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lieux communs (et autres fadaises)
30 juillet 2015

à vol d'oiseau

LA ISLA MINIMA
d'Alberto Rodriguez

10 Goyas, (joder!) + Une quasi-accusation de plagiat de Memories of murder dans Les Cahiaîs, (coño!) + Un compte-rendu alléchant par Régis, (cabrón) (et en ++, dans la tête, la chanson La Isla bonita, de Madonna, chantez sur le même air "La isla mini-ima..." hihi). Pour tous ces +, on y est allé, avec Dominique, en ce lundi presque, oui, frisquet (il avait plu, quel bonheur!)
(J'ai revu, depuis, pour vérifier, un peu de Memories of murder, excellent film coréen que je vous recommande, et c'est vrai qu'il y a quand même "un peu" des points communs : les deux flics contrastés, le tueur insaisissable, l'ambiance jaunâtre, les accès de violence, la beauté du filmage... d'autant plus que le réalisateur cite effectivement le film de Bong Joon Ho comme première de ses influences... disons que c'est d'hommage, hihi).
Nous sommes en Espagne, au début des années 80, Franco est mort et le pays étrenne la démocratie, assez timidement encore. Deux flics arrivent dans un village trou du cul du monde, en remorque de tracteur (leur voiture est tombée en panne), mandés pour enquêter sur le disparition de deux jeunes soeurs (et de moeurs légères apprend-on assez vite). Un plus vieux dégarni et un plus jeune chevelu, mais tous deux réglementairement moustachus. Un plus "physique" (il a la main leste) et un plus mental (il réfléchit d'abord, avant de cogner.) Le manuel et l'intello, quoi...
Ils débarquent dans ce patelin pourri español, dans une région déshéritée qu'on nous a pourtant présentée, au générique, de très belle façon, vue de très haut, de si haut que ça en devenait aussi abstrait que beau (entre le cerveau et le chou-fleur).
Deux demoiselles disparues, des autochtones pas bavards, ça démarre plutôt difficilement, chaque audition/déposition étant l'occasion du début d'une piste plus ou moins fausse (l'affiche originale affirme que chacun a quelque chose à cacher), bientôt contredite ou dévoyée par la révélation suivante (nos deux moustachus progressent à un rythme de fourmi, mais des fourmis opiniâtres, qui avancent avec obstination, lentement et méthodiquement, explorant chacune des pistes qui leur sont soumises. C'est la grande force du film, de ne (plus) jamais relâcher la pression, et, d'ailleurs, plus on avance et plus ça augmente (la pression).
Avec toujours, à intervalles réguliers, ces plans magnifiques vus d'en haut, surfaces colorées plus ou moins énigmatiques, qui laissent supposer un voyeur omniprésent mais tout là-haut (Dios en personne, ou simplement un oiseau ?). Mais dont on n'est pas certain, finalement, de l'utilité. A part être jolies, elles servent à quoi ces images ?
Mais bon, c'est vraiment très bien fichu, on s'interroge en même temps que les deux policiers pour essayer de trouver du sens à chaque nouvel élément  (éléments successifs et parfois contradictoires), et on a les cartes en main en même temps qu'eux, on se pose les mêmes questions (mais où est-ce que j'ai déjà vu cet autocollant de femme avec un chapeau ?). On avance avec eux, pas à pas, et c'est délicieusement agréable d'être, constamment, aux aguets, à l'affût. La seconde moitié du film suit un rythme  plus soutenu, l'enquête passe (au moins) la seconde, avec notamment une poursuite automobile...  endiablée (passage obligé de tout polar qui se respecte) puisque mettant en scène... une Dyane (et même que c'est la Dyane qui gagne!).
L'histoire est glauque, mais le meurtrier finit par être découvert (alors qu'il me semble bien qu'à la fin de Memories of murder je n'avais rien compris du tout, ou, en tout cas, je me posais encore beaucoup de questions), et il s'avère que, vraiment, chacun avait quelque chose à cacher (et a menti). J'aime bien cette façon d'utiliser les photographies à double tranchant : dans un cas, elles accusent quelqu'un (façon Music Box), et dans l'autre cas, elles empêchent d'en accuser un autre. Ah pour être salaud on n'en est pas moins homme...

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l'affiche originale espagnole, pluvieuse (et plus juste)

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...que l'affiche française, beaucoup plus ensoleillée

et qui se la joue Starsky y Hutch ou Deux flics en Andalousie)

Moyenne

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