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lieux communs (et autres fadaises)
27 juin 2019

Will you dance ?

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GOOD
de Patrick Mario Bernard

A peine sorti du film sur Maguy Marin, juste le temps de manger liquide (de prendre une bière, quoi) et me voilà parti à la rencontre de Rodolphe Burger, dans ce film-portrait qui lui est consacré. Rodolphe B. est un grand bonhomme (dans tous les sens du terme) que j'ai découvert assez tardivement (et rétrospectivement : "à l'époque" -les années 90- je ne goûtais guère Kat Onoma, son groupe, que je n'avais jamais vraiment écouté, et ce malgré les chaudes recommandations, à l'époque, de cette très chère Françoise Hardy, et ce n'est que dix ans après, minimum, que je m'y suis mis, grâce à un morceau, Sing, qui figurait sur le mini-album Cheval-Mouvement) mais la ferveur de mon admiration a compensé le retard à l'allumage. j'ai acheté les cd de Kat Onoma, y découvert des morceaux qui m'enchantaient, mais que, plus que tout j'aimais la voix de Rodolphe et, surtout, le son de sa guitare, Rodolphe que j'ai ensuite suivi indéfectiblement, j'ai acheté les albums, je l'ai vu en concert (Rodia, CDN quelques années plus tôt) l'ai croisé dans des films fort aimés (Rabah Ameur-Zaïmèche, Pedro Costa), et même au théâtre en musicien live (Ludwig un roi sur la lune) bref il ne manquait plus que ce Good à ma panoplie d'inconditionnel...
Et j'avoue y avoir pris énormément de plaisir. On attaque sur Long-legged fly, un morceau que j'adore, et on va ensuite voleter, et suivre Rodolphe B. pendant une quatre-vingtaine de minutes, ici et là, en activité, en pause, en public, et un peu en privé même aussi.Rien que faisant des choses simples, à taille très humaine. Le bonhomme n'est pas excessivement bavard, et on n'en saura, finalement, pas grand-chose de plus sur lui à la fin du film que ce qu'on en savait au début.
Mais tel n'était pas le propos du film, de nous décrypter le personnage, et juste, donc, on le voit vivre, dans une multiplicité de fragments (d'éclats).
J'aime beaucoup la façon de filmer de Patrick-Mario Bernard, cette façon d'alterner séquences "documentaires", plus ou moins explicites, et "plans de coupe", ici, ou là-bas, ou ailleurs, avec un rythme de montage, une "musique" des plans qui souvent me ravissent.
Avec, bien sûr, en fil -électrique- conducteur la guitare ineffable (et la voix aussi, rajouter donc un s à ineffable) de Mister Burger (j'ai déjà écrit plusieurs fois combien elle me touchait, et même me procurait un véritable plaisir physique, si si), et la présence (et les mots) des gens qui passent par là (Jeanne Balibar, Rachid Taha, Philippe Poirier, Olivier Cadiot, Rachida Brakhni) plus ou moins fugitivement, parce qu'ils ont vu de la lumière...
Du plaisir, donc.
Mon unique regret (j'en parlais à Hervé en sortant) : qu'il n'ait pas interprété Will you dance ? qui est une de mes chansons favorites (du splendide album "Jouent kat Onoma", avec Philippe Poirier). Mais bon, hein, on ne peut pas tout avoir...

("Like a long-legged fly upon the stream
Her mind moves upon silence.")

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