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lieux communs (et autres fadaises)
4 avril 2015

peliculas latinas (2)

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Dimanche soir, le cinquième film... Dans cette même salle où le son est très fort. Manque de bol, il y avait beaucoup de musique, et j'ai donc passé une grande partie du film avec les bouts de mon gilet enfoncés dans mes oreilles pour que mes tympans n'explosent pas. La plus grande originalité du film (et la raison pour laquelle on l'avait choisi), c'est qu'il nous vient de République Dominicaine, et le fait est suffisamment rare pour qu'on le souligne. Pour le reste, le film serait à rapprocher de L'evangelio péruvien vu précédemment. Des cojones et de la testostérone, certes (une guerre des gangs entre les deux moitiés de l'île, Haïtiens et Dominicains, un peu à la West side story) de la violence et du sang (des gros flingues -qui dans cette salle font plus de bruit qu'un train de marchandises passant à grande vitesse-), de l'amour aussi (à la Roméo et Juliette, non pas Capulet et Montaigu, mais, justement Roméo Haïtien et Juliette Dominicaine) un zeste de bible (deux demi-frères, l'un Dominicain - Caïn le fourbe- et l'autre Haitien - Abel le gentil) avec en prime un total refus de happy-end (non seulement le gentil meurt mais le méchant n'est pas puni, mais, surtout, le super super méchant -il y a un personnage de flic pourri pourri assez croquignolet- non plus. Un peu comme dans la vraie vie, quoi.

 

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Le meilleur pour la fin. Et nous voilà lundi soir, pour le sixième film, déjà, dont Hervé m'avait déjà auparavant vanté l'excellence (c'est le plus "vieux" de la sélection, décembre 2013), ce que Téléramuche souligne d'ailleurs aussi en haut de l'affiche. Séance de 18h, avec Manue, une trentaine de spectateurs/trices (trices en majorité, d'ailleurs), les meilleurs auspices, donc. Dès le début (et ça le fera pendant tout le film), je ressens ce truc au plexus, qui se soulève un peu et m'annonce un accès d'émotion intense (une bouffée de), et les larmes toujours au bord des yeux.
Dans les toilettes, une fille se déguise en garçon, avant d'aller rejoindre deux autres ados. On comprend assez vite que, guatémaltèques, ils souhaitent arriver aux Etats-Unis, en traversant pour cela tout le Mexique. Les trois amigos sont rejoints par un quatrième larron, un jeune indien, Chauk, qui les suit d'abord de loin,  pour se rapprocher de plus en plus du trio, malgré les réticences de certains. Les voilà embarqués dans cette Odyssée trans-mexicaine, de train en train, pleins d'illusions, passagers clandestins  d'un voyage cataclysmique qui va leur faire affronter successivement toutes les violences auxquelles peuvent avoir affaire les malheureux qui se lancent dans ce genre de périple. Le film est aussi magnifique que le récit en est éprouvant.  Avec des images  aussi belles que certains personnages sont épouvantables. Diego Quemada-Diaz nous harponne irrémédiablement, alternant sans concessions -sans répit- les petites histoires en pointillé du quatuor/ trio/duo -il y a un effet 10 petits nègres tout au long du film- les approches, rejets, attendrissements de ces ados entêtés et la violence des saloperies auxquelles ils doivent faire face, réussissant toujours à nous surprendre, à nous émouvoir, à nous révolter, à nous choquer. (Tous ces gens qui font de la misère des autres leur pain quotidien). Jusqu'à cette scène finale, glaçante, où le "rêve américain" révèle enfin son vrai visage, sinistre et pitoyable. Un grand film.

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