Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
3 octobre 2015

sérénade à trois

LES DEUX AMIS
de Louis Garrel

Golshifteh Farahani + Louis Garrel + Vincent Macaigne = Oh oh oh (voix de Père Noël)

les deux amis

Cette photo-là (plus l'affiche) c'est tout ce que je savais du film. Et rien que ça me donnait énormément envie de le voir.
Louis Garrel, pour moi, c'est surtout lié aux films de Christophe Honoré (que j'ai a-do-rés : surtout  Les Chansons d'amour et Les bien-aimés). Il semblerait qu'il énerve beaucoup de monde, parce qu'on a l'impression qu'il joue toujours le même personnage (ou qu'il a toujours le même jeu) mais, à chaque fois, je craque. Je l'aime comme ça. (dans le St Laurent de Bonello, il est parfait)
Golshifteh Farahani est sublime, et sa filmographie ne l'est pas moins (My Sweet Pepper Land, Syngué Sabour, Si tu meurs je te tue, A propos d'Ely... ) à chaque fois elle subjugue, mais pas uniquement par sa beauté, par la qualité de son jeu, aussi...
Vincent Macaigne, pour moi, c'est pareil.
Je le trouve tout aussi beau, avec sa barbe sa tignasse et ses yeux de chien battu (plus il a de barbe et plus beau je le trouve, autant dire qu'ici il est sublimissime.) Pour la filmo, idem (Un monde sans femmes, Les Lézards, Tonnerre, La Bataille de Solférino, Deux automnes Trois hivers...), beaucoup de choses qui m'ont donné beaucoup beaucoup de bonheur. (je mettrai à part La fille du 14 juillet, qui m'a -vraiment- exaspéré). Mais comme pour Garrel, certains commencent à lui reprocher de toujours jouer le même personnage, de "faire son Macaigne". Moi ça ne me gêne pas, il peut continuer tant qu'il veut (et allo-ciné vient de me mettre l'eau à la bouche...).

En plus c'était un film réalisé par Louis Garrel, avec l'aide de Christophe Honoré au scénario, et donc j'étais curieux. J'avais déjà beaucoup aimé son court-métrage Petit tailleur. Donc je me suis installé, ronronnant, dans mon siège (je devais presque briller dans le noir tellement j'étais content.). Dès le  début, Garrel nous surprend par une scène qu'on ne s'attendait pas vraiment à trouver là (une douche, une prison, une prisonnière qui va prendre le bus pour aller bosser), tant on supposait rester dans le registre de la comédie-sentimentale-parisienne-bobo-etc, et nous appâte donc hop! fort habilement. D'autant plus que lui fait suite la première apparition de Vincent M., en casquette rouge derrière un poteau, tout à fait irrésistible. Et Louis Garrel a la délicatesse de ne pas se faire apparaître tout de suite.

Il s'avère que la suite du scénar n'est pas tout à fait non plus comme on l'attendait (ou le craignait) : il ne s'agit pas d'une rivalité amoureuse entre deux hommes pour la même femme au début, tout du moins). Il s'agit de deux amis (comme dans la fable de La Fontaine, dont l'un est amoureux d'une femme magnifique qui ne l'aime pas, et demande donc à son ami (à lui) de l'aider.)
La journée passe, Gare du Nord et environs (c'est là que Mona -Golshifteh- vend des viennoiseries). Et un train qu'on prend (ou pas) prend, soudain, une importance vitale.
 Elle ne le prend pas (ça va barder pour son matricule) Les deux zozos ne savent pas pourquoi elle est obligée de rentrer ainsi tous les soirs. Et ils vont donc passer une nuit tous les trois (pas tout le temps ensemble, d'ailleurs), dans Paris. Une belle nuit, une nuit agitée, avec des aléas, des incidents, des quiproquos, des mensonges,  des déclarations péremptoires, des disputes. Une bien belle nuit. Où on déambule, où on parle (beaucoup) aussi. Mais où rien n'est, finalement si grave (ni si pris au sérieux.) C'est filmé avec élégance et  finesse (avec beaucoup de soin apporté à a lumière et aux cadrages. Non seulement le récit tient ses promesses (tient sa parole ?) mais il sait régulièrement nous surprendre par quelques bienvenus accrocs dans la trame : des excès burlesques (Macaigne et Garrel s'y entendent -ou pas justement, hihihi!- à la perfection) qui éclatent ça et là comme des feux d'artifice joyeux et incongrus dans cette (froide) nuit parisienne. Et tout ça très plaisant.
Abel, Clément, et Mona. Et pourtant, les amis ne sont que deux dans le titre du film. Garrel, mine de rien, ne l'a pas choisi par hasard, en en ôtant l'élément féminin perturbateur (l'amitié est une chose, le désir en est une autre, et l'amour une troisième). Et on y va! Car  on ne se fait pas prier pour marcher avec eux  la nuit, aller nourrir un oiseau bleu, danser dans un bar désert, dormir en cellule menotté(s) à un banc, se faire des bisous pour se souhaiter bonne nuit (toute la partie hôtelière est délicieuse). D'autant plus que le sous-sous-texte gay n'est pas si sous-sous que ça (il est presque à la surface pour les deux camarades, et il affleure même carrément avec le veilleur de nuit de l'hôtel.) On sent que cette problématique bi est assez familière -et récurrente- à notre ami Loulou. Mais je précise (pour les amateurs éventuels) : ici pas de QV (ce n'eût été ni le lieu ni l'heure). Mais tout le reste est tellement agréable qu'on (on c'est je ici) n'en aura même pas ressenti le besoin, c'est dire.

039340

En fouinant sur all*ciné, j'ai découvert que Louis Garrel avait fait trois courts-métrage, et je viens de regarder La régle de trois, sur y*utube, avec Golshifteh Farahani, Vincent Macaigne (avec un tout petit peu de barbe ) et Louis Garrel... deux amis (Vincent et Louis, qu'ils s'appellent), la fiancée de Louis (qui elle n'a pas de prénom), et une promenade parisienne où l'on parle de l'amour et de l'amitié (on voit même les deux amis marcher dans la rue en se tenant par le petit doigt, pour faire comme les mecs au Maroc, et trouver que c'est "très étrange"...), qui peut-être vu comme une postface (ou un prélude) à ce film-ci.

Commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 527