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lieux communs (et autres fadaises)
29 août 2011

hosto blues

LA GUERRE EST DECLAREE
de Valérie Donzelli

Journée de prévisionnement à Moirans : c'est looooin! (heureusement c'est Hervé qui conduit!) premier film des quatre prévus, début d'après-midi, on s'installe...

Celui-là, ça fait beaucoup de temps que j'en entends parler, en bien, en très bien, en mieux que bien... Je me méfie de l'unanimité (Oui c'est, au choix, mon côté snob ou vieux con) j'étais content donc, de le voir dans ces conditions-là,juste avant la "vrai sortie", pour me rendre compte par moi-même, quoi...
Et bien, décidément, la période est propice aux coups de coeur et autres émotions fortes : en peu de temps, j'aurai ainsi été remué assez fort par, successivement, Melancholia, This must be the place, et, là, aujourd'hui, encore plus fort si c'est possible, par La guerre est déclarée.
Oui, c'est vrai que le cinéma est pour moi surtout affaire de charge émotionnelle, et là, question émotion, comme on dit, "j'ai reçu"... Bon signe, j'ai, heureusement, terminé le film avec les larmes aux yeux, mais pas que. Dans un état de bonheur inexplicable et violent, aussi.
D'une histoire  pas très joyeuse (un couple découvre que son premier enfant souffre d'une tumeur au cerveau), autobiographique qui plus est, Valérie Donzelli a tiré un film extraordinaire. Dans lequel elle joue, son propre personnage, donc, en compagnie de Jérémie Elkaïm qui joue son propre rôle aussi (et avec lequel elle reconstitue donc le couple d'alors, même s'il n'a pas, justement, survécu à cette aventure).
On commence au scanner (ou à l'IRM je n'ai jamais trop su la différence précisément), et on repart ensuite dans un long flash-back où toute l'histoire est racontée de a (la rencontre des deux amoureux) jusqu'à z (la promenade familiale). Et c'est du vrai de vrai cinéma, inventif, aventureux, primesautier, dramatique, rigolard, follement romantique, redoutablement réel, drôlement décalé, décidément cinématographique. Avec trois bouts de ficelle et un appareil-photo numérique (le même que pour Rubber me semble-t-il avoir compris) -et donc une équipe réduite (resserrée, ressoudée), Valérie Donzelli a réalisé un film miraculeux de simplicité, de spontanéité, d'enthousiasme.
On sent qu'elle prend plaisir à se colleter avec la matière même du film, qu'elle n'hésite pas à mettre les mains dans le cambouis des dessous de la narration, bref qu'elle affronte ses éléments divers, elle les organise, elle leur tient tête.
Il y a dans le film plein de moments merveilleux, magiques, où on est pourtant souvent sur le fil, du jeu des comédiens, de l'utilisation de la musique, du rythme des plans. Mais toujours, immanquablement, infailliblement, félinement, le film retombe sur ses petites pattes, fait une cabriole et repart de plus belle en nous faisant signe de le suivre. Il ya du léger et plus lourd, de l"allègre et du répétitif, du souriant et des engueulades aussi, un joli duo en voiture mais pas ensemble, des nuits à l'hôpital, du champagne bu à même la bouteille, des cacahuètes lancées pile-poil, des acteurs que certains trouveront trop ci et d'autres pas assez ça (moi, en toute mauvaise foi et en ce qui me concerne, je dirais que tout était juste comme il faut, que l'ensemble me convient, même s'il y a des scènes ou des bouts de, ici ou là, qui sonneraient peut-être un poil trop mais bon... indulgeons!)
La guerre est déclarée fait partie de ces films, somme toute pas si courants, dignes de respect. Oui, le mot est lâché. Pour la force du sujet, la dignité de l'ensemble, la légèreté et la quasi-inconscience du traitement, et l'optimisme -quasi béat- qui se détache de toutes ces choses pourtant a priori plutôt tristounettes, prises séparément (examens / tumeur / scanner / opération / nuits de veille / chimio / protocole / récidive etc.)
Des gens, vous, moi, la vie, quoi!
(et le plaisir, tiens, de revoir un acteur que j'adore mais qu'on ne voit pas assez : Frédéric Pierrot, qui a d'ailleurs le superbe rôle du super-chirurgien...)

