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lieux communs (et autres fadaises)
9 mai 2012

a bicyclette

BARBARA
de Christian Petzold

Vu avec trois copines, ce troisième film (pour moi) du réalisateur germain (après les très réussis Jerichow et Yella) et toujours la même (et très réussie) actrice principale : Nina Hoss. Ici elle joue une pédiatre, berlinoise, dans les joyeuses années 80 en RDA, mutée dans un hosto de campagne après avoir tenté de fuir à l'étranger.
Le film s'attache à ses pas, (dès le début, elle nous est montrée comme un personnage sous surveillance) et décrit son quotidien, entre sa logeuse qui tire la gueule, les visites régulières et humilantes des petits nazillons de la Stasi locale, et son boulot à l'hôpital, où elle montre à la fois un professionnalisme certain et un tirage de gueule tout aussi affirmé, sous les yeux d'un joli collègue barbu qui essaie en vain de l'apprivoiser. (Le nounours en question s'appelle André, et, en ce qui me concerne, je n'aurais pas hésité une seconde pour céder à ses avances...)
Ajoutez à celà des rencontres clandestines avec son amant (de l'ouest), qui lui fournit de l'argent à cacher en vue d'une prochaine nouvelle tentative d'évasion, plus quelques cas douloureux à l'hôpital (une jeune fugueuse enceinte, un jeune homme souffrant d'un traumatisme crânien et d'un dépit amoureux), et vous comprendrez aisément que notre Barbara n'ait pas vraiment envie de sourire...
Le film progresse suivant l'axe double de la préparation de la tentative d'évasion de Barbara, et, au contraire, de son enracinement progressif dans les intérêts locaux. Ce qui la pousse vers l'extérieur, et, dans le même temps, ce qui la retient. Sous le regard de tout un chacun, espion potentiel.
Un superbe portrait de femme dans un film incontestablement maîtrisé (qui a tout à fait mérité son prix de la mise en scène à Berlin), sur un univers clos, anxiogène et asphyxiant (heureusement qu'il y a le vent, omniprésent, pour apporter un peu d'air). Le récit, au départ sec comme un constat clinique, va imperceptiblement prendre de la chair, de la densité, au fil des conflits moraux de l'héroïne, pour évoluer vers le (mélo)drame romantique, se permettant même le luxe d'une -paradoxale- "happy end" (les guillemets sont de rigueur).

 

20074920
(l'affiche est très juste...)

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