran (qui passe au vert).
L'analyse situation initiale / situation finale (c'est comme ça qu'on pratiquait l'analyse filmique il y a déjà un certain temps) pourrait induire en erreur. Ils étaient deux à chercher du travail, il y en a un qui en a trouvé, et il est triste parce que son copain pas ? Pas du tout, pas du tout. L'essentiel du film étant constitué par une "bulle" (unité de temps de lieu et d'action) qui n'a rien à voir avec le reste. Quoique.
Des mexicains clandestins qui ont franchi la frontière, qui se font exploiter par des yankees blancs blancs et arrogants pour 8$ de l'heure, qui se contentent pour vivre des miettes d'un système qui les a rejetés et les méprise, c'est normal qu'à un moment ou à un autre ça pète.
Les voilà donc introduits par effraction dans une baraque où une dame blondinette passe une soirée seulette, crackée devant la téloche (son ado mutique de fils est parti chez des potes) On suppose (et elle aussi) qu'ils sont venus là pour la tuer, seulement ça n'est pas aussi simple (sinon le film durerait un quart d'heure et basta, cabron !) On n'est pas dans un rapport cérébralo/pervers à la Haneke, c'est plus compliqué que ça. Ou beaucoup plus simple.
Avant, simplement, comme des gosses devant une vitrine fracassée, ils vont se servir et en profiter un peu. Manger, boire, un petit plongeon dans la piscine, une petite fumette, (on se prend à espérer vaguement, mais non mais non tout ça va bien se terminer, allez) jusqu'à ce que tout ça nous pète à la gueule (et c'est très exactement ce qui se passe, et même plutôt deux fois qu'une...)
Quand le film passe au vert, et que les lumières se rallument dans la salle, on reste là, un peu sonné pour le compte. K.O technique.
Décidément le cinéma mexicain arrivera à chaque fois à nous surprendre...

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