Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
20 mai 2012

opé?

DE ROUILLE ET D'OS
de Jacques Audiard

Vu donc le même jour que les Cannois (sourire bête). A la première séance même (celle de 13h40, à quelle heure était-il donc projeté au Festival ?) A la sortie, étrangement les yeux secs (mais il m'est arrivé de les mouiller pendant le film). J'en connaissais les acteurs principaux, quelques morceaux du pitch, et c'est tout...
J'ai avec les films de Jacques Audiard (excepté Regarde les hommes tomber, pour qui j'ai une immense tendresse -est-ce à cause du trio Yanne / Trintignant / Kassowitz ou du roman de Teri White dont le film est tiré ?- et Un héros très ordinaire, que j'ai complètement oublié) le même problème : pendant la projection, je suis happé, bouleversé, par sa façon de filmer, mais je ne peux m'empêcher d'être gêné aux entournures par ce qu'il raconte, plus précisément  par le rapport qu'il entretient avec la violence, le sang, la force brutale (oui je sais, je suis une chochotte). Audiard fait des films d'homme(s) (ce qui a priori devrait plutôt me plaire voire m'enchanter), des films virils, des films avec des couilles, mais ce rapport à la virilité, justement, sonne parfois pour moi de façon dédagréable, trop prévisible (ou trop stéréotypée ?) Être un homme, ça se traduit,  plus ou moins rapidement, par la baston, par les rapports de force, un peu comme dans ces films de truands des années 50, ultra codés et référencés, avec amitié virile entre mauvais garçons, cigarettes, whisky... et torgnoles pour les nanas (qui étaient en général des putes ou des nunuches).
Audiard, c'est toujours VVV (variations sur les vertus viriles).
Ceci étant posé, le film est, effectivemen,t constamment magnifique dans sa facture (direction d'acteurs, cadrages, lumière, montage), entremêlant destins personnels ("intemporels") et problèmes "sociaux" très contemporains (handicap, chômage, réinsertion, exploitation... "Le droit ? mais t'as vu ça où ?" demande l'un des personnages, qui joue d'ailleurs pour la première fois un salopard et que ça m'afflige un peu mais bon...) en les accommodant -ou les éclairant- avec ce regard particulier qui est la patte du réalisateur.
Marion Cotillard me réconcilie avec elle, et Matthias Schoenaerts confirme l'impressionnante impression qu'il avait provoquée dans Bullhead. mais tout le reste de la distribution est également idoine (comme on dirait dans Libé, mais l'adjectif me ravit).
Une histoire, donc, encore une fois, plutôt très noire (vengeance, revanche, amours, désamour, ramour, (in)dignité, et j'en passe), flirtant à la fois avec le mélo, le film-choc, la chronique sociale, mise en images de façon suffisamment éblouissante pour que j'en aie conçu un plaisir incontestable, tout en me disant, à la sortie, que, comme d'habitude,  je ne reverrais probablement pas le film (comme la majorité des films d'Audiard, à part, je l'ai déjà dit, Regarde les hommes tomber dont je en me lasse pas...). Trop raide, trop dur, trop tendu... Vertus viriles, je vous disais...

20087993

Commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 691