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lieux communs (et autres fadaises)
3 novembre 2011

les oreilles rouges

INTOUCHABLES
d'Olivier Nakache et Eric Toledano

En sortant de la salle (j'y suis allé dès la première séance, j'ai tout de suite voulu vérifier les sons de cloche sur le ouaibe. Bingo ! Pierre Murat, dans Téléramuche est contre (il en profite pour remettre une couche sur La guerre est déclarée et sur Polisse), Libé l'espédie du bout des lèvres en quelques lignes ("autres films") et les Inrocks qualifient le film de "repoussant". Ce qui n'a fait, bien sûr, que me conforter dans mon opinion : j'ai adoré! Oui, oui, ne chichitons pas et appelons définitivement "plaisir" cette sensation que j'ai éprouvée, même si c'en est un de midinet. J'ai toujours eu énormément de sympathie pour François Cluzet (et peut-être que sans lui, en effet, je n'y serais pas forcément allé), et je ne connaissais pas plus Omar Sy que ça (j'avoue ne pas être a priori un grand fan de son SAV des émissions) mais là, incontestablement, leur duo fonctionne, et dès le début (le film démarre, vraiment, sur les chapeaux de roues). Le ton est juste, et ça fait mouche.
L'argument est connu : le tétraplégique riche et le djeun de banlieue, L'ISF et le RSA, le noir et le blanc, bref l'eau et le feu, le chaud et le froid, les contraires, les antipodes, comme dans les films d'amour ou opposite attracts (sauf qu'ici il n'est question -en tout bien tout honneur- que d'amitié) : tous les oppose et pourtant  ils sont ensemble et ça fonctionne bel et bien. Le choc des cultures, le fossé entre les générations, the gap, l'incomptabilité d'humeur, les différences, toutes les différences, et pourtant...
Ca fonctionne, incontestablement, et on y croit, tout aussi incontestablement. Et on les aime, ces deux-là, et on kiffe... Comment ? On kiffe grave!
Le film est alternativement drôle et émouvant, et parfois même les deux en même temps. Je me suis régalé, en ayant tout de même en tête (il faut bien que je prenne un peu de distance, que je me protège, que j'intellectualise) la sensation de savourer un gros chamallow, un truc tout doudoux, un brin régressif, mais tellement agréable, même si on y ingurgite parfois un peu trop de sucre. C'est vrai que tout ça est sans doute un peu (trop) idyllique, un poil (trop) rassurant, un rien (trop) souligné, mais, au bout du compte ça fait tellement de bien, oui, tellement de bien, une jolie et tendre  histoire comme ça (surtout quand on apprend que tout ça est basé sur des faits réels.) Je sais, Pierre Murat dirait sans doute que ce n'est pas forcément le but du cinéma, de faire du bien, et pourtant...
Bon c'est vrai qu'on est tous différents (oui oui, je sais, cette phrase semble stupide, mais n'oubliez que ce blog s'appelle Lieux communs...) et que c'est ça qui est bien finalement (la preuve, même dans cette salle, il y avait des moments où des gens s'esclaffaient alors que j'aurais plutôt eu la larmichette, et le contraire aussi à d'autres fois) mais les sourires de tous à la sortie ne faisaient pas de doute : même si on n'avait sans doute pas tous vu exactement le même film (et les mêmes sous-textes), on en a tous profité, exactement de la même façon!
Une belle et tendre comédie.

 

19806656

 

Commentaires
C
Je n'ai jamais parlé de chef-d’œuvre, juste de film qui fait du bien. Il s'agit d'une œuvre de fiction (même si basée sur des faits réels) et pas d'un documentaire, donc à apprécier tant que tel. Quand tu vois "certains l'aiment chaud" tu ne t'émeus pas forcément sur les conditions de travail de ces pauvres musiciennes exploitées, non ? Alors, ne boude pas ton plaisir, mimi!
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M
C'est un bon film mais pas un chef d'oeuvre !! C'est très bobo... Tout va bien et on a moins peur de la maladie...<br /> Et comment on fait quand on n'a pas cinq personnes pour être soigné ? Comment on fait pour avoir de l'humour ? Comment on fait quand on est pauvre et malade ? Quand on n'a pas une grosse bagnole, qu'on habite dans un lieu minable en étant tétraplégique... Moi ça me gave un peu cette apologie du bonheur !<br /> C'est facile de dire "je te kiffe" "tu me kiffes" et on fonce...<br /> C'est une histoire vraie, là j'admets... Mais pour une histoire vraie combien de désastres vrais...<br /> J'aime bien quand Cluzet ne veut pas de la pitié.<br /> Normal et beau...<br /> Mais bon... Je ne suis pas convaincue, Rob !
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