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28 août 2011

souffler sur la mèche

THIS MUST BE THE PLACE
de Paolo Sorrentino

Mettons les choses au point tout de suite : ce film, au départ,  est un bloc de bonheur cinéphile, ou plutôt, pour filer la métaphore pâtissière, un mille-feuilles de bonheurs variés (alternance des couches, variété des saveurs, statut  composite du plaisir...)
Question interprétation, d'abord, où, outre le plaisir de retrouver Frances Mc Dormand (depuis Fargo, j'adore cette sacrée bonne femme) et Harry Dean Stanton (qui se rappelle à notre bon Paris Texas souvenir) on a affaire à un Sean Penn absolument grandiose, en popstar déchue et dépressive (un personnage à mi-chemin entre Robert Smith (des Cure) et Droopy, qu'il a de plus doté d'une voix de Betty Boop sous prozac), qui a depuis longtemps refusé d'abandonner son brushing pétard et son maquillage chargé (les yeux la bouche). Vieil enfant vivant dans le passé, quoi.
La musique, ensuite (je vous redonne les choses comme elles viennent) écrite pour le film par David Byrne (Talking Heads) pour la musique et Will Oldham pour les paroles. J'avais déjà les larmes aux yeux à la fin du premier morceau. Je les avais aussi au génrique de fin, d'ailleurs (mais finalement, je crois que j'adore vraiment, ça, quitter une salle de cinéma avec les yeux mouillés, ça fait partie intégrante de mon plaisir de cinéphile). David Byrne qu'on voit d'ailleurs en vrai dans le film, pour une installation musicale. David Byrne, également réalisateur d'une film nommé True stories auquel ce film-ci n'est pas loin de me faire penser (j'y reviens). Pour terminer avec le chapitre de la musique, juste dire que tout ce qu'on y entend me ravit, et que j'ai même eu le plaisir d'entendre une musique spécialement chère à mon coeur, celle de Für Alina, d'Arvo Part (qu'on entend aussi dans Jerry, si je m'abuse, et aussi dans une des vidéos du jeune homme au t-shirt vert...)
Oui, True stories, qui parlait de L'Amérique profonde à sa façon, en un cocktail qu'on pourrait doser : 1/4 ethno/socio, 1/4 arty, 1/4 esthétique/chromatique et 1/4 sentiments, et qui semble être la recette que Sorrentino a utilisée pour ce premier film en anglais (dixit la pub). Qui pourrait être aussi 1/3 Irlande, 1/3 USA et 1/3 nowhere (ou somewhere else).
Un road-movie aussi archétypal qu'atypique (en valise à roulettes, c'est dire si ça fait du bruit dans les graviers). Comme dans tout road-movie, il s'y fait des rencontres -plus ou moins brèves- de personnages plus ou moins originaux et/ou touchants (un vieil indien, un gamin obèse qui a peur de l'eau, l'inventeur de la valise à roulettes...), de lieux aussi (l'image est époustouflante de brio, les éclairages et les cadrages idem), aussi trouduculdumondesques que sublimes/sublimés, et, entre les deux,  d'itinéraire, donc (si notre personnage se rend d'un point A à un point B, il évolue également, bien sûr, c'est ça le but du jeu, d'un état A vers un état A').
Trip qui démarre dans le jouissif pour virer soudain, peut-être un peu à l'aigre (il fallait bien qu'il y eût un défaut dans cette rutilante cuirasse, un grumeau de mauvais goût dans cette plaisante cuisine). Cheyenne (Sean Penn, donc) entame presqu'à contre-coeur un voyage jusqu'à son père défunt auquel il n'a pas parlé depuis trente ans (premier voyage), et se retrouve soudain lancé sur la piste d'un nazi à la traque duquel ledit père avait voué toute sa vie (deuxième voyage). C'est là que le bât blesse un peu (beaucoup) : à vouloir trop charger la mule, le réalisateur se tire hélas quasiment une balle dans le pied. Tout ce qui touche à l'Holocauste est extrêmement périlleux on le sait à traiter au cinéma. Et il est vraiment question ici, au minimum de maladresse et de faute de goût (et ce à deux reprises, lors de la séance de diapos et lors de la confrontation finale, deux scènes qui font plus que vous mettre mal à l'aise...). De toute façon, c'est cette dernière partie qui pêche, qui dérange, qui gène. Et la conclusion du film, aussi maladroite qu'agaçante (que je vous laisserai découvrir tout seul comme des grands...) nous faerait presque nous poser des questions sur le bien-fondé de l'entreprise : Quoi , tout ça pour ça ???
Le film est une succession, un enchaînement, de micro-plaisirs, parfois visuels, parfois musicaux, parfois sentimentaux, parfois esthétiques, parfois deux, ou trois choses en même temps, mais avec hélas donc quelques erreurs qui viennent un peu gâcher notre bonheur global de spectateurs(s). Et cette fin qui l'embourbe. heureusement, on a droit à un joli générique final qui se la joue encore une fois arty avec une rupture de ton musicale en plein milieu -me faisant je l'ai dit  opportunément à ce moment aux yeux me revenir les larmes-.
Donc, pas sans-faute, certes, mais pas sans (grand) plaisir non plus... (peut-être faudrait-il arrêter le film à 5 minutes de la fin ?)

