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lieux communs (et autres fadaises)
4 octobre 2015

bande de filles

MUCH LOVED
de Nabil Ayouch

Second film de l'après-midi, que j'avais très envie de voir mais comme ça (dont je n'attendais pas forcément grand-chose : j'étais surtout venu pour le Garrel, et les histoires de filles entre elles m'ennuient un peu en principe -oui oui je suis un gros phallo sectaire de pédé-).
Ce ne fut pas une bonne surprise, ce fut carrément un éblouissement.

Quelle énergie, quelle liberté, quelle force, quel courage, quelle émotion, quelle merveille!

J'en suis resté béat. Un film de reines. Quatre filles, Noha, Randa, Soukaïna et Hlima, qui se prostituent et qui habitent ensemble (quatre à la fin, pendant un grand moment elles ne sont que trois), à Marrakech. La vie de ces filles entre coups de gueule, coups de blues, coups de sang, (et quelques coups de putes aussi...).

Un film où  les mecs ressemblent à ce que sont tous les mecs (ou presque) dans la réalité : des beaufs, des menteurs, des queutards, des coqs, des salauds, des faux-culs, des frustrés (le catalogue est assez exhaustif, de la masculine condition,  et ne sont finalement épargnés, dans le film, que deux personnages masculins : le chauffeur et le "clochard".)

Des soirées "avec les Saoudiens" (alcool, coke à tous les étages, danse du ventre et techno à donf) où tout va très/trop vite et fort, mais en alternance avec le quotidien, ses combines et ses crêpages de chignon - Qui s'est servi de mon mixeur ? Qui a pris mon parfum ?  -(et ses coups de téléphone avec roucoulades déclarations et battements cils de gazelle) avec, entre les deux,  de bien beaux trajets en automobile, souvent nocturnes, à travers la ville, qui montrent simplement que Marrakech by night n'est pas si glamour ni teufesque que ça...

Avec, en contrepoint (et en filigrane) les allers-et-retours, beaucoup moins tonitruants, que fait Soukaïna (habillée et enfoulardée très sagement) pour aller voir sa famille (sa mère, ses frère et soeur, mais également son fils, qu'elle semble avoir laissé là en dépôt, ce que lui reproche régulièrement sa mère.) et leur démontrer son affection avec des biffetons.

Un film magnifique, énerg(ét)ique, solaire, solidaire, salutaire. un film

Un film fort, incontestable, immanquable. (toutes les épithètes devraient d'ailleurs être au féminin, tant elles le méritent, les héroïnes de Much loved, tant elles sont dignes, d'éloges, bien sûr, mais dignes aussi, tout court.)

Allez-y! Elles le méritent.

Femmes, femmes / La cité des femmes  / Femmes de personne / Femmes au bord de la crise de nerf...

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