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lieux communs (et autres fadaises)
10 octobre 2012

talion

LES ENFANTS DE  BELLE VILLE
d'Ashghar Farhadi

Le succès d'Une séparation aura permis aux autres films du réalisateur de sortir chez nous. A l'envers, mais au moins ils sont sortis ! Ainsi en est-il de ce film-ci, le premier chronologiquement (2004, en fait le deuxième de Farhadi) mais le dernier en date sur nos écrans. Qui vient confirmer l'indéniable talent de son réalisateur.
A partir d'un pitch simple : le père de la jeune fille assassinée va-t-il accorder son pardon à l'assassin de celle-ci, lui permettant ainsi de ne pas être exécuté, puisqu'il vient d'atteindre sa majorité. a noter qu'on ne verra la jeune fille en photo et le jeune homme uniquement dans la première scène du film, mais que les remplaceront à l'écran la soeur du meurtrier et le copain de celui-ci, sorti de taule avec la ferme conviction qu'il va réussir à arracher son pardon à l'inflexible barbu. première modification d'éclairage scénaristique, où le background de chaque personnage va progressivement révéler des complications supplémentaires : la soeur est mariée à un "moins que rien" dont elle a eu un bébé, le père est remarié à une femme qui lui a donné une fille handicapée, le meilleur copain tombe bien évidemment amoureux de la soeur, (en plus, tous les deux, la demoiselle et le damoiseau, sont jolis comme des coeurs, elle, Taraneh Alidoosti qu'on reverra dans les deux films suivants du réalisateur, et lui, Babak Ansari, qu'on ne reverra hélas nulle part... - dans ce film iranien typique, avec iraniens velus et iraniennes voilées) et cette histoire d'amour naissante (ah les échanges de regards silencieux mais si éloquents, de part et d'autre des cils de gazelles...) n'est pas, comme dirait l'autre, gagnée d'avance...
Il est aussi question d'argent, puisque le père doit payer le prix du sang (s'il choisit defaire exécuter le meurtrier de sa fille - on y apprend ainsi que la vie d'un homme vaut deux fois plus que celle d'une femme -) ou au contraire  recevoir la somme équivalente de la famille du meurtrier, pour accorder son pardon, mais bien sûr aucun des deux partis ne possède ladite somme...
Le film est rythmé par les visites successives chez le père de la victime, avec toutes les variations possibles (elle seule, eux deux, lui tout seul, ) tandis que progresse l'histoire d'amour (jamais mièvre ou eau-de-rosesque), on suit tout ça passionnément (je suis ainsi en mesure de claironner que, bien que le film fut projeté à 20h30 dans le bôô cinéma, je n'ai pas fermé l'oeil une seconde, ou quasiment, c'est dire si j'étais accro)
le film se termine comme je n'aime pas trop (les inrocks disent "élégamment par des points de suspension"). J'aurais préféré que les choses fussent un peu plus claires (moins sybillines), mais bon, il est clair que, dancs ce pays-là, et dans ces conditions, ces deux-là ne sont pas forcément partis pour la plus belle des histoires... (Va-t-elle finir par lui ouvrir ? Va-t-il se dévouer pour son copain ? Vont-ils roucouler ? Va-t-il se mettre en ménage avec son gros éducateur barbu ? non non là je m'égare...)
Bref, un beau film iranien de plus.

20133714

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