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lieux communs (et autres fadaises)
27 septembre 2013

tatami

VOYAGE A TOKYO
de Yasujiro Ozu

Ce fut une belle soirée. Parce que la copie était magnifique (merci Carlotta!), parce que l'intervenant était brillant (merci Pascal-Alex Vincent!), parce qu'il y avait quand même un peu de monde (merci Les Amis du Cinéma!), parce que, même si je travaillais le lendemain matin (merci la municipalité!), je les ai quand même accompagnés au resto, après la séance, parce que j'avais envie d'un mojito royal (king size).
Là, je ne peux m'empêcher d'être un peu triste pour un jeune homme de ma connaissance qui n'a pas apprécié le film, et à qui un pan entier de la cinématographie mondiale risque visiblement de rester  étranger (mais c'est peut-être, justement, parce qu'il est jeune, non ? ).
C'est vrai qu'on ne rentre pas dans un film d'Ozu comme dans n'importe quel autre film. Il faut se porter vacant, disponible, lâcher prise... accepter les "plans vides", le linge qui sèche, le train qui passe... des événements minuscules, autant que sont anodins en apparance les dialogues que s'échangent les personnages. Ce qui me frappe toujours, avec la même force, c'est combien toutes ces images se rattachent en apparence à la douceur alors qu'elles ont presque toujours à voir, en profondeur, avec la mélancolie, l'amertume, voire la tristesse.
Encore une fois, il est question de famille : le père et la mère partent à Tokyo voir leurs enfants (et petits enfants), et n'y sont pas accueillis le mieux du monde... Les voilà un peu ballottés de l'un à l'autre comme des colis encombrants. plus que de leurs enfants, ils trouveront un peu de chaleur et de réconfort auprès de leur belle-fille, veuve de leur fils aîné, tué à la guerre...
Le temps qui passe, la vie aussi, le bon temps, le mauvais temps, les souvenirs (et les regrets aussi), bref l'ensemble des détails qui constituent une vie. Où l'on cadre les lieux et les objets avec autant d'attention que les personnages proprement dits.
C'est très beau, sans aucun doute, doux et amer, tendre et pudique, même si -hélas- cela a pu paraître "ennuyeux" à certains. Ils comprendront sans doute une autre fois, un peu plus tard...

18644530
(l'affiche, rectangulaire et en couleurs, ment doublement :
Bien sûr, le film est "carré" et en noir et blanc...)

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