algernon
Je ne sais pas si vous connaissez ce roman de science-fiction qui m'avait enchanté dans ma jeunesse, d'ailleurs : le héros, débile léger au début, devenait subitement très intelligent suite à une injection, mais réalisait ensuite qu'il allait redevenir comme avant, dès que le produit aurait cessé d'agir (grosso modo)
eh bien ici pour l'instant, c'est la même chose : j'ai arrêté la cortisone ce matin, comme prescrit, et donc je sais que désormais, à plus ou moins brève échéance, je vais redevenir comme avant, et ne plus rien sentir à nouveau... ça a quelque chose de déprimant, mais en même temps je me fais une raison, et je goûte à tout ce que je peux goûter, et je sens tout ce que je peux sentir, puisqu'en principe, dans un jour ou deux, tout celà ne sera plus qu'un joyeux souvenir
comme si c'était possible d'enregister les goûts et les odeurs
(c'est incroyable la quantité d'odeurs de parfums qui flottent partout, qui se télescopent se mélangent s'enchevêtrent)
je m'use les narines à sentir, tandis que je sens sens bien que ça s'amenuise, irrémédiablement...