 

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24 août 2011

scalpel

LA PIEL QUE HABITO
de Pedro Almodovar

Précisons d'emblée que j'ai depuis toujours un léger problème avec Pedrito : même si je vois voir chacun de ses films dès leur sortie (bien entendu uniquement en VO!), même si je prends un certain plaisir (souvent même un plaisir certain) à leur vision, j'en reviens au même constat : qu'il y manque toujours quelque chose pour que cela soit du "grand" cinéma (et j'ajoute en murmurant que, comme Quentin Tarantino par exemple, Pedro Almodovar fait partie des cinéastes surestimés). C'est du cinéma qui se dissout, qui s'évapore, dont, au bout de quelques temps, il ne reste rien, ou presque.
La sympathie qu'on pouvait avoir au début pour l'aspect trashy-provoc-movida s'est doucement émousseé/estompée au fil des ans, et ne resterait alors que quelques tics : relations familiales "complexes" (ton père est ta mère, ta soeur est ton frère, etc.) , changement(s) de sexe's), absorptions de susbtances diverses, et envie d'avoir enfin la fichue Palme d'Or à Cannes.
Et cent fois sur le métier donc il remet son ouvrage. Il a l'envie, mais il a aussi le talent. La technique, il faut le reconnaître, est irréprochable. Pedro connaît la grammaire et les codes sur le bout du petit doigt, et nous met tout ça hyper bien en place. mais, oui,  il manque quelqué chosé (pour parler français avec l'accent espagnol, et dieu sait si, à ce propos, il est doux à mes oreilles d'entendre parler cette langue si belle -je sais je ne suis pas objectif- et donc cet argument devrait me valoir une admiration sans bornes pour tous ces films, alors que non.)sans que je puisse dire précisément qué.
Là, ça commence plutôt mal à mon goût. les dix premières minutes du film sont pénibles, voire même chiantes (je me suis dit "je m'ennuie, là, si ça continue, je ne vais pas tenir deux heures, je pourrais presque envisager de sortir...") quand soudain, heureusement, le récit démarre vraiment (après ce deuxième flash-back "six ans auparavant"), la narration s'emballe, met les gaz, et empoigne vraiment le spectateur. Il faut dire que l'histoire, inspirée du roman de Thierry Jonquet Mygale, (que j'avais lu et apprécié  il y a très longtemps -même si je n'en avais plus trop de souvenirs : je me souvenais juste qu'il s'agissait de séquestration, de vengeance, et qu'il y avait un "truc" qui faisait frémir, mais je ne parvenais plus à me souvenir duquel) que l'histoire, donc, était suffisamment tordue et dans ses cordes qu'elle avait tout pour titiller notre Pedro, pour qu'à son tour il nous titillât, nous autres spectateurs..
il faut reconnaître qu'il y réussit plutôt bien. Le regard est clinique, le ton chirurgical, et cette histoire de folie(s) est presque inhabituellemnt grave, à ce point, en tout cas, chez Almo.
Glauque, malsain, venimeux, vénéneux, tous ces qualificatifs conviennent parfaitement. On ne peut pas trop déflorer l'intrigue, sous peine de gâcher le plaisir de la découverte du spectateur potentiel. Disons juste qu'il s'agit d'un docteur qui fait des expériences sur une peau de synthèse, et séquestre dans sa maison/clinique privée une mystérieuse jeune femme (à qui, il a, semble-t-il donné le visage de sa défunte épouse).  C'est noir, très noir, et c'est rien de le dire...
Il fauttout de même rendre à Georges ce qui lui appartient, et on ne peut passer sous silence (ce qu'aucun critique n'a omis de faire)  la filiation évidente (encore une histoire de famille...) du film avec Les yeux sans visage, de Georges Franju, (docteur maboul, demoiselle séquestrée, expériences, trouille...), en précisant toutefois que la comparaison entre les deux ne tournerait pas forcément à l'avantage de Pedro...
A part ça, ça fait toujours plaisir de revoir Marisa Paredes et Carmen M, les deux vestales maison (même si ça rigole nettement moins que d'hab'), et de saluer le retour -provisoire- au bercail (après tant de niaiseries américaines) de l'ami Antonio Banderas, dans un rôle plus mature et ... habité (dire qu'il y a quelques années, il se tortillait lascivement en slip sur un lit en sussurant  'follame, follame..." Les temps changent...)

