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lieux communs (et autres fadaises)
11 octobre 2019

du noir mais pas que

DUR COMME L'AMOUR
de Larry Brown
Encore découvert grâce à Actu du noir (décidément ce blog est une mine). Un auteur publié à la Noire puis chez Gallmeister (décidément...) et je débute par ce recueil de nouvelles en Folio. La quatrième de couv' m'apprend que tous les héros des nouvelles ont L.B pour initiales (ce que pourrait déceler un lecteur très attentif). En tout cas ils ont d'autres points communs (comme le souligne également la même quatrième de couv'), et ressemblent à de lointains cousins des personnages de Carver (et c'est pour ça qu'on les aime). Vies en pick-up (s). Beaucoup aimé, surtout la très longue (et très forte) nouvelle finale, 92 jours, et, du coup, acheté deux autres  romans du même (en Gallmeister cette fois)

CHRONIQUES D'UNE STATION-SERVICE
de Alexandre Labruffe
L'ai acheté pour ce qu'il n'était pas (quiproquo), je pensais avoir déniché un nouveau livre en fragments (comme Les pierres qui montent, d'Heddi Kaddour, ou Les fausses dents de Berlusconi de Jacques Drillon), -genre que je chéris particulièrement-, en feuilletant cet ouvrage composé de fragments numérotés, je croyais trouver un genre d'état des lieux des stations-services, mais il s'agit bien - juste- d'un roman, aux chapitres très (parfois même très très) courts et numérotés, l'histoire d'un mec qui bosse (surprise!) dans une station service. Ce qu'il y fait, ce qu'il y voit, ce qu'il y pense. Et des rencontres qu'il y fait... Un livre très agréable à lire (et qui se lit d'ailleurs assez vite). Edité par Verticales (et, l'auteur me l'apprend, par Yves Pagès, ce qui est un gage de plaisir supplémentaire).

L'ENFER DE CHURCH STREET
de Jake Hinkson
Troisième roman du même (encore Gallmeister), encore un personnage de pasteur gentil en apparence (mais qui est une vraie saloperie en-dedans) au centre du récit, encore une histoire noire très très noire qui file de mort en mort jusqu'à sa conclusion logique (avec un plaisir redoublé, puisque l'histoire racontée par le pasteur est incluse dans une autre histoire, qu'il raconte au narrateur, qui ouvre et ferme le roman. Glaçant, mais diablement efficace (un panorama de pourri(e)s en tous genres de l'Amérique profonde assez impressionnant...)

LA TERRE INVISIBLE
d'Hubert Mingarelli
Le plaisir de retrouver Mingarelli (qui a encore changé d'éditeur mais qui raconte toujours des textes brefs mais forts). Lu d'une seule traite. En 45, à la fin de la guerre, un photographe décide de partir en virée quelques jours (dans la belle voiture du procureur, qui n'en aura plus besoin) pour "photographier les gens", et on lui confie comme conducteur une jeune appelé britannique qui se morfond un peu car "il est arrivé trop tard". Deux hommes (comme souvent chez l'auteur), avec des choses à se dire mais qu'ils ne se diront pas forcément, la présence de la guerre, de la mort. Une écriture dégraissée jusqu'à l'os. Comme toujours, un grand bonheur de lecture.

L'AIRE DU MOUTON
de Joël Baqué
Troisième livre que je lis du monsieur, découvert voici quelques années par un petit livre qui m'avait quasiment sauté dans les bras, sur l'étal du libraire, La mer c'est rien du tout, celui-ci est plus ancien, et c'est priceministruche qui m'a informé qu'un de mes souhaits était réalisé, comment résister ? Toujours chez POL (mais, c'est agaçant, pas de la même taille) un petit roman au ton échenozien (ce qui est pour moi un compliment), qui nous narre par le menu la "rencontre" d'un représentant en parfums et d'une demoiselle amatrice de croquettes de crevettes, avec maintes digressions minuscules et pince-sans-rire entre Knokke-le-Zoutte et l'aire du mouton... Plaisant, même si on a parfois le sentiment que l'auteur se regarde (ou s'écoute) un peu écrire, ce qu'il fait d'ailleurs très bien.

CITRUS COUNTY
de John Brandon
Une recommandation de Encore du noir. Le roman (premier de l'auteur traduit en France) est édité au Masque, mais à mon avis ne relève que tangentiellement du genre polar. Je l'aurais bien vu chez Rivages, de par la qualité de son écriture et le fait que régulièrement j'avais envie d'en recopier des passages entiers. Un petit patelin de Floride, un adolescent, Toby, qui vit chez son oncle Neal, une adolescente, Shelby, qui vit avec son père et sa jeune soeur, entre les deux adolescents le début d'une histoire. Il y a aussi Mr Hibma, un prof de géo qui n'est ni ne se sent vraiment prof de géo. Daley, la petite soeur de Shelby est enlevée. Et l'auteur observe toutes les ondes successives chez chacun des personnages, provoquées par cet événement, de l'intérieur. Bref, un drôle de polar sans meurtre, ou presque. Un livre amoralement moral (ou moralement amoral?), qui n'a l'air de rien, en surface, mais dont les racines descendent beaucoup plus profond qu'on ne le croirait. Impressionnant.

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