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lieux communs (et autres fadaises)
24 juin 2019

une tuerie!

115
LE DAIM
de Quentin Dupieux

Premier jour, première séance : on était deux dans la salle 1 (la plus pitite du bôô cinéma). Dupieux, c'est un cinéma qu'on peut qualifier "d'à part", on a passé presque tous ses films, je les ai à peu près tous vus, mais j'avoue que je trouve ça un peu... inégal. Certains que j'ai adorés (Rubber, Realité) et d'autre moins (Wrong, Wrong cops, et même Au poste!). Ici jedois dire je serais plutôt dans le d'autres moins...
Et pourtant.
Pourtant le film est plus "sage" dans sa narration (et sa ligne directrice) que dans les autres films dupieusiens. (Bien que le pitch en soit tout à fait aussi zinzin). Un homme, donc, Georges (Jean Dujardin, excellent) achète (à prix d'or) un blouson en daim véritable, avec des franges et tout (dont pas une ne manque) et se voit en même temps  offrir un camescope par le vendeur ; il entreprend donc de filmer son histoire. D'une pierre deux coups. La montagne (on est dans la vallée d'Aspe), lui-même, et le blouson. Il dialogue d'ailleurs avec son blouson, enfin c'est lui qui parle, il fait les deux voix, comme si c'était le blouson qui lui répondait, et décide assez vite  (du coup) de devenir le seul porteur de blouson sur terre, vaste et ambitieux projet. Et donc, aussi, de faire un film il a d'ailleurs le look et la barbe de Dupieux). Et voilà qu'il rencontre une jeune fille, Denise, (Adèle Haenel, parfaite comme d'hab'), serveuse dans un bar pas très loin de l'hôtel où il s'est installé (et monteuse "en amateur"), avec qui il va sympathiser qui va entrer dans son délire et même l'épauler dans son entreprise.
Chromatiquement, le film, est déjà, "à part". Un traitement de l'image façon délavée (un étalonnage qu'on peut qualifier de Dupieusien) fait du Daim un film à la fois présent et passé (aux couleurs passées), dont on ne sait  d'ailleurs pas vraiment quand il se passe, et qui, déjà, nous projette dans un réel pas tout à fait aussi réel que le vrai réel. Et de la façon dont un homme (Georges) va progressivement s'en détacher, au fur et à mesure qu'il se constitue sa panoplie 100% daim.
On est attentif(s), on rit même de temps en temps (à deux c'est plus difficile de rire qu'à davantage, mais ça m'amusait d'entendre mon voisin glousser), mais on est un peu inquiet quand même. On est un peu inquiet. La folie de Georges (et la façon progressive qu'elle a d'envahir complètement le film, de le contaminer) est pourtant traitée "sobrement" (sans effet, surtout pour un film de Dupieux), suivant une certaine logique interne plutôt "réaliste" (dans le contexte de ce récit-là, je précise). Mais, d'une certaine façon, Le daim est, pour moi, aussi terrifiant que Tremblements, vu la veille, même si pas du tout pour les mêmes raisons (ni par les mêmes moyens). Peut-être juste par le fait  que le film traite cliniquement d'un cas de folie. oui, c'est peut-être juste la folie qui m'a fichu la trouille. Et le peu de moyens dont on discpose pour aller contre.
Mais j'ai vraiment adoré la fin. Qui ne prend pas de gants. Ni ne s'embarrasse de quelque sentimentalisme que ce soit. Bam! Et, reste, encore une fois, dans la logique du film. Oui, Quentin Dupieux a la bonne idée de ne pas s'éterniser, et ça rend la chose encore plus frappante.
"On est bien chez Dupieux, mais quelque chose de légèrement poisseux et dépressif fait de ce Daim un film un peu à part dans la filmographie du cinéaste." (Les Cahiaîs) (avec qui, tiens, je suis d'accord une fois n'est pas coutume)

4101591

 

Commentaires
M
Tout compte fait, je n'aime pas Dujardin, mais j'aime bien son blouson !
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