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lieux communs (et autres fadaises)
7 mars 2014

à la renverse

WEEK-ENDS
de Anne Villacèque

J'avais trouvé la bande-annonce sympathique (Viard, Lvovsky, Gamblin)et comme Dom avait déjà vu le Anderson (que je suis donc allé voir tout seul ensuite), nous y sommes donc allés à la première séance...
je n'en connaissais rien, juste cette bande-annonce, et l'affiche, jue avant d'entrer. Promenade dominicale, cirés, bottes en caoutchouc, hum hum.
L'histoire de deux couples amis et voisins le week-end (ils ont acheté deux maisons face à face au bord de la mer ou quasi où ils viennent justement, les week-ends -on ne saura d'ailleurs rien ou presque de leur vie en semaine), où l'une des épouses (Karin Viard) va assez rapidement venir annoncer au couple de voisins (Noémie Lvovsky et Ulrich Tukur) que son mari (Jacques Gamblin) vient de la quitter pour une autre femme. Et le film va raconter, accompagné par une voix-off que j'ai cru être celle du réalisateur (mais, manque de bol, j'ai appris à la fin qu'il s'agissait d'une réalisatrice) et scandé par des très très belles images "météorologiques" (ou plutôt saisonnières) inter-chapitres du temps qui passe et du temps qui change (crépuscule, neige, brouillard etc.), le devenir de ces deux couples, et de quelques autres personnes (les enfants, la nouvelle copine, plus un jeune futur-ex-copain à la toute fin), avec un joli sens de l'observation, et surtout une façon plaisante de cataloguer, mine de rien, tous les moments de malaise(s) qui peuvent ainsi surgir, à l'intérieur d'un couple, mais aussi dans ses relations avec les autres. C'est plutôt finement observé, et tout aussi délicieusement rendu. L'interprétation y est sans doute pour beaucoup, tenue par un quatuor d'acteurs qui jouent leur partition avec conviction et un bel ensemble. Musique de chambre(s) mais pas que. On pourrait ainsi avoir deux guitares : une classique (Noémie L.), dans les harmonies folk, paisible,  et une électrique (Karin V.) à la partition plus rythmée, plus emportée parfois, avec des riffs rageurs, et des soli vengeurs. Côté hommes, Ulrich T. serait une contrebasse ou un violoncelle (un instrument dans les basses, placide, rassurant, harmonieux, tandis que Jacques G. serait parfait en saxophone (dont il est d'ailleurs supposé jouer dans le film) : décalé, mystérieux, mélancolique... Quatuor impeccable pour un film auquel d'aucuns pourraient reprocher son "classicisme", sa simplicité, mais c'est justement ça qui fait son charme, cette guirlande a priori placide de week-ends où Sophie Fillières en tant que co-scénariste a su apporter sa petite dose de venin indispensable.
Et la fin est magistrale. Une belle baffe que cette avant-dernière scène nocturne entre Gamblin et Tukur, avant une pirouette solaire et accordéonnisée Où sont tous mes amants ?

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