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lieux communs (et autres fadaises)
13 juin 2015

archi

LA SAPIENZA
d'Eugène Green

Aïe aïe aïe.
Déjà que j'y allais en traînant des pieds (au souvenir échaudant du Pont des arts dont j'avais failli m'ensauver en courant et quitter la salle tellement tout cela m'insupportait) j'avais quand même décidé de re-tenter l'expérience Green, surtout aux dires d'Hervé qui l'avait déjà vu, l'avait trouvé très bien, et y revenait d'ailleurs. Surprise : il y avait dans la salle plus d'une trentaine de spectateurs (alors qu'on était à peine dix la veille pour Tu dors Nicole). Diantre ! Je me suis donc installé, et ça a commencé. Monteverdi, très bien. Et hop, les personnages commencent à s'exprimer en faisant consciencieusement toutes les liaisons et c'est c'est un peu fatiguant à l'oreille -je le savais pourtant et j'étais prévenu mais rien à faire ça m'énerve-. Ils sont de plus filmés face caméra et un champ /contrechamp (habituel en cas de dialogue) devient un plan face caméra suivi d'un autre plan face caméra, puis d'un autre si le premier interlocuteur souhaite répondre ou approfondir sa première assertion et ainsi de suite. Un peu comme si on avait demandé à des personnages de Rohmer de parler comme s'ils étaient dans un film de Bresson (ou de Straub).
C'est laborieux, c'est gourmé, c'est rigide et c'est prétentieux. C'est ça le théâtre baroque, m'a précisé Hervé (sauf que là, quand même, on est au cinéma, ne l'oublions pas). Un couple (lui architecte, elle psychanalyste) venu en italie pour que lui fasse un travail de recherche sur Borromini, un architecte italien (de la renaissance ?) échange... ils rencontrent un autre couple, de jeunes italiens (frère et soeur, lui voulant devenir architecte et elle, diaphane, souffrant d'un mal mystérieux). Le mari du premier couple prend sous son aile le frérot, et part faire avec lui la tournée des grands ducs églises, cathédrales et autres basiliques, avec commentaires ad hoc, tandis que l'épouse (un peu) délaissée reste au chevet de la soeurette, à la guérison de laquelle elle va d'ailleurs aider. Et à la fin chacun d'un couple retrouve sa chacune, et yop la boum la vie est belle, et Monteverdi, et générique de fin.
Je ne vais pas en dire plus de mal que ça puisque, je l'avoue, j'ai senti mes paupières me lâcher assez vite (et donc, je suis, sans doute, passé à côté de maintes  assertions et autres joliesses) et ne l'ai vu que morcelé, entrecoupé, essayant pourtant à chaque fois de reprendre pied, de m'arrimer dans l'éveil, mais rien à faire, pendant un certain temps, et j'en suis donc sorti, à la fin, plutôt grognon, en me disant que Green non non on ne m'y prendrait plus.
Pour la petite histoire, nous étions huit à discuter dans le hall, en sortant de la salle : quatre avaient adoré et quatre avaient détesté. Il ne faut pas dire "Je n'ai pas du tout aimé" mais "Ce cinéma-là ne me convient pas." Du tout.

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Ce post doit bien évidemment être lu à haute voix et de baroque façon en faisant toutes les liaisons surtout celles marquées en gras

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