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lieux communs (et autres fadaises)
14 février 2015

chute de piano

LES JOURS VENUS...
de Romain Goupil

En entrant dans la salle je pensais "capital sympathie". Comment certains l'ont, et d'autre pas, et, surtout, combien ce n'est souvent ni justifiable ni mesurable. Juste l'avoir ou pas, c'est comme ça. Et, pour moi, Romain Goupil l'a. Totalement, inconditionnellement, indéfectiblement. Sans que je puisse réciter sa filmographie les yeux fermés en roucoulant d'aise (je me souviens juste d'Une pure coïncidence d'exquise mémoire) ni dresser la liste des éléments qui font que. La preuve (!) : je suis allé jusqu'à Besac pour voir son film (100 bornes a/r, tout de même), alors que la bande-annonce ne m'avait pas complètement convaincu (je trouvais qu'il y jouait un peu "faux"), film dont j'ai beaucoup de mal, allez savoir pourquoi, à me rappeler du titre.
Et à la sortie, j'étais joyeux comme un gamin, et j'avais juste envie de rester là et d'applaudir. Oui, comme un gamin (il faut dire que la scène finale s'y prête, et qu'il s'est tout de même gardé une cerise croquignolette sur son gâteau rouge (couleur de l'affiche).
Pour le fond (et la forme), j'ai un peu pensé au Prochain film de René Féret (autre cinéaste un peu de marge pour lequel je parlerais plutôt de "tendresse"...). Un cinéaste qui parle de lui ou de quelqu'un qui lui ressemble vraiment beaucoup, un projet de film, des amis, une famille, la vie de tous les jours, des soucis, des questions, des colères, des souvenirs... On prends du vrai, du faux, de l'inventé du fictionnel, on les détricote, on les rembobine, on les recompose, on les retresse... Une forme  un peu... informe(lle), un peu lâche, un peu vague, un genre de bout-à-bout presque désinvolte, ou Romain Goupil se filme, filme sa famille, ses amis, (les vrais) mais leur adjoint sa "banquière" (Valeria Bruni-T), sa "productrice" (Noémie Lvovsky), sa "co-listière dans l'assemblée de je-ne-sais-plus-quoi" (Marina Hands), des vraies-vraies gens et des vraies-fausses aussi, donc, tout ça parce qu'il a envie de raconter l'histoire d'un mec avec une caméra, parce qu'il a soixante ans passés (enfin, il est dans sa soixante-et-unième année) et souhaite visiblement faire une sorte de point (comme un peu ce que j'ai fait en septembre sur ce blog, genre "moi ma vie mon oeuvre que laisserai-je donc aux générations futures ?") sur sa vie, justement, sa carrière, ses projets, son engagement, ses amours, etc.
Sauf que c'est beaucoup plus léger drôle et sympathique que ce que j'ai l'air de vouloir écrire, si si!
Voilà, moi j'ai simplement trouvé ça très plaisant, très agréable, sans prise de tête, Goupil nous montre qu'il se moque de lui-même mais pas trop, sans trop se prendre au sérieux, ce qui semble provoquer de l'eczéma aux gens des Cahiaîs, entre autres. Alors qu'il n'y a visiblement pas de quoi fouetter (c'est drôle, j'avais écrit fêter) un "ex" (qu'il soit révolutionnaire, ou mao, ou trotskyste ou néo dissident de la gauche prolétarienne plus rouge que moi tu meurs ou que sais-je encore d'autre).
Ca m'a beaucoup plu, oui, voilà. Ce fatalisme rigolard, ce nombrilisme j'm'enfoutiste, cet optimisme désabusé comme qui dirait ça me touche... (je suis dans ma soixantième année !!!)

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