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20 août 2011

choral(e)

la voix d'Arletty
la voix de Fanny Ardant
la voix de Sabine Azéma
la voix de Jeanne Balibar
la voix de Matt Berninger
la voix de Bernard Blier
la voix de Bourvil
la voix de Fernandel
la voix de Martial Di Fonzo Bo
la voix de Charlotte Gainsbourg
la voix de Bruno Ganz
la voix de Sandrine Kiberlain
la voix de Bernadette Lafont
la voix de Michael Lonsdale
la voix de Sergi Lopez
la voix de Chiara Mastroianni
la voix de Jeanne Moreau
la voix de Philippe Noiret
la voix de Bulle Ogier
la voix de Michel Piccoli
la voix de Delphine Seyrig
la voix de Lino Ventura
la voix de Jean Yanne
...

les voix des acteurs d'Apichatpong Weerasethakul

19 août 2011

un mariage / l'étoile mystérieuse

MELANCHOLIA
de Lars Von Trier

Deux titres, oui, car deux films pour le prix d'un, quasiment! Je le viens de le voir, et je dois dire que ça m'a plutôt secoué!
On commence par un préambule sublimissime, en ce qui me concerne. d'une beauté totale, absolue, et pourtant presque minimaliste : des images fixes croit-on d'abord mais qui s'animent à peine, soyeusement, péniblement : pluies d'oiseaux morts, de cendres, chutes, flammes, on sait d'ores et déjà à quoi s'en tenir... tout est dit, déjà, et il n'y a qu'à suivre le film pour y retrouver ces fragments échappés et suspendus. transfigurés.

S'ouvre alors la première moitié du diptyque, intitulée Justine, et consacrée à la première des deux soeurs (celle jouée par Kirsten Dunst) et qui, (unité de temps, unité de lieu, unité d'action) se déroulera pendant le mariage de cette dernière -enfin, juste le banquet et la fête qui suit- et, vue la quantité  d'invités et les moyens mis en oeuvre, il ne s'agit pas d'un mariage lambda... mais qui dit mariage fastueux ne dit pas forcément mariage heureux. Justine n'est pas bien dans ses petites chaussures de mariée, et on dirait qu'elle s'emploie systématiquement à faire tout capoter. Malgré un emploi du temps strictement minuté, elle n'est jamais au bon endroit au bon moment ni en train de faire la bonne chose.  Paradoxalement, cette partie pas forcément youp la boum est traitée avec une quasi-légèreté de comédie. pourtant, il y a de la souffrance, de la douleur, des reproches, des paroles blessantes échangées (Charlotte Rampling est assez terrifiante, dans le genre), des fuites, des règlements de comptes, des retours, des déchirements, des apaisements, mais comme si le réalisateur relativisait, en nous disant que, finalement, tout ça ne compte pas pour grand-chose. Comme si Lars Von Trier avait soigneusement collé son microscope tout près,  juste au-dessus, de l'agitation d'un nid de fourmis, visible mais pas forcément compréhensible, les avait observées soigneusement,  avant de tout à coup les abandonner, pour prendre de la hauteur, de l'ampleur, au-dessus d'un paysage plus global  dont elles font certes toujours partie mais où on les oublie, on ne les perçoit plus.M=

