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lieux communs (et autres fadaises)
19 août 2016

le petit doigt en l'air

MAN ON HIGH HEELS
de Jang Jin

Un film curieux et corééen. Il n'aura été visible que durant une semaine, et ce au rythme d'une unique projection quotidienne à 21h30, au Victor hugo (ce qui est peu, il faut le reconnaître). Un film double, à l'image de son héros. La scène d'ouverture nous plonge dans une scène de baston mémorable où ledit héros vient à bout d'une quantité impressionnante de sbires d'un malfrat mafieux (yakuzeux ?), dans la plus pure tradition du film de baston et de gangsters asiates, virile ou très virile (c'est la tradition qui est virile, dans cette phrase). Où il est montré que, le héros n'ayant pas assez de balles pour venir à bout de tous, il va y aller carrément à mains nues ou avec les moyens du bord (on est au restaurant, je vous laisse imaginer)... C'est plaisamment chorégraphié, virtuosement mis en scène, c'est violent et coloré, on attend donc la suite. Qui ne va pas manquer de nous intriguer : dans un premier niveau on va apprendre que le dit superflic super fort et super impassible se fait faire des injections d'hormones car il souhaite devenir femme, et dans un deuxième niveau vont être évoqués les souvenirs d'enfance dudit héros, en couleurs pastels et musique joliette, (souvenirs d'amour d'enfance serait plus précis dans ce cas, d'ailleurs) genre  Bilitis mais au masculin.
Le film avance donc sur ces bases, comme le héros sur ses talons-aiguilles occasionnels, en essayant de se tenir droit, de marcher normalement, en trébuchant parfois. C'est assez curieux, il faut bien le reconnaître. Oui, le mélange des genres est un peu déstabilisant.  Il y avait déjà le film de genre, et nous voilà donc avec le film de genre(s). avec les excès inhérents à chacun des genres que le réalisateur aborde. Ca risque de ne pas satisfaire les amateurs de bourrinades kungfuesques (trop de talons-aiguilles) et de décevoir aussi les mateurs de films sentimentalo-transgenre (trop de bourrinades). mais quand on est ni vraiment l'un ni vraiment l'autre (ce qui est quasiment mon cas) on risque d'y prendre un certain plaisir (... pervers ?). c'est l'histoire d'un homme qui est trop aimé, par son ami d'enfance, par sa collègue, par son collègue (celui qui mange des nouilles), par son supérieur, par le boss mafieux... Moralité, à être trop aimé, on finit par y laisser des plumes (qui, dans le cas présent, seront plutôt, d'ailleurs, les plumes des autres...)
Assez plaisant film de genre(s) parfaitement estival, qui laisse un peu perplexe (la pirouette finale est un peu agaçante, mais bon on lui pardonne, allez...)

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