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lieux communs (et autres fadaises)
23 octobre 2013

et pouis...

LE GRAND'TOUR
de Jérôme Le Maire

(suite)

... Comment réagiriez-vous si vous vous trouviez soudain face à celui qui est à l'origine de (et qui joue dans) ce qui est sans doute votre film préféré de l'année, et qui de plus s'avère être un délicieux et souriant barbu ? Et le seul personnage du film, en plus, dont on n'a plus vraiment de nouvelles, ou c'est tout comme. Là, il était là. (Je suis timide) J'ai dégluti, j'ai pris mon courage à deux mains, et je me suis approché, pour lui dire tout le bien que je pensais du film, ça a eu l'air de lui faire plaisir et il m'a remercié (avec le sourire...)

Ça c'était avant le film, et je suis donc rentré dans la salle pour retrouver mes copines (Catherine, Marie, Manu), salle qui était tout de même un peu remplie (une cinquantaine, alors qu'ils avaient fait, la veille 250 à Chaumont). J'ai revu le film avec tout autant de plaisir (voire même peut-être plus) que la première fois, et, tout en le regardant, j'essayais de préparer et de mettre en forme la question que j'allais poser -alors que vous n'êtes pas sans savoir que je ne pose quasiment jamais de questions- puisque j'étais décidé à. inutile de préciser que le film m'a tout autant enthousiasmé que la première fois. Bref, à la fin, j'ai retrouvé la très très jolie musique du générique signée Philippe Kissling, qui monte délicieusement en puissance, mais je n'ai pas pu poser de question tout de suite puisqu'il fallait sortir chercher les fournitures  pour installer le bar (on offrait la bière aux spectateurs).
Le monsieur s'appelle Vincent Solheid, et il était aussi passionnant à écouter que fascinant à regarder, arpentant les travées, montant, descendant, s'asseyant à côté de la vieille dame qui avait posé la première question (toujours la même, depuis trois soirées qu'on organise). Et ce monsieur en question, non content d'être à l'origine du projet du Grand'Tour (c'est lui qui a fourni l'idée au réalisateur)a plein de cordes à plein d'arcs : s'il  dirige et joue dans la vraie fanfare  qu'on voit dans le film,  tout ça n'est que le dessus de l'iceberg, comme je l'ai appris d'abord avec la présentation d'Hervé, puis un peu plus pendant la discussion et le reste, ensuite, chez Zabetta, dans le bouquin qu'il lui a offert. C'est un artiste protéiforme : dessin gravure sculpture installations peinture musique et j'en passe...
La fanfare du film (le Rwayal Printen) est la vraie fanfare, lui est le vrai Vincent, ses potes sont ses vrais potes, alors j'ai posé la question du vrai, à savoir jusqu'où dans le film les choses étaient vraies (oui c'est troublant tout de même cette frontière ténue entre le réel et le fictionnel (ou plutôt le réel fictionnel et le fictionnel fictionnel) fermez la parenthèse) et il a très bien expliqué tout ça, la part de scénarisation et celle d'improvisation, comment les choses se sont faites, et j'ai rebondi sur la justesse du jeu de chacun des comédiens, alors qu'ils se définissent tous comme des "non-professionnels"...

Le temps passait, on a proposé aux spectateurs de boire une chope (Jupiler ou Chimay, l'alternative était simple, pour rester dans la note belge), en continuant d'échanger à propos du film, et j'ai été touché (dans tous les sens du terme), après avoir rangé et commencé a se dire au revoir, qu'il m'ait soudain serré chaleureusement contre lui après que je lui aie redit combien le film me plaisait et me touchait...

Puis, rdv chez Zabetta pour l'habituel after, et il s'est avéré que Nicolas D., non seulement était belge comme Vincent S., mais que tous deux étaient quasiment natifs du même coin, ce qui provoqua une visible joie de retrouvailles et de grands échanges émus et riants, joyeux  tout deux comme de grand gosses... Évidemment j'ai eu envie de le prendre en photo, évidemment, je n'avais pas pris mon appareil, évidemment mon téléphone que j'ai pris alors en secours m'a annoncé que sa batterie était déchargée... évidemment.

C'est au moment de partir (le syndrome dit "de la volée de moineaux"), qu'il nous a expliqué que justement il avait du mal quand les gens se levaient et partaient, que les choses s'arrêtaient, lorsque je lui tendais la main, il l'a serrée, mais m'a attiré contre lui pour une chaude accolade (un "hug") qui m'a un peu chamboulé, j'avais le contact de sa barbe contre ma joue, et les quelques mots échangés alors, chacun les disant carrément dans l'oreille de l'autre, n'ont fait qu'entretenir ce chamboulage, ce qui a fait remarquer à Zabetta, qui m'a vu lorsque nous nous sommes désétreints (ça a duré en même temps pas longtemps et peut-être que j'avais pas envie que ça s'arrête) que j'étais "un peu rouge...". Vue l'émotion générée, c'était tout à fait compréhensible. Ça faisait assez longtemps  que je n'avais pas été tenu / serré par quelqu'un, et que ce soit, là, précisément par quelqu'un d'aussi adorable avait de quoi m'émouvoir... Alors que ce ne devait être pour lui qu'une façon normale, habituelle, de manifester son contentement, de dire au revoir... (Renseignement pris quelques jours plus tard auprès d'Hervé, qui, bien qu'ayant été étreint de la même façon, n'en a pas conçu une émotion spécialement démesurée...)

n'empêche que j'ai eu un peu de mal à dormir, le reste de la nuit, une fois rentré chez moi... (oui oui je sais, je carbure à l'émotion, un peu trop sans doute, et là il y en avait, c'est tout, et je peux pas m'empêcher d'être tourneboulé, alors que oui à mon âge et oui oui je sais, ce n'était qu'un au revoir particulièrement chaleureux, point barre. Mais qu'est-ce que j'ai aimé ça.)

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