Vient alors la deuxième partie, intitulée Claire (la deuxième soeur, jouée par Charlotte Gainsbourg, qui aurait, tout autant que Kirsten Dunst mérité le prix d'interprétation à Cannes, mais bon, on ne pouvait peut-être pas lui donner deux fois de suite...) où l'on rentre dans le vif du sujet, enfin, celui que la pub autour du film nous a vendu : la planète Mélancholia fonce vers la terre, et ça va bientôt être la fin du monde. Oui ? non ? Claire craint que oui, son mari (joué par l'excellent  Kiefer Sutherland pour l'identication duquel il m'aura fallu tout de même attendre le générique de fin -glacial- ) pense que non,  leur gamin se dit que peut-être, et Justine, arrivée en piteux état dans leur maison -genre légume inerte- mais qui s'est reconstituée à vue d'oeil, sait des choses. remise d'aplomb, remise sur pied, pendant que sa soeur Claire , justement, commence à perdre pied, à sombrer dans le désarrroi, puis le désespoir, puis la panique... cette partie là est traitée "sérieusement" mais calmement. dignement, pourrait-on dire.

Nous accompagnons ces personnages jusqu'au dernier instant, inéluctable, inimaginable, et magnifique, qui génère une émotion d'autant plus violente et durable qu'elle est coupée cut et suivie d'un générique absolument et implacablement silencieux. Larmes aux yeux, alors, forcément.
Sublime, oui, forcément sublime.

(et j'aime bien l'idée, le "message" de Von Trier qui dit que, finalement, la dépression, le pessimisme, ça aide d'autant mieux à se préparer au pire...)


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17 août 2011

le garçon aux pâquerettes

UN CHIC TYPE
de Hans Peter Moland

Le titre est juste un clin d'oeil à La fille aux allumettes, d'Aki Kaurismaki, réalisateur auquel le film m'a fait penser. Même héros mutique ou c'est tout comme, mêmes personnages assez uniformément moches, même environnement grisâtre, même "humour" très noir et très froid. L'omelette norvégienne que j'évoquais dans Happy happy, ici, on a oublié de la passer au four. Glacé dehors et glacé dedans. ça pourrait faire mal aux dents.
Si j'évoque La fille aux allumettes, c'est parce que c'est pour moi un  chef-d'oeuvre dans le genre. Une noirceur ultime, assumée, aboutie, en même pas quatre-vingt minutes. Un condensé, une épure, un prototype. Pas un plan de trop.
Le film de Moland est finalement moins pessimiste (quoique), mais le réalisateur commet peut-être l'erreur, contrairement à Kaurismaki, d'un peu trop prendre son temps.
Ici, un mec qui sort de taule après douze ans reprend contact avec la vie réelle. Un "ami" lui trouve un logement dans le sous-sol de chez sa soeur (une souillon en dimettes particulièrement revêche), du travail dans un garage miteux, entre un patron aussi chrétien que bavard et une secrétaire aux faux-airs de de Florence Loiret-Caille (elle aussi, revêche, mais pour d'autres raisons). Il reprend aussi contact avec sa femme, qui ne veut plus le voir, et son fils, qui a fait croire à sa nouvelle copine que son père est mort. Ambiance. D'autant plus que l'"ami" en question (perpétuellement flanqué d'un sous-fifre tête-à-claques) voudrait bien que, en règlement de ses dettes, notre ex-taulard aille flinguer celui qui l'a balancé...
Après une exposition placide (c'est le moins qu'on puisse dire), le film se met en route, autour de cette micro-question : tuera-t-il, tuera-t-il pas ? mais force est de reconnaître que le réalisateur sait nous intéresser à cet univers pas joli-joli, ni joyeux-joyeux. On n'est vraiment pas au pays des bisounours...
La figure centrale, c'est Stellan Skangard, qu'on a déjà vu dans pas mal de films nordiques et/ou polaires, et il faut reconnaître qu'il fait merveille ici. Sa carcasse impressionnante semble abriter un personnage plutôt doux, placide, qui se fait mener par le bout du nez (et parfois d'autre chose) par les gens autour de lui. Sauf que, quand il se réveille, il peut se montrer très convaincant (la scène avec le mari de la secrétaire).
On le voit mal barré, plus le film avance, et d'ailleurs à un moment on peut se demander comment tout ça va se terminer, mais, habilement, le réalisateur parvient à nous étonner, avec une légère bifurcation de scénario, et réussit  même à placer en toute fin un quasi incroyable petit rayon de soleil printanier... A moins que ce ne soit, encore une fois un faux-semblant ?
Nordiquement plaisant, donc.

