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lieux communs (et autres fadaises)
24 août 2011

scalpel

LA PIEL QUE HABITO
de Pedro Almodovar

Précisons d'emblée que j'ai depuis toujours un léger problème avec Pedrito : même si je vois voir chacun de ses films dès leur sortie (bien entendu uniquement en VO!), même si je prends un certain plaisir (souvent même un plaisir certain) à leur vision, j'en reviens au même constat : qu'il y manque toujours quelque chose pour que cela soit du "grand" cinéma (et j'ajoute en murmurant que, comme Quentin Tarantino par exemple, Pedro Almodovar fait partie des cinéastes surestimés). C'est du cinéma qui se dissout, qui s'évapore, dont, au bout de quelques temps, il ne reste rien, ou presque.
La sympathie qu'on pouvait avoir au début pour l'aspect trashy-provoc-movida s'est doucement émousseé/estompée au fil des ans, et ne resterait alors que quelques tics : relations familiales "complexes" (ton père est ta mère, ta soeur est ton frère, etc.) , changement(s) de sexe's), absorptions de susbtances diverses, et envie d'avoir enfin la fichue Palme d'Or à Cannes.
Et cent fois sur le métier donc il remet son ouvrage. Il a l'envie, mais il a aussi le talent. La technique, il faut le reconnaître, est irréprochable. Pedro connaît la grammaire et les codes sur le bout du petit doigt, et nous met tout ça hyper bien en place. mais, oui,  il manque quelqué chosé (pour parler français avec l'accent espagnol, et dieu sait si, à ce propos, il est doux à mes oreilles d'entendre parler cette langue si belle -je sais je ne suis pas objectif- et donc cet argument devrait me valoir une admiration sans bornes pour tous ces films, alors que non.)sans que je puisse dire précisément qué.
Là, ça commence plutôt mal à mon goût. les dix premières minutes du film sont pénibles, voire même chiantes (je me suis dit "je m'ennuie, là, si ça continue, je ne vais pas tenir deux heures, je pourrais presque envisager de sortir...") quand soudain, heureusement, le récit démarre vraiment (après ce deuxième flash-back "six ans auparavant"), la narration s'emballe, met les gaz, et empoigne vraiment le spectateur. Il faut dire que l'histoire, inspirée du roman de Thierry Jonquet Mygale, (que j'avais lu et apprécié  il y a très longtemps -même si je n'en avais plus trop de souvenirs : je me souvenais juste qu'il s'agissait de séquestration, de vengeance, et qu'il y avait un "truc" qui faisait frémir, mais je ne parvenais plus à me souvenir duquel) que l'histoire, donc, était suffisamment tordue et dans ses cordes qu'elle avait tout pour titiller notre Pedro, pour qu'à son tour il nous titillât, nous autres spectateurs..
il faut reconnaître qu'il y réussit plutôt bien. Le regard est clinique, le ton chirurgical, et cette histoire de folie(s) est presque inhabituellemnt grave, à ce point, en tout cas, chez Almo.
Glauque, malsain, venimeux, vénéneux, tous ces qualificatifs conviennent parfaitement. On ne peut pas trop déflorer l'intrigue, sous peine de gâcher le plaisir de la découverte du spectateur potentiel. Disons juste qu'il s'agit d'un docteur qui fait des expériences sur une peau de synthèse, et séquestre dans sa maison/clinique privée une mystérieuse jeune femme (à qui, il a, semble-t-il donné le visage de sa défunte épouse).  C'est noir, très noir, et c'est rien de le dire...
Il fauttout de même rendre à Georges ce qui lui appartient, et on ne peut passer sous silence (ce qu'aucun critique n'a omis de faire)  la filiation évidente (encore une histoire de famille...) du film avec Les yeux sans visage, de Georges Franju, (docteur maboul, demoiselle séquestrée, expériences, trouille...), en précisant toutefois que la comparaison entre les deux ne tournerait pas forcément à l'avantage de Pedro...
A part ça, ça fait toujours plaisir de revoir Marisa Paredes et Carmen M, les deux vestales maison (même si ça rigole nettement moins que d'hab'), et de saluer le retour -provisoire- au bercail (après tant de niaiseries américaines) de l'ami Antonio Banderas, dans un rôle plus mature et ... habité (dire qu'il y a quelques années, il se tortillait lascivement en slip sur un lit en sussurant  'follame, follame..." Les temps changent...)

19757039

Commentaires
M
et bien ,je viens de lire tout aôut d' un coup!!!ça tombe bien j'attends la prochaine livraison de Resnick...
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