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lieux communs (et autres fadaises)
19 août 2017

médaille de communion

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QUE DIOS NOS PERDONE
de Rodrigo Sorogoyen

Un film español, quel bonheur, joder! Un polar, en plus, dont la bande-annonce a suffisamment de cojones pour vous donner envie d'en savoir plus... Et, au Victor Hugo, il était en sortie nationale et j'y suis donc allé (un peu grâce à Emma tout de même). ca se passe en 2011, à Madrid (le film est précisément géo-chrono-localisé puisque 2011 c'est la visite du pape Benoît XVI aux jeunesses communistes oups catholiques madrilènes façon grand-messe "J'ai vu jésus en sortant d'la chapelle..." jouons de la guitare et embrassons-nous youp la boum.
Mais pendant que les cathos effervescent (juste avant pour être plus précis), on fait la connaissance de deux flics, en tandem, (non non ils ne font pas du vélo pffff) qui comme tous les tandems de flics du monde 'enfin, celui des films et des romans dits "noirs") ne sont pas vraiment assortis : d'un côté un bourrin baraqué très très... impulsif (mucho violento, quoi) avec pectoraux apprents sous la chemisette, et en face un partenaire en costard, un peu étriqué, dont on s'aperçoit vite qu'il bégaye (et un peu plus tard qu'il peut lui aussi être sujet à des accès de violence). celui-ci faisant office de cerveau et l'autre étant les muscles de la paire (je n'ai rien dit) qu'ils composent.
Le film démarre très fort, et on sent qu'on va se régaler, et que la bande-annonce ne racontait pas de mentiras. Nos deux lascars vont être amenés à enquêter sur une affaire sordide (une mamie tombée dans un escalier et donc kaputt mais un examen plus approfondi révèle qu'elle a été violée, et par un pénis démesuré en plus...) qui va se révéler reliée à une autre, puis une autre, et une autre encore, et les voilà partis sur les traces d'un fantomatique (et de plus en plus violent) sérial killeur (et violeur) de mamies, chacun avec les méthodes qui lui sont propres, qui le bourre-pif et qui l'examen minutieux à la loupe des fibres du tissu... et la pose de questions à la Columbo ("Mais qui a nourri le chat ?")
Je ne vais pas vous en raconter plus, pour ne pas gâcher votre plaisir, mais dites-vous bien que vous n'êtes pas à l'abri de vos surprises (c'est normal, on est dans un polar, noir, de plus en plus noir, et glauque, de plus en plus glauque aussi). mais le réalisateur est assez malin pour nuancer son propos, et aérer son discours de petites vannes plaisantes (j'avais commencé à taper saillantes, et c'est vrai qu'elles le sont aussi, d'une certaine façon)...
Et il nous balade de droite et de gauche, nous fait valdinguer, nous coupe le soufle dans de brusques accélérations, et même carrément des changements de voie inopinés et des demi-tours au frein à main du scénario. C'est fort, ça roule un peu des mécaniques, c'est noir, et c'est extrêmement violent (très, trop, je suis sans doute chochote mais pour moi deux scènes au moins frisent la complaisance malsaine...).
Mais bon c'est efficace, et du coup on ferme les yeux sur les ficelles du scénario un peu voyantes parfois, en même temps que sur certains excès un peu sanguinolents.
Je ne connaissais pas  Rodrigo Sorogoyen, mais ce film fait plus que nous appâter sur son devenir cinématographique... L'Espagne décidément regonfle son cinéma, avec, ces derniers temps, quelques polars couillus et tonitruants, et mon coeur de Chori ne peut que (triplement) s'en réjouir : J'aime les hommes, j'aime le polar, et j'aime l'España... 

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