Merci, en tout cas, à JR et à ses conseils, qui m'a ainsi permis de découvrir ce film qui n'a pas eu la chance d'arriver jusque par chez nous...)

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(l'affiche est assez laide, mais représente assez justement le film...)

17 août 2011

morceaux

"
- Vous avez dû tellement souffrir.
il secoua la tête.
- Je pense qu'à ce moment, la souffrance avait déjà disparu en grande partie.
- Et maintenant ?
Resnick sourit.
- Il en reste quelques petits morceaux que je garde sous la main, exprès. Pour les jours où j'ai envie de m'apitoyer sur mon sort."
(John Harvey / Now's the time, p318)

14 août 2011

time's up

Y a des journées, comme ça, qui méritent qu'on s'en rappelle, des journées "pierre blanche", des journées qu'on marquera d'une croix sur le calendrier, parce qu'à priori c'était pas sûr que, ça n'était pas joué d'avance, on était au départ un peu plein d'appréhension, on avait le trac, et, même si, au départ, tout avait semblé mal goupillé, et que rien de ce qu'on avait prévu ne se passait vraiment comme on avait pensé que ça allait se passer, et bien au final, on se dit que c'était vraiment bien et qu'on aurait bien aimé que ça dure encore un peu...
Il s'agissait au départ de se retrouver en début d'après-midi, pour jouer au Time's up, et de finir la journée en partageant des pizzas... et les évènements divers ont fait que, si on a effectivement joué, ce n'était pas forcément avec les personnes prévues (heureusement que Marie a bien voulu accepter de répondre présente au pied levé... Merci encore!), et que si on a mangé effectivement des pizzas, ça s'est fait finalement (et par surprise) chez les voisins d'en face, dans une dînette improvisée sur leur carré d'herbe, d'autant plus joyeuse que c'était quasiment le premier soir des "vacances" où on pouvait manger dehors !
J'étais content de voir ainsi réunis des gens que j'aime bien, des mien amis, à partager ainsi simplement  les nourritures terrestres et le cubi de Côtes du Rhône, les conversations emmêlées entremêlées, les rigolades et les anecdotes, les souvenirs et les délires, qui se font plus plaisants au fur et à mesure que grimpe doucement l'alcoolémie...
Et on a terminé en apothéose, en feu d'artifice, dans une ultime partie de Time's up, à deux équipes de 4 (pour que ça aille plus vite, pensait-on, mais on n'y a pas gagné grand-chose question temps!) où certains(e)s étaient aussi échauffé(e)s que d'autres restaient calmes, et qui généra sa ration de fou-rires (surtout dans la troisième partie, celle des mimes...) D'aucun(e)s auraient même bien voulu en refaire une autre, mais "le combat cessa faute de combattants..." Une belle soirée estivale , quoi (il aura quand même fallu attendre le 13 août pour ça, rendez-vous compte!!!)

13 août 2011

micro97

 

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Apparition d'un ado sur sa mob, complètement immobile dans le noir tout aussi complet

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trois gros maçons faisaient assez joyeusement les courses pour leur repas de midi

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 J'ai bien fait d'y retourner, finalement (d'une rencontre agréable in extremis)

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on ne dit plus "foyer des jeunes travailleurs" mais "point habitat jeunes"
(comme quoi, le travail...)

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"-On a fait l'amour, c'était... comme à l'opéra
- Pourquoi, tu t'es endormie ? " (dans un film)

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un étrange riz cantonnais avec des petis pois, du maïs, des champignons, des petits oignons et... des olives!

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"les policiers besançonnais" (Libé d'aujourd'hui)

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"C'est fini Woodstock, maintenant c'est Bagdad"

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passé le quinze août... (oiseau de mauvais augure)

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 finalement, je n'aurai pas eu besoin d'arroser de tout l'été!

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(positivons)

*

11 août 2011

lowhangers

Ca y est!

Où l'on reparle à nouveau des bourses qui sont au plus bas! Mille excuses, mais je n'ai pas pu m'en empêcher :

Jack lowhangers

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