Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lieux communs (et autres fadaises)
27 octobre 2016

saucisse

LE TECKEL
de Todd Solondz

Cela faisait plusieurs films de Todd Solondz qui sont sortis et que je n'ai pas pu aller voir pourtant le monsieur m'avait beaucoup marqué avec son Happiness, un film vénéneux, toxique, sous des airs de comédie familiale lambda. (j viens de fouiner et je me rends compte qu'il m'en manque au moins quatre, dont Life during wartime, la suite de happiness, 10 ans après.
J'ai donc profité de ce Teckel pour rattrapper un peu mon retard.
Je n'ai pas vraiment été dépaysé : c'est toujours aussi acide (cruel, méchant, caustique, cochez la case que vous va le mieux) sous des apparences toujours aussi soignées (décors lisses, couleurs gaies, cadrages soignés).
Quatre histoires, donc, quatre portraits plutôt, de personnages qui partageront successivement la vie du wiener-dog en question : Julie Delpy, Greta Gerwig, Danny DeVito, Ellen Burstyn, ça en fait du joli monde, non ?
Pour dire la vérité, j'ai un peu piqué du nez lors de la séance (pourtant à 13h40) et ce quasiment dès la première image (toujours ces problèmes récurrents de sommeil) et je n'en ai donc eu qu'une vision incomplète et hâchée. Heureusement, il était récupérable (et ce depuis août) sur un certain site, mais en vo et sans sous-titres, et je me le suis donc procuré (et j'ai trouvé des sous-titres ailleurs, ce qui est quand même plus pratique).
Je l'ai donc revu, avec attention et sans somnolence cette fois, j'ai rempli les interstices de compréhension qui me manquaient (j'avais loupé quand même presque toute la séquence des mexicains neurasthéniques!) et je confirme que ce cinéma-là m'enchante... et qu'il ne s'agit, finalement, pas tant de cruauté mais de lucidité. Comme si le réalisateur nous disait "je ne fais qu'enregistrer objectivement..." ou, comme mon dirait mon ami Philou "Je n'ai aucun avis sur la question...". Il nous figure un couple de trisomiques comme il le fait d'une mère ultra-possessive, d'un gamin questionneur, d'une nunuche à lunettes, d'un professeur de cinéma fatigué, d'une mamie ronchon, avec la même attention, le même calme, la même précision. La même apparente bienveillance.
J'avais, à l'époque, qualifié Happiness de film le plus triste du monde. On est ici dans le même créneau. il serait question pour chacun(e) d'être triste. Et de toutes les différentes façons de l'être (et de leurs différentes raisons de l'être aussi.). D'autant plus que le chien en question, qui donne tout de même son titre au film, n'est à aucun moment montré comme un objet d'affection (avec l'enfant de la première histoire, peut-être). C'est un animal remarquablement peu expressif, présent mais sans plus, à la façon d'un bibelot, d'un élément de déco, d'une peluche...
Solondz nous prend par la main, nous installe dans notre fauteuil, nous tapote sur là main en chuchotant "Là.... ça va aller, va...regardez, ne craignez rien". On sourit quand on pourrait être choqué (et le contraire aussi, des fois). J'aime énormément ce cinéma-là.

000557

 

Commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 384 527