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lieux communs (et autres fadaises)
5 septembre 2009

cité blanche du teil

ADIEU GARY
de Nassim Amaouche

Les séances se suivent... Avant-hier une déception bretonne et ce soir un grand bonheur ardéchois. Grand bonheur cinéphile s'entend. J'avais relevé dans la très belle critique du Monde que le film se situait entre Ce vieux rêve qui bouge et Dernier maquis, et c'est tout à fait ce que j'aurais eu envie d'écrire.
Un fils qui revient chez son père, un vieux syndicaliste désappointé. Un autre fils qui attend immobile, assis dans la rue, le retour de son père à lui. Une amie du père, la mère de l'autre fils, qui teste des médicaments. Un frère du premier fils, qui remplit des rayons au supermarché local avec un costume de souris.  Un voisin qui joue aux cartes contre un ami imaginaire. Et la fille de ce voisin qui n'est pas indifférente au charme du premier fils...
Tout ça dans une cité ouvrière (une friche industrielle ?) ardéchoise, écrasée de soleil, au bout du bout de nulle part, où l'histoire s'est un jour comme arrêtée, où tout s'est figé, immobilisé, comme dans les westerns,  juste avant qu'il se passe quelque chose. Sauf que rien n'arrive, ici, justement. Il s'agit de survivre, petits boulots, petits espoirs, petits trafics, mais, attention, personne ici ne s'en plaint. On vit, un peu en marge, un peu au ralenti... Où le modèle sociétal alternatif trouverait son écho dans la cellule familiale dite "reconstituée", aux limites un peu floues, et dans le (re)tressage des liens et brins affectifs qui vont avec.
A la différence du film d'Honoré vu hier, les personnages existent, de l'intérieur, sans être de simples porte-voix. Ils sont, justement, dans une réalité, une simplicité. Une authenticité. Sans affectation ni pleurnicherie (moi par contre, j'avoue, j'ai eu plusieurs fois la larme à l'oeil).
A la réalité désespérément anesthésiée du quotidien répond le contrepoint fragile des illusions, qu'elles soient cinématographiques, ou juste sentimentales. Où le cinéma permettrait, d'une certaine façon, de mieux faire passer la pilule du réel (tiens tiens...)
c'est difficile d'expliquer comment, avec a priori si peu de choses, le réalisateur parvient à faire résonner autant d'émotions. Du drôle, du tendre, de l'inquiet, du doux...
Un premier film enthousiasmant.
Top 10.

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(et, j'y repense en voyant l'affiche, le frère du héros a des yeux immenses et doux (de gazelle du désert ?) ... Ce jeune homme m'avait déjà touché dans Zim and co...)

Commentaires
P
Film juste et sensible... et en référence à un film que je n'ai pas du tout aimé (lourdingue !) celui-ci aurait pu légitimement s'appeler : "les derniers jours d'un monde".
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