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lieux communs (et autres fadaises)
26 mars 2015

de charisme en syllabes

UN HOMME IDEAL
de Yann Gozlan

Il y avait Pierre Niney, avec sa tête de chaton et ses grand yeux délicats, il y avait l'affiche, qui me faisait miroiter une bluette romantique, il y avait la séance de 16h (il était 15h55), il y avait Le printemps du cinéma, et ses séances à 3,50€, il y avait deux heures à tuer avant d'aller chez les S, et j'y suis donc entré, sans savoir du tout ce que j'allais voir.
Ca commence plutôt pas mal : un pauvre jeune déménageur, aspirant-écrivain, trouve un manuscrit écrit par un soldat français lors de la guerre d'Algérie. hop! il l'envoie à un éditeur en le signant de son nom (après l'avoir recopié sur son ordi), et re-hop! l'éditeur le rappelle, il adore le roman, le roman est publié, il obtient un prix, le jeune homme comblé en profite pour dégotter la femme de sa vie, et hop hop hop! "trois ans après" nous dit le film, le voilà qui arrive en ouikinde, dans sa belle voiture ed'sport, chez ses beaux-parents, qui ont une super-belle maison friquée sur la côteavec sa fiancée chérie et on se demande alors qu'est-ce qui pourrait bien arriver dans cet océan de bonheur narratif, ensoleillé de surcroît où tout n'est que politesses, citronnade, piscine, et armes de collection.
Sauf que, bien sûr.
L'éditeur téléphone, et le presse d'envoyer son nouveau texte, ce pour quoi il a reçu une avance faramineuse (et bien sur, le jeune homme est incapable d'écrire une nouvelle ligne) et il lui répond que c'est en cours et que ça avance bien (premier mensonge), puis la banquière téléphone à son tour pour lui dire qu'il est très à découvert, et qu'il faut renflouer, et il lui dit que son éditeur doit lui envoyer une avance et que ça va s'arranger (deuxième mensonge), et voilà qu'il reçoit une lettre anonyme contenant la photo de l'homme à qui il a volé son roman (là il ne peut rien répondre, mais il ne va pas tarder à faire connaissance avec l'horrible maître-chnateur qui le menace de révéler la vérité à tout le monde.) Aïe aïe aïe.
A partir de là, le film part en vrille, le jeune homme se met à faire des mensonges de plus en plus gros, et des conneries de la même taille (faux attentat, vrai-faux cambriolage, vrai meurtre avec débarrassage de corps nocturne et jetage dans la mer et retour à la nage) les gens se mettent à être de plus en plus cons et coopérants (personne n'entend rien, personne ne se réveille la nuit, personne n'a de doutes) et le scénario semble progresser au coup par coup, en poussant de moins en moins de délicatesse le cursueur de l'invraisemblable) puisque chaque problème est "réglé" par le jeune homme par la mise en place d'un autre, à ce ryhme-là on n'est pas près d'en sortir. D'autant plus que le réalisateur ne se prive pas, pour pimenter la sauce, de rajouter quelques scènes de cauchemars ou de fantasmes (imaginons le pire qui pourrait arriver, genre "on dirait que le sang du cadavre dans le placard coulerait du plafond sur la nappe immaculée de la salle à manger...), assez gratuitement (Il faut bien faire "thriller").
Les histoires d'imposture peuvent être assez plaisantes, mais là, pour le coup tout s'enchaîne de façon dommageable (les scénaristes se sont dit "qu'est-ce qui pourrait arriver de pire ?") soit parce que trop prévisible, soit par ce qu'invraisemblable (cette façon énervante qu'ont les "problèmes" de ne se manifester qu'un à la fois, pour que le spectateur puisse suivre (pourquoi à un moment l'éditeur arrête-t-il de téléphoner, la banquière de bloquer, le maître-chanteur de harceler ?), comme quand Bruce Lee est entouré par douze redoutables tueurs ninja de la fureur du dragon de la mort qui tue, mais qu'il attendent chacun leur tour pour venir bien se faire tataner et karatéker par le champion). ici, pareil, chacun attend sagement son tour, et le spectateur a le temps a la fois de voir venir venir les choses et de faire la liste des invraisemblances...
J'avais un peu pressenti le coup, quand Zabetta, à la caisse du bôô cinéma, m'en avait juste dit "Pierre Niney est très bien" -elle l'avait vu la veille- (sous-entendu "mais le reste du film bof bof...")
La fin tagada tsoin tsoin est très horriblement morale (oh le pauvre renégat en sweat à capuche trempé qui regarde par la vitrine de la librairie le monde bourgeois et champagné qui l'a rejeté -ou qu'il a rejeté ?- et s'éloigne à tâtons dans la nuit solitaire et glacée...). Bon, c'était 3,50€ mais je l'ai vu en plus dans un salle pleine de vieillard(e)s cacochymes qui commentaient à voix plus ou moins haute, comme s'ils étaient en tête-à-tête dans leur salon, ce qui n'a pas vraiment arrangé mon humeur...

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